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Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite

Titel: Les Thermopyles - La Plus Celebre Bataille De L'Antiquite
Autoren: Mary Luc
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minorité de citoyens. Trente-cinq pour être exact. En d’autres termes, les véritables décisionnaires sont les deux rois, les vingt-huit gérontes et les cinq éphores. Si les souverains exercent des fonctions sacerdotales et militaires, les gérontes s’occupent des affaires judiciaires et les éphores contrôlent le trésor public. Un subtil équilibre des pouvoirs qui doit empêcher toute forme de dictature. Qui plus est, les deux rois, appartenant à deux familles rivales, sont sous l’étroite et constante surveillance du collège des éphores. Les éphores ? Apparemment nantis de grands pouvoirs, ils sont eux-mêmes prisonniers de la brièveté de leur mandat, lequel est annuel et non renouvelable. Pour couronner le tout, à l’issue de leur magistrature, les cinq éphores doivent rendre compte de leurs actes devant un parterre de citoyens. Autant dire qu’ils ne peuvent verser dans l’excès sans risquer d’encourir de fâcheuses représailles…
       Une monarchie à deux têtes… tempérée par la surveillance du peuple
     
      Double monarchie, Sénat, éphorat, tels apparaissent les trois piliers du régime spartiate. Ils sont l’expression et l’émanation d’une caste de guerriers dépourvue de vie personnelle, elle-même dominant une masse de paysans sans avenir et une clique de commerçants sans droits politiques. À la fois communautaire et élitiste, la société spartiate fait figure d’exception au sein du monde grec. Aux yeux des Athéniens, des Thébains ou encore des Argiens, elle est atypique, violente, étrange. Ses lois et ses institutions, Sparte les devrait à un certain Lycurgue. De la pratique des repas en commun à l’éducation très stricte des jeunes Spartiates en passant par la répartition des lots de terre et l’abolition de l’argent, l’homme dont le nom signifie « celui qui tient les loups à l’écart » aurait régi toute la vie de Sparte. D’après Plutarque, sa vie et ses origines sont pour le moins obscures. Au vii e  siècle avant notre ère, le législateur mythique de Sparte aurait reçu ses lois de la bouche même d’Apollon, après avoir consulté la fameuse Pythie de Delphes. Aussi la constitution de la cité guerrière serait-elle d’inspiration divine. À commencer par l’institution de la royauté. Deux familles que tout oppose, les Agides et les Eurypontides, partagent les prérogatives royales. Entre elles, il n’existe pas le moindre lien de parenté. On peut même parler de véritable déchirure, une guerre civile latente animée en permanence par les querelles, les procès et les rancœurs. Vivant séparément dans deux secteurs distincts de la ville, elles ne sont même pas enterrées au même endroit.
      Apparemment, le pouvoir royal est absolu. Les deux souverains sont entretenus par l’État et jouissent de moult honneurs et privilèges en raison de leur origine divine – d’après la constitution de Lycurgue, ils seraient les descendants directs des Dioscures, les dieux du foyer de Sparte. En réalité, leurs prérogatives sont limitées. Non seulement ils n’exercent aucune fonction judiciaire mais ils sont sous le contrôle permanent des éphores. La dyarchie est elle-même un handicap. Divisé en deux pour éviter toute tentative de dictature, le pouvoir royal se borne aux activités sacerdotales et militaires. En cas de déclaration de guerre, seul l’un des deux rois part en campagne pendant que l’autre reste au sein de la cité. Garants de la constitution, ils se doivent aussi de la respecter s’ils veulent éviter d’être destitués. Malgré leur caractère sacré, leur sort dépend en effet du bon vouloir de leur peuple. En 491 avant notre ère, en pleine guerre médique, la rivalité permanente entre les deux rois Démarate et Cléomène aboutit au renversement et à l’exil du souverain des Eurypontides. Pis encore, Démarate trouve refuge à la cour de Suse. Quand Xerxès parvient en Grèce à la tête d’une immense armée, le roi déchu est le premier de ses conseillers…
       Les éphores ou les véritables maîtres de la cité
     
      Le pouvoir absolu est donc illusoire. Même quand un roi part en guerre, précédé de l’insigne sacré des Dioscures, il est accompagné de deux éphores. Avec les gérontes, ces hauts magistrats représentent la clé de voûte des institutions spartiates. Car tout comme les sénateurs, les éphores sont élus par acclamations devant l’assemblée du
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