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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre
Autoren: Laurie McBain
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pourrissait dans sa tombe. Leighton était revenu, plus puissant, plus riche, prêt à diriger le pays. Les hommes de Marleigh et de Westlea Abbot avaient déposé les armes devant les soldats du roi, ou même s'étaient retournés contre les meilleurs éléments de sa troupe, ceux de Bristol et de Londres.

    Avec un sourire de dément, Shelby tira le panneau et entra furtivement dans le grand salon.

    Chapitre 35

    Assise à sa coiffeuse, Bess n'aimait pas du tout ce qu'elle voyait en face d'elle dans son miroir.
    Elle s'était toujours beaucoup plu à se contempler, mais maintenant, plus elle se regardait, moins elle s'aimait.
    Elle évitait surtout de se regarder droit dans les yeux. Elle ne pouvait oublier la mine désemparée de Rhea après ses fameuses révélations. Après tout, cette femme était sa rivale.
    Pourquoi devait-elle se soucier des sentiments de Rhea? En fait, elle se souvenait aussi de l'expression de Dante, et son instinct lui disait que s'il était apparemment facile grâce aux circonstances de semer la zizanie dans leur couple, il était aussi clair qu'elle avait définitivement perdu Dante. Dante était fidèle à son épouse et à elle seule. La tendresse dont il faisait preuve à l'égard de Rhea Claire était difficile à ignorer.
    Lady Bess n'arrivait pas non plus à détester la jeune femme qu'avait ramenée Dante. Rhea était follement éprise de son mari, et il était aussi impossible de ne pas admirer la droiture de cette toute jeune épouse.
    Prenant ses cheveux d'une seule main, elle en fit un nœud au-dessus de sa tête et se leva. Cette fois-ci, elle savait ce qu'elle devait faire...
    Elle jeta un coup d'œil sur l'horloge. C'était tard, mais elle n'allait pas endurer une nuit de plus d'insomnie. Qu'il fût tard et qu'elle n'eût pas d'invitation en règle, elle irait quand même à Merdraco.

    Jack Shelby se glissa dans l'ombre : ils étaient tous autour du feu à deviser, inconscients du danger. « Quel dommage ! » pensa-t-il en admirant les beaux cheveux d'or de Rhea. Mais le coup le plus dur serait de priver son ennemi de ce qu'il aimait le plus : sa femme. Avec un sourire de satisfaction, il battit en retraite dans le couloir.

    — Je ne te comprends vraiment pas du tout, parfois ! dit Francis avec douceur.
    Il ne voulait pas déranger Alastair, qui était assis à côté, plongé dans un livre.
    — Pourquoi ? demanda Rhea, posant sa broderie.
    — Pourquoi ? répéta Francis en élevant la voix sans le vouloir. Mais parce que tu as autant de crédulité ! Voilà pourquoi !
    Exaspéré, il passa sa main dans ses cheveux.
    — Tu veux dire Dante ?
    — Bien sûr, je veux dire Dante ! s'écria-t-il. Tu restes là avec ton fils et ton aiguille alors qu'il court à nouveau ! Et nous aurons bientôt droit à une visite de Bess Seacombe, qui viendra proclamer triomphalement qu'il a passé une nouvelle nuit avec elle !
    — Tu ne comprends pas, Francis, dit calmement Rhea. Tu n'as jamais été amoureux. Un jour, tu verras que si tu ne fais pas complètement confiance, tu ne peux aimer complètement. Dante m'a demandé de me fier à lui. Si je prétends l'aimer autant que je le dis, alors comment ne pas le croire ? Comment puis-je être honnête avec moi-même si je ne le suis pas avec lui? (Francis était médusé.) Plus tard, tu comprendras, Francis. Bien qu'il ne m'en ait rien dit, je crains que Dante ne soit en train de traquer les Fils de Belial, et ça, c'est beaucoup plus dangereux qu'un éventuel rendez-vous avec Bess Seacombe. Dante a toujours nié qu'il y ait quoi que ce soit entre elle et lui, et je le crois. (De plus, elle se souvenait du début de la soirée et de leur étreinte : elle savait qu'il ne pouvait aller de sa femme à Bess avec autant de facilité.) Pourquoi était-il avec Bess, je ne sais. Mais quand il pourra le faire, Dante me le dira, ajouta-t-elle avec sérénité.
    Francis se leva et l'embrassa sur la joue.

    — Tu es trop bonne, ma chérie. J'espère seulement que tu as raison. Vraiment... car je me suis pris à 1 aimer beaucoup, ton mari.
    Il vit Alastair lever le nez, une expression réfléchie sur le visage, comme s'il se pénétrait de ce qu'il venait d'entendre. Francis sourit de toutes ses dents et posa la tête sur le dossier de son fauteuil pour fermer les yeux un instant. Il les rouvrit aussitôt en trouvant que le feu enfumait diantrement la pièce ; mais dans 1' âtre, les bûches se calcinaient mollement. Le salon entier était rempli
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