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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde
Autoren: Jean Markale
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singulièrement
altéré, pour ne pas dire « gommé » dans la plupart des épisodes où
elle apparaît. En fait, Morgane est l’image historicisée de l’antique déesse
des Commencements et il est tout à fait vraisemblable que son nom soit une
transcription de celui de la Morrigu ou Morrigane de la tradition gaélique,
l’une des divinités primordiales classées parmi les Tuatha
Dé Danann , les « peuples de la déesse Dana ». Si l’on écarte
trop Morgane de la trame essentielle du cycle arthurien, on risque de ne plus
comprendre son comportement ambigu auprès d’Arthur et de Lancelot du Lac, et surtout,
à la fin du cycle, l’épisode où elle emmène Arthur blessé dans la fabuleuse île
d’Avalon dont elle est la reine. Et il faut savoir que le nom de Morrigane signifie « grande reine ».
    [21] Dans la tradition galloise, Prytwen (forme blanche) est donné à la
fois comme bouclier et comme navire, ce qui en fait un objet magique. Rappelons
que le nom de l’épée Excalibur provient du gallois Caledfwlch (gaélique : caladbolg ) qui signifie
« violente foudre », appellation conforme aux pouvoirs magiques
prêtés à cette arme.
    [22] C’est le nom de la lance dans la tradition galloise. On y retrouve le
mot ron , qui signifie
« lance » ; mais le second terme, qui varie selon les textes,
reste obscur.
    [23] Décor caractéristique des récits mythologiques celtiques. La clairière
isolée est le seul temple des Celtes ; c’est le nemeton ,
projection symbolique du ciel sur la terre, à la fois lieu de culte et de
méditation transcendantale.
    [24] Image d’une prêtresse, elle-même représentation de la Divinité, qui
initie et guide les héros engagés dans des aventures fantastiques. Dans les
Romans de la Table Ronde, ce sont de troublantes « pucelles » qui
guettent les héros au fur et à mesure qu’ils cheminent vers leur but. Dans les
contes populaires oraux, il s’agit des fées – ou des vieilles femmes un peu sorcières
– et même des saintes, la Vierge Marie en particulier.
    [25] C’est donc la prêtresse-déesse qui provoque l’épreuve pour juger de la
valeur du néophyte, pour mesurer en quelque sorte son degré d’initiation.
L’épisode se trouve au début de l’étrange récit français de Perlesvaux , œuvre de propagande chrétienne à
tendance théologique, sous influence des clunisiens de l’abbaye de Glastonbury,
et qui, paradoxalement, est l’un des textes qui contient le plus d’éléments
païens à l’état brut, sous un vernis chrétien facilement repérable.
    [26] Il s’agit évidemment d’une illustration parfaite de la doctrine de la
présence réelle. Ce récit de Perlesvaux a été
composé au moment où différents conciles débattaient de cette question et
finirent, en 1205 par écarter la consubstantiation au profit de la
transsubstantiation.
    [27] Cette lance, qui fait penser à la « lance qui saigne »
portée pendant l’énigmatique Cortège du Graal, n’est pas, comme de nombreux
commentateurs l’ont dit, la lance du centurion Longin, mais un objet
merveilleux de la mythologie celtique. C’est la « Lance d’Assal »,
dite « Lance de Lug », apportée en Irlande par les Tuatha Dé Danann,
d’après les plus anciens récits en langue gaélique. Cette lance a la
particularité d’être flamboyante, et elle ne perd son ardeur que trempée dans
le sang humain. Voir J. Markale, le Graal ,
édition intégrale, Paris, Retz, I982, pp. 200-205.
    [28] C’est l’indication que la barrière est la frontière entre le monde des
vivants et ce que les Celtes appelaient l’Autre Monde, à la fois zone
intermédiaire et séjour des dieux et des défunts, le fameux sidh irlandais, nom qui signifie « paix », et qui
désigne le monde i ntérieur mystérieux des tertres mégalithiques.
    [29] Le thème est très archaïque, abondamment répandu dans la tradition
irlandaise, mais aussi dans différentes versions de la Quête du Graal. Dans la
version de la Quête dite « cistercienne », Galaad guérit le
« Roi Méhaigné » en appliquant sur sa plaie le fer de la « lance
qui saigne ». J’ai démontré depuis longtemps qu’à l’origine (celtique et
païenne) de la tradition, la Quête du « saint » Graal n’était qu’une
banale histoire de vengeance par le sang, une sorte d’application de la loi du
talion. Voir J. Markale, La Femme celte ,
nouvelle édition de poche, Paris, Payot, 1992, pp.
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