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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre
Autoren: Laurie McBain
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de fumée. Soudain, il vit les flammes lécher les fenêtres du dehors.
    — Rhea ! Mon Dieu ! hurla-t-il en bondissant juste au moment où les vitres éclataient sous l'effet de la chaleur.
    Comment le feu pouvait-il se répandre aussi rapidement ? Les flammes avaient déjà envahi la partie ouest du pavillon. En une minute, ils seraient complètement encerclés ! Il leur fallait prendre la fuite par les cuisines !
    Rhea montait déjà les escaliers pour aller chercher les enfants.
    — Je vais prévenir Kirby et les domestiques ! cria Alastair en courant vers les communs, auxquels on accédait par un couloir de la cuisine.
    Francis arriva en haut en même temps que Rhea et lui prit le bras. Ils n'avaient plus de souffle, ni l'un ni l'autre...
    — Je ne comprends pas comment le feu se répand si vite. Il était au pied de la maison il y a moins d'une minute.
    Les flammes étaient maintenant visibles aux fenêtres de l'étage. Rhea pouvait voir la fumée épaisse sortir de sous la porte de sa chambre, où se trouvait Kit.
    Francis entra en trombe dans la chambre de Conny et de Robin, et se mit à secouer les enfants comme des pruniers, l'un après l'autre.
    — Debout ! hurla-t-il en arrachant frénétiquement les couvertures et les draps.
    — Francis ! Mais fiche-moi la paix ! pleurnicha Robin, qui dormait avec l'intensité de son âge.
    — Le pavillon est en feu ! Il faut sortir de là au plus vite !
    Rhea apparut dans le couloir avec un paquet de linge dans les bras, qui contenait le bébé en larmes.
    — Francis, où est le salon ? Je ne vois plus le salon ! cria-t-elle.
    — Le seul chemin possible, c'est par les cuisines. Alastair a dû prévenir les domestiques, maintenant !
    La fumée s'était répandue partout et chacun pleurnichait sans contrôle et toussait à s'arracher la gorge. Les flammes se faisaient la course à travers le grand salon, plus hautes que les enfants eux-mêmes.
    — Francis ! cria son frère. Je ne vois rien ! Où es-tu ?
    — Ici, mais où est le salon ?
    — Ici ! (Le reste de la phrase se perdit en raclements de gorge.) Rhea, tu vas bien ?
    Conny s'était agrippé à sa ceinture ; Francis se retrouva devant un rideau de feu qui approchait progressivement. De l'autre côté, c'était la même menace. Les flammes léchaient l'escalier. Ils étaient pris au piège.
    Bess Seacombe vit les flammes depuis la lande. Bristol Boy se hérissa et rua comme un dément à l'odeur de la fumée. Même d'aussi loin, il était facile de deviner que c'était l'enfer.
    Alors qu'elle approchait des portes au trot, une ombre massive jaillit du fourré et attrapa sa bride d'un geste sec. Des mains puissantes l'enserrèrent par la taille et la jetèrent au sol avec brutalité. Elle resta choquée un court instant, l'action ayant été trop soudaine. Elle leva la tête pour distinguer la silhouette reconnaissable entre, toutes de Shelby. Il dessellait le cheval équipé « à la fermière ».
    — Vous !

    — Tu allais voir ton amant, hein, Bessie ? grogna-t-il. Il est sur la plage, encore vivant peut-
    être. Mais il souhaitera bientôt être mort, car sa petite famille a brûlé avec la maison !
    — Vous les avez enfermés dans le pavillon ? Mon Dieu ! Mais pourquoi eux ? Qu'est-ce qu'ils vous ont fait, ceux-là ?
    — Il les aime ! Comme j'aimais ma petite Lettie, qu'il a assassinée ! Il va connaître ce que j'ai enduré pendant des années ! Il va pleurer ses morts comme j'ai pleuré ma Lettie ! Il ne reverra plus sa jolie petite femelle et son marmot !
    Il bondit à cru sur Bristol Boy, qui se cabra.
    — Insensé ! Vous êtes complètement fou ! Vous avez perdu l'esprit, Jack Shelby ! hurla-telle. Dante Leighton ne l'a pas tuée, votre Lettie ! Il était avec moi, la nuit du meurtre ! Il était avec moi !
    — Tu mens, Bessie ! Tu essaies de sauver sa peau, mais un de ces jours, je l'achèverai ! Je reviendrai pour lui !
    — Je ne mens pas, Shelby ! Mais c'est trop tard ! Je suis responsable de tout ça ! vagit-elle en sanglotant.
    Shelby ne bougea pas. Il la fixa étrangement, comme habité par un doute soudain.
    — Dis-moi la vérité ! grogna-t-il.
    Bess le vit braquer un gros pistolet d'arçon vers elle.
    — La vérité, Shelby ? Bien sûr, mais elle ne sera pas à votre goût ! Leighton était avec moi, cette fameuse nuit où Lettie a été tuée ! Il est resté avec moi toute la nuit, et ne m'a quittée que le matin. Le lendemain, quand nous avons appris la mort de Lettie et les
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