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Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
Autoren: Mary Luc
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au nombre de ses plaies, non à la quantité de ses biens. Égaux entre eux mais supérieurs à tous les autres, les citoyens spartiates ne connaissent ni l’envie, ni la jalousie, ni même l’ambition. Leur seul désir est de servir l’État et leur seule hantise de manquer de courage devant l’adversité. Sur un champ de bataille, toute forme de couardise est totalement prohibée. Mourir au combat est la quintessence de la citoyenneté spartiate, le nec plus ultra de la gloire, le meilleur moyen de gagner l’estime éternelle de ses camarades. En d’autres termes, la peur de la honte est plus forte que celle de la mort. « Les Anciens, nous précise Plutarque, n’imaginaient pas la bravoure comme l’absence totale de la peur mais comme une peur raisonnée du blâme et de la disgrâce. » Malheur aux faibles, aux fainéants et aux lâches, telle pourrait être la devise de la cité de Lacédémone.
      Dans cette confusion totale entre le civil et le militaire, le privé et le public, le sacré et le profane, le citoyen spartiate se définit avant tout comme un soldat sacrifiant sa vie sur l’autel de l’intérêt de la cité. Preuve de la sacralisation de l’esprit guerrier, seuls les morts au combat ont droit à une tombe avec leurs noms gravés…
      

  Chapitre I
     
       La cité de la guerre
     
        « Tout dans la constitution était calculé pour la conduite de la guerre. Ceci est excellent pour ce qui est de former des conquérants, ce dont dépendait la pérennité de l’État. Sa destruction commença avec leur victoire car ils ne savaient pas être oisifs ni s’occuper de quoi que ce soit d’autre que de la guerre ».
     
       Aristote
     
       Loin de constituer un ensemble homogène et soudé, la Grèce du début du v e  siècle avant notre ère est une mosaïque de cités plus ou moins démocratiques et indépendantes les unes des autres. Elles disposent chacune de leurs lois, de leurs gouvernements, de leurs monnaies et de leurs armées. Parmi ces cités-États, l’une se distingue particulièrement de ses voisines : Sparte. Au fin fond du Péloponnèse, coincée entre les montagnes du Taygète et du Parnon, la ville de Sparte est traversée par l’Eurotas, le fleuve aux lauriers roses. Dominant la vallée de la Laconie, la cité fondée par le légendaire Lacédémon a fasciné et terrorisé la Grèce pendant près de quatre siècles. Incontestablement, son hégémonie atteint son paroxysme après son triomphe définitif sur Athènes, en 404 avant notre ère, à l’issue d’une terrible guerre longue de vingt-sept ans : celle du Péloponnèse. Une suprématie de courte durée. Trois décennies plus tard, Sparte est à son tour vaincue par Thèbes, la cité d’Épaminondas. La défaite de Leuctres de l’année -371 est riche d’enseignements.
      La suprématie spartiate consacre avant tout la victoire de l’inventivité et de l’esprit d’initiative des hoplites, ces fameux soldats qui ont fait la gloire de la grande ville de la Laconie, sur la seule force brutale. Ces soldats sont plus qu’une armée, ils sont l’âme même de Sparte. Plus encore que la cité elle-même, ce sont ses hommes qui ont intrigué le monde antique…
       La seule armée professionnelle de la Grèce
     
      Philosophes, scientifiques, législateurs, marins ? Les Spartiates ne sont rien de tout cela. À la différence de leurs illustres rivaux les Athéniens, les supposés descendants d’Héraclès ont surtout brillé dans le domaine militaire. À la fois redoutés et admirés, les hoplites spartiates n’ont pas leur équivalent dans le monde antique. Ils peuvent s’enorgueillir d’un système social unique privilégiant une discipline de fer et un ascétisme sans égal. On leur doit les rangs serrés des fantassins, les marches au pas, le choc frontal des phalanges au son des flûtes et des hautbois. Seuls soldats professionnels de la Grèce antique, la vue même de leurs boucliers frappés du fameux lambda – qui ressemble à un « V » renversé – suffit le plus souvent à dissuader l’adversaire d’attaquer…
      À Sparte même, un monument résume à lui seul l’état d’esprit des Spartiates : le Temple de la Peur. La Peur ? Loin de la redouter, les citoyens spartiates la vénèrent comme une entité surnaturelle. Déifiant l’honneur guerrier, la bravoure et la loyauté et bannissant le travail servile, le luxe et la luxure, les valeureux
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