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Les Fils de France

Les Fils de France

Titel: Les Fils de France
Autoren: Franck Ferrand
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confia, ainsi qu’au duc de Vendôme, les hampes d’un dais violet semé de lys d’or, à porter, pendant toute la procession, au-dessus du saint sacrement.
    Les Fils de France – les princes François, Henri et Charles – ne furent pas moins acclamés ; eux marcheraient nu-tête et vêtus de sombre. Tout semblait prêt pour la grandiose expiation de tout un royaume. Il faisait maintenant grand jour et le cortège aurait dû s’ébranler. Seulement le roi se fit attendre.
    François I er réfléchissait.
    Il méditait, la tête dans ses mains ; les idées se bousculaient sous son crâne. C’est à sa sœur, bien sûr, qu’il pensait surtout – à sa Marguerite bien-aimée qui, assurément, serait choquée, révulsée d’apprendre qu’on avait encore conduit des malheureux au bûcher pour des points de doctrine et des raisons d’Église... Marguerite... Comme il aurait aimé, en cet instant, serrer sa grande sœur contre lui !
    L’entrée de la reine Éléonore, impatiente, et de ses dames, interrompit cet épanchement. Le regard myope de Montmorency croisa celui, interrogateur, de Diane de Brézé, et le tranquillisa d’un simple battement de cils.
    — Fort bien, dit le roi en confiant ostensiblement son béret de velours à un page. Marchons sur Notre-Dame, et joignons nos prières et nos regrets à ceux de tous ces bons chrétiens !
    Avant de sortir, il déposa un baiser sur le front de son épouse, sans prendre la peine de relever le voile estompant ses traits vieillissants.

Abbaye du Bec-Hellouin.
    P hilippe Chabot de Brion, grand amiral de France, faisait les cent pas dans la chambre, spacieuse et claire, que l’abbé du Bec avait fait mettre à sa disposition. Un agent, tout juste arrivé d’Armorique, venait d’être admis à lui faire son rapport.
    — Eh bien, Coisay ? Avez-vous pu voir tout le monde ?
    — Oui, Monseigneur.
    — Avez-vous transmis les messages ?
    — Oui, Monseigneur.
    — De la part de qui nous savons ?
    — Oui, Monseigneur.
    Chabot de Brion ronronna d’aise. Il était heureux d’avoir trouvé, en la personne de cet écuyer picard, un exécutant idéal pour la tâche qu’il avait imaginée. Cet homme venait d’approcher discrètement plusieurs barons bretons, des hobereaux réputés rétifs au récent rattachement de leur contrée au royaume. Puis, les ayant sondés, il avait incité la plupart d’entre eux à contester l’autorité du nouveau duc de Bretagne, intronisé depuis trois ans – à savoir le dauphin de France en personne ! C’était un jeu hardi, puisqu’il revenait à comploter contre la Couronne – certes sans vraies conséquences... C’était surtout un jeu sans vraie nécessité.
    Car le plan du grand amiral concernait moins la Bretagne que la Cour elle-même : si tout se déroulait comme il l’avait escompté, l’on ne tarderait plus à voir s’y effriter l’influence insidieuse, selon lui, de Diane de Brézé.
    Chabot de Brion alla se pencher dans le couloir pour s’assurer que personne n’épiait.
    — Coisay, pouvez-vous m’assurer que nos barons ont cru, dur comme fer, que vos messages provenaient en droite ligne de la grande sénéchale ?
    — Je le puis, Monseigneur. La plupart ignoraient les relations privilégiées de Mme de Brézé avec le duc d’Orléans ; mais une fois mis au fait, ils ont admis sans peine qu’elle ait pu chercher, comme eux, à favoriser ce prince.
    — Leur réaction ?
    — Il est un peu tôt... Ils n’ont pas eu le temps de se concerter vraiment.
    — Voilà qui est parfait, se réjouit Chabot. Je vais avertir le roi au plus vite, et m’employer à tuer dans l’œuf cette révolte en tous points provoquée...
    — À votre initiative, Monseigneur.
    — Je vous demande pardon ?
    — Je veux dire : à l’instigation de Mme de Brézé !
    L’amiral sourit à belles dents. Il remit une bourse d’or à Gautier de Coisay, en remerciement de ses bons offices.
    — Je sais bien, précisa-t-il, que vous n’êtes pas de ceux que l’on achète ; mais je pense que toute peine mérite salaire.
    — Mon vrai salaire sera de voir cesser les persécutions contre nos frères réformés.
    — Et pour cela, vous le savez, le meilleur moyen est encore d’éloigner du pouvoir la sénéchale et sa clique. Écoutez-moi bien, Coisay : ce que vous venez de faire nuira beaucoup, j’en suis certain, à la réputation de cette dame.
    — Dieu vous entende !
    Gautier se garda bien d’avouer au grand
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