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Les Mains du miracle

Les Mains du miracle

Titel: Les Mains du miracle
Autoren: Joseph Kessel
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à soigner Mussolini,
il le rencontra plusieurs fois.
    Il l’avait connu par Ciano. Ils
s’entendirent très bien. Mussolini le reçut plus d’une fois à déjeuner, en tête
à tête, tantôt dans son palais de la place de Venise, tantôt au restaurant.
Leurs conversations se tenaient en allemand, que Mussolini parlait avec un très
fort accent, mais couramment.
    Il était très antiallemand. Moins
que Ciano toutefois, qui l’était sans réserve, entièrement.
    Mussolini trouvait les Allemands
trop sérieux, trop durs, dépourvus de tout sens de la gaieté et de l’humour.
Ils étaient restés les Barbares.
    Quant à Ciano, il assurait que,
avec les Allemands, son sang se glaçait chaque minute davantage. Mussolini et
Ciano se montraient très enthousiastes, par contre, des Finlandais.
    Et même au moment de l’alliance
russo-allemande, du pacte Hitler-Staline, dont il fut indigné, Mussolini promit
à Kersten qu’il interviendrait auprès des Russes en faveur de la Finlande.
Kersten ne croit pas que Mussolini ait tenu parole, mais qu’il était sincère
sur le moment. Il promettait en effet beaucoup, mais oubliait très vite ses
promesses.
     

NOTE 2
    Le prince Henri des Pays-Bas, que
les soins de Kersten avaient rendu à la santé, fut un des premiers invités. Il
vint chasser en 1931 à Harlzwalde.
     

NOTE 3
    Le titre de
« Medizinälrat » est le plus haut que puisse obtenir un médecin en
Finlande. Il doit être donné par le Président de la République et ratifié par
l’Assemblée législative. Il n’a été accordé que quatre fois dans l’histoire de
la Finlande.
    Kersten avait été nommé
Medizinälrat pour les services exceptionnels qu’il avait rendus à son pays en
1939 et en 1940 pendant la guerre avec la Russie.
     

NOTE 4
    Kersten n’eut plus affaire à
Heydrich.
    Les préparatifs pour l’assaut qui
était sur le point de se déclencher contre la Russie, puis les premières
exigences de cette guerre décisive prirent tous les instants du grand chef de
la Gestapo.
    Au mois de septembre 1941, il
devint Gauleiter de la Bohême. Et, le 9 juin 1942, il fut tué à
Prague par les patriotes tchèques.
    Kaltenbrunner le remplaça à la
tête de la Gestapo.
    La mort de Heydrich fut un coup
très dur pour Himmler. Il alla jusqu’à dire à Kersten : « Perdre
Heydrich est plus désastreux que de perdre une bataille. » Il ajouta que
les qualités exceptionnelles de Heydrich le rendaient impossible à remplacer.
    Il y avait quelque chose chez
Heydrich à quoi Himmler attachait une valeur singulière et qu’il révéla à
Kersten seulement après que le grand chef de la Gestapo eut été abattu. Cet
homme qui, physiquement, était le prototype du « Nordique », de l’« Aryen
pur », avait du sang juif.
    — Je l’ai appris quand il
n’était encore que chef de la police de Bavière, dit Himmler au docteur. J’en
ai fait part aussitôt au Führer. Il a mandé Heydrich, lui a parlé longuement et
a conçu de lui une opinion très favorable. Et il a décidé : les dons
exceptionnels de Heydrich doivent être utilisés à fond, d’autant plus que ses
origines non aryennes nous garantissent de sa part un zèle et un dévouement
aveugles.
    « Le Führer avait prévu, ajouta
Himmler, qu’il pouvait demander à Heydrich – même contre les Juifs –
des besognes que personne d’autre n’eût acceptées et qu’il les exécuterait à la
perfection. »
     

NOTE 5
    Ce voyage, Himmler l’avait fait
pour obtenir du gouvernement finlandais qu’il livrât aux Allemands toute la
population juive de Finlande que Hitler voulait exterminer.
    En collaboration avec les
ministres finnois et grâce au mauvais état de Himmler, Kersten réussit à gagner
du temps.
    Finalement, la monstrueuse
exigence ne fut jamais satisfaite.
     

NOTE 6
    Kersten ne tenait pas davantage
aux honneurs que voulait lui décerner Himmler. Il déployait toute son
ingéniosité pour s’en défendre.
    Un jour, Himmler offrit très
sérieusement à Kersten de faire de lui un général dans les Waffen S.S. Cela
faciliterait les voyages du docteur au front où le docteur était seul en civil.
Kersten le remercia aussi sérieusement que Himmler avait fait la proposition.
El il ajouta sans sourire :
    — Je crois qu’il vaut mieux
que je reste habillé comme je suis. Quand le peuple affamé verra un général
S.S. aussi gros que moi, cela rejaillira sur tous les S.S. Ce sera une mauvaise
réclame pour eux.
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