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Les refuges de pierre

Les refuges de pierre

Titel: Les refuges de pierre
Autoren: J. M. Auel
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Ordonne de la Neuvième Caverne ; née au foyer de
Willamar, Voyageur et Maître du Troc ; sœur de Joharran, Homme Qui Ordonne
de la Neuvième Caverne ; sœur de Jondalar...
    Impatiente d’en finir avec les formalités, Folara abrégea :
    — Elle sait qui tu es, et j’ai déjà entendu ses noms et ses
liens. (Elle tendit les deux mains vers Ayla.) Au nom de Doni, la Grande Terre
Mère, je te souhaite la bienvenue, Ayla des Mamutoï, Amie des chevaux et des
loups.
    La foule qui se tenait sur la terrasse rocheuse ensoleillée
recula vivement en voyant la femme et le loup monter le sentier avec Jondalar
et le petit groupe qui les accompagnait. Parvenue sur la corniche, Ayla
découvrit l’espace de vie de la Neuvième Caverne des Zelandonii et fut étonnée.
    Elle savait que le mot « caverne » ne désignait pas un
lieu mais le groupe qui y vivait, mais ce qu’elle voyait n’était pas une
caverne comme elle l’imaginait. Une caverne, pour elle, c’était une cavité ou
une série de cavités, dans une paroi rocheuse ou une falaise, ou encore sous
terre, avec une ouverture sur l’extérieur. L’espace de vie de ces Zelandonii s’étendait
sous une énorme saillie qui avançait à partir de la falaise calcaire. C’était
un abri protégeant de la pluie et de la neige mais ouvert à la lumière du jour.
    Les hautes falaises de la région avaient autrefois constitué le
fond d’une mer disparue. Les coquilles des crustacés qui vivaient dans cette
mer s’étaient accumulées sur ce fond et avaient fini par se changer en
carbonate de calcium – en calcaire. Au cours de certaines périodes,
pour diverses raisons, certaines des coquilles avaient produit d’épaisses
couches de calcaire plus dures que d’autres. Quand la terre avait bougé et
soulevé le fond marin, le transformant en falaises, le vent et l’eau avaient
érodé plus facilement la pierre relativement tendre, creusant de larges espaces
et laissant entre eux des saillies de pierre plus dure.
    Bien que les falaises fussent criblées de grottes – phénomène
courant pour les formations calcaires –, ces saillies plutôt rares
constituaient des abris de pierre qui offraient des lieux de vie très propices
et avaient été utilisés comme tels pendant des milliers d’années.
    Jondalar entraîna Ayla vers la femme mûre qu’elle avait vue du
bas du sentier. De haute taille et d’un port plein de dignité, elle les
attendait patiemment. Ses cheveux, plus gris que châtains, étaient tressés en
une longue natte enroulée derrière sa tête. Ses yeux au regard direct étaient
gris, eux aussi. Quand ils furent devant elle, Jondalar entama les
présentations rituelles :
    — Ayla, voici Marthona, ancienne Femme Qui Ordonne de la
Neuvième Caverne des Zelandonii ; fille de Jemara ; née au foyer de
Rabanar ; unie à Willamar, Maître du Troc de la Neuvième Caverne ;
mère de Joharran, Homme Qui Ordonne de la Neuvième Caverne ; mère de
Folara, Protégée de Doni ; mère de...
    Il faillit prononcer le nom de Thonolan, hésita puis
enchaîna :
    — Jondalar, Voyageur de Retour. Il se tourna vers sa mère.
    — Marthona, voici Ayla du Camp du Lion des Mamutoï, Fille
du Foyer du Mammouth, Choisie par l’Esprit du Lion des Cavernes, Protégée par l’Esprit
de l’Ours des Cavernes.
    La femme tendit les deux mains.
    — Au nom de Doni, la Grande Terre Mère, je te souhaite la
bienvenue, Ayla des Mamutoï.
    — Au nom de Mut, Grande Mère de Tous, je te salue, Marthona
de la Neuvième Caverne des Zelandonii, et mère de Jondalar, dit Ayla tandis que
les deux femmes se prenaient les mains.
    En écoutant Ayla, Marthona avait été étonnée par la façon
étrange dont elle prononçait leur langue ; elle avait aussi remarqué qu’elle
la parlait bien cependant, et avait attribué cette singularité à un léger
défaut d’élocution, ou à l’accent d’une langue totalement inconnue parlée dans
une lointaine contrée. Elle sourit.
    — Tu viens de loin, Ayla, tu as laissé derrière toi tout ce
que tu connaissais et aimais. Si tu n’avais pas renoncé à tout cela, Jondalar
ne serait pas de retour à mes côtés. Je t’en suis reconnaissante. J’espère que
tu te sentiras bientôt chez toi ici, et je ferai tout ce que je pourrai pour t’aider.
    Ayla sentit que la femme était sincère. Sa simplicité, sa
franchise n’étaient pas feintes ; elle était heureuse du retour de son
fils. Ayla fut soulagée et touchée
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