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Les Aventures de Nigel

Les Aventures de Nigel

Titel: Les Aventures de Nigel
Autoren: Walter Scott
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C’est une manière fort commode de voyager, pour l’auteur du moins. Bref, monsieur, vous êtes de l’avis de Bayes, lorsqu’il dit : – Que diable signifie le plan, si ce n’est pour amener de jolies choses ? –
    L’AUTEUR. – En supposant que cela soit, et que je puisse écrire avec agrément et esprit quelques scènes jointes ensemble sans peine ni embarras, mais qui renferment assez d’intérêt pour apporter un soulagement aux souffrances du corps, pour distraire l’inquiétude de l’esprit, dérider un front sillonné par les fatigues du jour, chasser les mauvaises pensées ou en suggérer de meilleures, exciter un paresseux à étudier l’histoire de son pays ; en un mot, pour offrir à tout le monde un amusement innocent, excepté à ceux que cette lecture détournerait de l’accomplissement de devoirs sérieux ; l’auteur d’un pareil ouvrage, quelque mal exécuté qu’il fût, ne pourrait-il pas, afin de faire excuser ses erreurs et ses négligences, s’écrier comme cet esclave qui allait être puni pour avoir répandu la fausse nouvelle d’une victoire : – Ô Athéniens ! serai-je châtié pour vous avoir donné un jour de bonheur ?
    LE CAPITAINE. – Serez-vous assez bon pour me permettre de vous raconter une anecdote de mon excellente grand’mère ?
    L’AUTEUR. – Je ne vois guère ce qu’elle peut avoir de commun avec ce qui nous occupe, capitaine Clutterbuck.
    LE CAPITAINE. – On peut l’admettre dans notre dialogue sur le plan de ceux de Bayes. – La bonne dame, Dieu veuille avoir son ame ! joignait à une grande finesse d’esprit beaucoup de dévotion, et elle ne pouvait jamais entendre de mauvaises langues mal parler d’un ministre, sans prendre chaudement le parti de celui-ci. Il y avait cependant un certain grief pour lequel elle abandonnait toujours la cause de son révérend protégé : c’était du moment qu’elle apprenait qu’il avait prêché un sermon en forme contre les calomniateurs et les médisans.
    L’AUTEUR. – Et où en voulez-vous venir avec tout cela ?
    LE CAPITAINE. – C’est que j’ai entendu dire à des ingénieurs qu’on risque d’indiquer le côté faible à l’ennemi, en prenant trop de soin pour le fortifier.
    L’AUTEUR. – Mais encore une fois, je vous prie, où en voulez-vous venir ?
    LE CAPITAINE. – Hé bien donc, sans plus de métaphores, je crains que cette nouvelle production, dans laquelle vous avez la générosité de paraître me donner quelque part, n’ait un grand besoin d’indulgence, puisque vous croyez devoir commencer votre défense avant que l’affaire soit en jugement. Je gagerais une bouteille de bordeaux que la fable est conduite sans ordre.
    L’AUTEUR. – Une pinte de porto, vous voulez dire, je pense ?
    LE CAPITAINE. – De bordeaux, vous dis-je, et du bon bordeaux du Monastère. Ah ! monsieur, si seulement vous vouliez suivre les conseils de vos amis, pour tâcher de mériter au moins une partie de la faveur que vous avez obtenue du public, nous boirions tous du tokay.
    L’AUTEUR. – Peu m’importe ce que je bois, pourvu que le breuvage soit sain.
    LE CAPITAINE. – Songez alors à votre réputation et à votre gloire.
    L’AUTEUR. – À ma gloire ? – Je vous ferai la réponse que, dans la défense du fameux Jem Mac-Coul, un de mes amis, homme de beaucoup d’esprit, de talent et d’instruction, fit à la partie adverse, lorsqu’elle reprochait à son client son refus de répondre à certaines questions, auxquelles, disait-on, tout homme qui aurait quelque égard pour sa réputation n’hésiterait pas à répliquer : – Mon client, dit-il (j’ajouterai encore en passant que Jem était debout derrière lui dans le moment, ce qui formait une bonne scène), mon client a le malheur de ne s’inquiéter nullement de sa réputation ; et je n’agirais pas avec loyauté vis-à-vis de la cour, si je disais qu’elle mérite en aucune manière sa sollicitude. – Hé bien, moi, je suis, quoique par des motifs bien différens, dans cet heureux état d’insouciance. Que la gloire soit pour ceux qui ont une forme substantielle. Une ombre (et un auteur qui n’est personne est-il autre chose ?) ne peut jeter d’ombre.
    LE CAPITAINE. – Peut-être maintenant n’êtes-vous pas aussi inconnu qu’autrefois. Ces lettres au membre qui représente l’université d’Oxford au parlement… {3}
    L’AUTEUR. – Prouvent l’esprit, le génie et la délicatesse de l’auteur ; et je
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