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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde
Autoren: Jean Markale
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restituer autant qu’il est possible l’atmosphère et le
décor de l’épopée primitive, dont l’action est censée se dérouler aux alentours
de l’an 500 de notre ère, à une époque où le château fort médiéval n’existait
pas encore. Les forteresses sont encore à la mode celtique, consistant en
vastes espaces situés sur une hauteur ou un promontoire, entourés de palissades
de bois, de remparts de terre et de pierre, et aussi de fossés. Ces espaces
sont parsemés de maisons isolées, en nombre et en quantité proportionnels à la
superficie intérieure. Les textes que j’utilise pour cette restitution sont
d’origines diverses dans le temps comme dans l’espace géographique, ce qui pose
quantité de problèmes : il est nécessaire d’unifier le récit en opérant
une synthèse entre la période médiévale classique (à laquelle ont été écrits
les principaux textes de la légende) et les données archéologiques du VI e siècle, qui mettent en lumière une civilisation à
la fois romaine et mérovingienne. D’où le terme de « forteresse », au
lieu de « château fort », et souvent de « guerrier » ou de
« compagnon », au lieu de « chevalier », la
« chevalerie » n’existant pas au VI e siècle. Mais j’ai cependant maintenu l’appellation « chevalier » à
cause de sa signification première, qui est « cavalier ».
    [55] Il s’agit ici d’une formule consacrée, très commune dans les textes
médiévaux et dans les récits mythologiques. Mais elle s’applique fort bien au
« héros de lumière » que symbolise le personnage de Gauvain, le
« Faucon de Mai », image parfaite de la jeunesse agissante du
Printemps, et qui, tels saint Georges ou saint Michel, passe son temps à lutter
contre le « Dragon des Profondeurs », autrement dit l’image des
forces négatives qui s’opposent au fonctionnement harmonieux de l’univers.
C’est en ce sens que Gauvain, personnage principal primitif du Cycle du Graal,
peut être considéré comme le type parfait du « héros civilisateur »,
aspect héroïsé du dieu Mithra.
    [56] D’après la Mule sans frein , récit
arthurien contenu dans un manuscrit du début du XIII e siècle, éd. par Johnson et Owen, The Two Old French
Gauvain Romances , Edinburgh-London, 1972. Traduction intégrale par
Romaine Wolf-Bonvin, dans Régnier-Bohler, la Légende
arthurienne , Paris, 1989.
    [57] Il y a, dans cet épisode emprunté au Merlin de la tradition de Robert de Boron, une double allusion : d’abord, à la
liaison amoureuse entre Guenièvre et Lancelot du Lac, qui sera l’une des causes
de la dislocation de la Table Ronde ; ensuite, à l’histoire du roi
Galehot, vainqueur d’Arthur par les armes, qui restitue son royaume à Arthur
pour l’amour de Lancelot et de Guenièvre. Cette double allusion prouve que dès
les premiers textes, il existait un plan d’ensemble du cycle arthurien, et
qu’aucun épisode n’est gratuit ou isolé du contexte général.
    [58] Ce qui suppose que le royaume de Léodagan se trouve en Bretagne
armoricaine.
    [59] D’après le Merlin de la tradition de
Robert de Boron.
    [60] Brocéliande est la forme moderne du nom, utilisée depuis la fin du
XVIII e siècle. Les deux formes anciennes sont
Brécilien et surtout Bréchéliant, cette dernière étant attestée au début du XII e siècle. Il est possible de reconnaître dans ce nom
un terme celtique briga ,
« hauteur », « forteresse », et un terme voisin du
germanique hell , signifiant l’Autre Monde.
Brocéliande serait donc « la Forteresse de l’Autre Monde », ce qui
n’est pas incompatible, loin de là, avec le caractère magique de cette forêt.
De toute façon, cette forêt centrale de la péninsule bretonne a été l’un des
derniers refuges des druides en Gaule. Voir J. Markale, Brocéliande et l’énigme du Graal , Pygmalion, 1988.
    [61] Au Moyen Âge, Diane a gardé, dans l’inconscient collectif, le
caractère de l’Artémis primitive des Grecs et surtout des Scythes, et on lui a
adjoint souvent les traits d’Hécate, la sinistre déesse des carrefours, ce qui
donne une allure diabolique au personnage. C’est de cette façon que Diane va
apparaître dans toutes les descriptions du Sabbat en tant que Déesse des Sorcières,
une sorte de Satan féminin.
    [62] Le nom de Viviane est moderne. Les formes utilisées dans les
manuscrits sont Niniane , Nivième , ou encore Nimue chez Thomas Malory. On a mis
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