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Les chevaliers de la table ronde

Les chevaliers de la table ronde

Titel: Les chevaliers de la table ronde
Autoren: Jean Markale
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Arthur qui reculait en se
protégeant avec Excalibur. À ce moment, six chevaliers romains apparurent sur
la pente de la montagne, galopant comme la tempête, poursuivis par Ban, Bohort
et Kaï. À la vue des Bretons, le duc Frolle revint à son destrier, bien décidé
à s’enfuir. Déjà il l’enfourchait lorsque le roi Arthur lui assena un si grand
coup sur le bras que le géant laissa choir son épée et, tout étourdi, s’inclina
sur l’arçon. Mais le cheval, qui était le plus grand et le meilleur du monde, effrayé
par le choc, se cabra et partit comme une flèche, emportant dans la sombre
forêt le duc qui mugissait comme un taureau blessé.
    La nuit était maintenant complète. Ban et Bohort demandèrent
au roi Arthur s’il n’avait point de mal. « Au contraire, répondit le roi, car
j’ai fait aujourd’hui une conquête que je ne changerais pas pour la plus riche
cité du monde. » Et, ce disant, il essuya la lame d’Excalibur, toute
souillée de sang, et il la remit dans son fourreau. Après quoi, il ramassa Marmadoise,
l’épée du géant qu’il avait vaincu, qui étincelait comme un diamant dans l’obscurité.
Et les trois rois, en compagnie de Kaï, reprirent le chemin de Carahaise.
    Ils chevauchèrent tant qu’ils parvinrent rapidement à la forteresse
où le roi Léodagan leur fit, à eux ainsi qu’à tous leurs compagnons, le plus
bel accueil qu’il put. Quand ils furent désarmés, la fille de Léodagan, qui
avait nom Guenièvre, vêtue des plus riches habits qu’elle possédât, vint
présenter aux trois rois l’eau chaude dans un bassin d’argent. Elle leur lava
le visage et le cou de sa propre main et les essuya à l’aide d’une serviette
blanche et bien brodée. Enfin, elle les recouvrit chacun d’un manteau. Et quand
elle vit ainsi paré le roi Arthur, la fille de Léodagan pensa que bien heureuse
serait la dame qu’un si beau et si vaillant chevalier requerrait d’amour. De
son côté, Arthur regardait Guenièvre avec beaucoup d’intérêt : c’était
certainement la plus belle fille qui fût alors en Bretagne la Bleue ; sous
sa couronne d’or et de pierreries, son visage semblait frais et doucement
coloré de blanc et de vermeil. Quant à son corps, il n’était ni trop gras ni
trop maigre, avec des épaules droites et polies, des flancs étroits, des
hanches basses, des pieds blancs et voûtés, des bras longs et potelés, des
mains blanches et fines. C’était une joie de pouvoir la regarder. Mais si elle
était la beauté, elle était également la bonté, la largesse, la courtoisie, l’intelligence,
la valeur et la douceur : cela se remarquait au premier coup d’œil.
    Cependant, quand le repas fut prêt, on dressa les tables. Le
roi Ban et le roi Bohort firent asseoir le roi Arthur entre eux, par honneur, et
Léodagan se réjouissait d’avoir des hôtes d’un tel rang et d’une telle dignité.
Enfin, lorsqu’il fut l’heure, chacun alla dormir dans les chambres qui avaient
été préparées à cette intention. Ainsi se reposèrent-ils des fatigues qu’ils
avaient subies pendant cette dure journée où avaient été défaits et mis en
fuite les ennemis qui avaient voulu s’emparer de la Bretagne armorique. Le seul
regret de Léodagan et des trois rois était que Claudas de la Terre Déserte
avait pu s’enfuir : il était probable qu’il ne s’avouerait pas vaincu et
qu’il tenterait encore une fois d’envahir indûment les terres de ses voisins. Mais,
dans l’immédiat, d’autres préoccupations se présentèrent à eux. Le lendemain, un
messager venu de l’île de Bretagne leur raconta comment les Saxons, qui
débarquaient toujours plus nombreux chaque jour, pillaient et dévastaient
toutes les cités qu’ils rencontraient sur leur passage. Et ils assiégeaient la
ville de Clarence, qui était alors l’une des plus riches de toute l’île. Les
chefs qui étaient restés sur l’île avaient bien tenté de résister aux envahisseurs,
mais cela ne suffisait pas, et ils demandaient au roi Arthur de revenir en hâte
pour conduire leurs troupes à la reconquête du royaume. Arthur décida qu’on s’embarquerait
immédiatement. Et c’est alors qu’il quitta la Carmélide, avec Kaï et Bedwyr et
tous leurs compagnons, ainsi qu’avec les rois Ban et Bohort qui voulaient, de
cette façon, témoigner leur reconnaissance envers celui qui les avait si bien
aidés à se défaire de leurs ennemis. Et quand il fut sur son navire, le
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