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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale
Autoren: Sinclair McKay
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exploitée par les Britanniques, mais également par les chefs suprêmes russes de l’Allemagne de l’Est.
    La guerre froide était une autre raison : le discours glacial prononcé par Churchill en 1945 à propos du rideau de fer partageant l’Europe en deux. Il régnait ainsi une paranoïa légitime car, immédiatement après la fin du conflit avec l’Allemagne, l’Union soviétique de Staline revint sur toutes ses promesses et engloutit non seulement la Pologne, mais également un bon morceau de l’Allemagne, empiétant sur l’Europe occidentale à l’aide de ses forces d’oppression communistes. Géographiquement parlant, il s’agissait d’une prise époustouflante. Churchill remarqua que les Soviétiques étaient désormais très proches de la France et de la Grande-Bretagne. En 1945, dans un moment de désespoir, il songea ouvertement à l’éventualité de raser Moscou de la carte à l’aide de la bombe atomique fraîchement mise au point.
    C’est dans ce contexte que l’on décida de préserver les secrets de Bletchley. Dans une certaine mesure, le conflit n’était pas terminé. Lors des campagnes du début des années 1940, Churchill avait autorisé la divulgation à Staline, avec parcimonie, d’informations glanées par Bletchley, tout en faisant de son mieux pour en dissimuler la source. On avait jugé préférable que les Russes ignorent les progrès réalisés en matière de techniques de déchiffrement.
    À propos des Soviétiques, pour Mimi Gallilee, travailler au Service international de la BBC dans les années 1970 lui rappelait un peu l’époque du Park.
     
    Nous surveillions le communisme au niveau mondial. Nous n’étions pas des espions, mais côtoyions beaucoup les dissidents. Soljenitsyne est arrivé. Mon patron fut le premier à l’interviewer et à se lier d’amitié avec lui, ici au Royaume-Uni.
    Dans les années 1970, Bletchley Park était mort. Personne n’aurait su de quoi je parlais. Cela n’aurait rien à dit à personne.
     
    Même l’endroit lui semblait quelque peu abstrait géographiquement parlant, jusqu’à ce qu’un jour, dans les années 1970, elle décide d’y faire un saut. À l’époque, Bletchley était une sorte de gros satellite de la nouvelle ville étincelante de Milton Keynes. Elle s’y rendit en compagnie d’une amie, dont elle avait fait la connaissance après la guerre et qui n’avait pas le moindre soupçon.
     
    À ce stade, je ne savais encore rien sur Enigma. Le seul terme qui me parlait était Ultra. J’en connaissais la signification, mais ne pouvait le relier à rien d’autre…
    Nous avons donc emprunté Wilton Avenue en voiture, jusqu’à l’entrée, et j’ai dit à mon amie : « Je travaillais là pendant la guerre. » Elle a alors demandé : « Tu veux entrer jeter un œil à l’intérieur ? » J’ai répondu : « J’adorerais. » Mais il n’y avait personne, à ce que je pouvais voir, en tout cas.
    De toute façon, un jour, après la sortie du livre de Winterbotham, on en a parlé aux actualités télévisées. Mon amie m’a appelée et m’a dit : « Je suis tellement fière. J’ai appris pour Bletchley Park et tu ne m’as jamais dit ce que tu faisais là ! » Et, je lui ai alors répondu : « Eh bien, il n’y avait vraiment rien à dire… »
     
    L’aspect de la ville aurait pu contribuer à garder certaines images intactes, mais le moindre changement pouvait soudain rendre le souvenir plus vague. « Je ne pensais pas que Vicarage Walk pouvait avoir changé autant, et pourtant », écrit Gwen Watkins à propos du petit chemin en bordure duquel elle logeait lorsqu’elle cassait les codes de la Luftwaffe. « Le chemin était envahi de voitures et de bicyclettes hors de prix qui traînaient là. »
    Gwen Watkins se souvient d’un petit chemin extrêmement calme, où les fenêtres de la maison n’étaient jamais ouvertes et la porte d’entrée ne servait que pour les occasions et visiteurs spéciaux. Elle voyait désormais une maison avec des fenêtres grandes ouvertes, des rideaux de chintz, de la musique à fond à l’intérieur. « Je souhaitais seulement qu’elle n’ait pas changé, écrit-elle. Je suis repartie et n’y suis jamais revenue. »
    Lorsque le manoir et le parc ont été sauvés en 1991, Oliver et Sheila Lawn se retrouvèrent non seulement submergés par les souvenirs, mais ont également pu parler ensemble de ce qu’ils y avaient fait, cinquante ans après la
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