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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre
Autoren: Ken Follett
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annonça-t-il. Tom se leva. « Vous voulez dire lord
Percy ? » Percy Hamleigh était un des notables du pays, propriétaire
de cette vallée et de bien d’autres, et finançait la construction de la maison.
    « Son
fils, dit l’écuyer.
    — Ah !
Le jeune William. » C’était William, le fils de Percy, qui devait occuper
cette maison après son mariage. Il était fiancé à lady Aliena, la fille du
comte de Shiring.
    « Lui-même,
dit l’écuyer. Il est très en colère. » Tom sentit son cœur se serrer. Il
était toujours difficile de discuter avec le propriétaire d’une maison en
construction, mais avec un propriétaire furieux, cela devenait impossible.
    — « Pourquoi
cette colère ?
    — Sa
fiancée l’a repoussé.
    — La
fille du comte ? » Fit Tom, surpris. La peur le saisit : lui qui
venait de croire son avenir assuré. « Je pensais que tout était arrangé.
    — Nous
aussi… sauf lady Aliena, semble-t-il, répondit l’écuyer. Dès l’instant où elle
l’a rencontré, elle a annoncé que pour rien au monde elle ne
l’épouserait. »
    Tom fronça
les sourcils. Il refusait d’en croire ses oreilles. « Mais, si je me
souviens bien, le garçon n’est pas mal.
    — Comme
si dans sa position cela changeait quelque chose, intervint Agnès. Si les
filles de comte pouvaient épouser qui leur plaît, nous serions tous gouvernés
par des ménestrels et des hors-la-loi aux yeux tendres.
    — Elle
peut encore changer d’avis, remarqua Tom, plein d’espoir.
    — Elle
le fera si sa mère la fouette, affirma Agnès.
    — Sa
mère est morte », dit l’écuyer.
    Agnès
hocha la tête. « Cela explique pourquoi elle ne connaît pas la vie. Mais
son père la forcera, non ?
    — Il
semble, reprit l’écuyer, qu’il a promis de ne jamais lui faire épouser
quelqu’un contre son gré.
    — Voilà
un engagement bien stupide ! » fit Tom avec colère. Comment un homme
puissant pouvait-il céder ainsi au caprice d’une fille ? Le mariage
d’Aliena affectait les alliances militaires, les finances du seigneur… même la
construction de cette maison. « Elle a un frère, poursuivit l’écuyer,
alors ce n’est pas si important de savoir qui elle épouse.
    — Tout
de même…
    — Le
comte est un homme inflexible, poursuivit l’écuyer. Il ne veut pas revenir sur
une promesse, même faite à une enfant. » Il haussa les épaules.
« C’est ce que l’on dit. »
    Tom
regarda les murs de pierre de la future maison. Il n’avait pas encore épargné
assez d’argent pour passer l’hiver avec sa famille, se rendit-il compte avec
angoisse. Peut-être le garçon trouverait-il une autre épouse pour partager
cette demeure avec lui. Il peut choisir dans tout le comté, pensa-t-il.
    D’une voix
incertaine d’adolescent, Alfred dit : « Par le Christ, je crois que
c’est lui. » Ils regardèrent tous en direction du champ. Un cheval
arrivait du village au galop, soulevant sur le chemin un nuage de poussière.
C’était la taille aussi bien que la vitesse du cheval qui avait surpris
Alfred : il n’avait jamais vu de bête si énorme. Ce destrier était au
garrot aussi haut qu’un homme et large en proportion. Ces chevaux-là n’étaient
pas élevés en Angleterre, ils venaient d’au-delà des mers et coûtaient des
sommes considérables.
    Tom fourra
le reste de son pain dans la poche de son tablier en cuir, puis plissa les yeux
dans le soleil. Le cheval couchait les oreilles, ses naseaux frémissaient, mais
il relevait la tête, signe qu’il n’était pas emballé. En effet, le cavalier
tira sur les rênes et l’énorme animal parut ralentir un peu. Tom percevait
maintenant le martèlement des sabots sur le sol. Il chercha des yeux Martha
pour la mettre à l’abri : Agnès eut la même pensée. Mais l’enfant avait
disparu. « Dans le blé », dit Agnès ; Tom avait déjà deviné et
gagnait à grands pas le champ. Le cou serré d’angoisse, il parcourut du regard
les épis qui ondulaient au vent, pas trace de la fillette.
    Une seule
idée lui vint : ralentir le cheval. Il s’avança sur le chemin, en écartant
les bras, droit vers le destrier qui chargeait. Le cheval l’aperçut, et
ralentit aussitôt. Mais, sous les yeux de Tom, horrifié, son cavalier
l’éperonna.
    « Maudit
idiot ! » rugit Tom, bien que le cavalier ne pût l’entendre.
    Ce fut alors
que Martha déboucha du champ sur le sentier, quelques pas devant Tom.
    Celui-ci
resta un
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