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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico
Autoren: Michel Zévaco
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en mon pouvoir de te donner.
    Et comme il la regardait d’un air étonné, cherchant à comprendre
le sens de ses paroles :
    – Écoute-moi, Pardaillan, et tu comprendras.
    Et elle continua en s’animant peu à peu :
    – Oui, j’ai voulu te tuer, oui, j’ai cherché à t’atteindre
par les moyens les plus horribles, j’en conviens, oui, j’ai été
froidement cruelle et sans cœur… mais je t’aimais, Pardaillan… je
t’ai toujours aimé… et toi, tu m’as dédaignée… Comprends-tu ?…
Mais si j’ai été implacable et odieuse dans ma haine, qui était de
l’amour, entends-tu ? Pardaillan, je n’ai pas voulu –
ah ! cela, jamais ! – je n’ai pas voulu qu’un jour ton
fils pût se dresser devant toi et te demander :
    « – Qu’avez-vous fait de ma mère ? »
    « Je n’ai pas voulu que cette chose horrible arrivât… parce
que je suis la mère de ton fils. Comprends-tu maintenant pourquoi
je t’ai demandé grâce ? Pourquoi tu ne peux pas tuer la mère
de ton enfant ?’
    En entendant ces paroles, qu’il était à mille lieues de prévoir,
le sentiment qui domina chez Pardaillan fut l’étonnement, un
étonnement prodigieux.
    Eh ! quoi ! il était père ?… Il avait un fils,
lui, Pardaillan ?… Et c’était dans des circonstances aussi
extraordinaires qu’on lui annonçait cette paternité !…
    On conçoit que cela n’était pas fait pour éveiller en lui la
fibre paternelle…
    Cependant, avec un sentiment de la force de Pardaillan, on ne
pouvait jurer de rien.
    Qui pouvait prévoir jusqu’où le conduirait plus tard cette
révélation qui le laissait momentanément indifférent, du moins en
apparence ?
    Néanmoins on comprend qu’il voulut savoir à quoi s’en tenir sur
la naissance de ce fils et il interrogea Fausta qui lui fit le
récit des événements que nous avons relatés dans les premiers
chapitres de cette histoire. Pardaillan écouta ce récit avec une
attention soutenue, et quand elle eut terminé :
    – En sorte que, fit-il, mon fils se trouve, peut-être, à
l’heure qu’il est, à Paris, sous la garde de votre suivante
Myrthis… Et vous, digne mère, vous n’avez su trouver le temps de
vous occuper de cet enfant… Il est vrai que vous aviez fort à
faire… et de si graves choses… Enfin, ce qui est fait est fait.
    Fausta courba la tête.
    – Que comptez-vous faire ? fit-elle.
    – Mais… je compte rentrer à Paris… puisque aussi bien ma
mission est terminée.
    – Vous avez le document ?
    – Sans doute !… Et vous, quelles sont vos
intentions ?
    – Je n’ai plus rien à faire non plus ici… Sixte Quint est
mort. Je compte me retirer en Italie, où on me laissera vivre
tranquille… Je l’espère, du moins.
    Ils se regardèrent un moment fixement, puis ils détournèrent
leurs regards. Ni l’un ni l’autre ne posa nettement la question au
sujet de l’enfant. Peut-être chacun avait-il à part soi son idée
bien arrêtée, qu’il tenait à ne pas dévoiler.
    Pardaillan se leva et, s’inclinant légèrement :
    – Adieu, madame, fit-il froidement.
    – Adieu, Pardaillan ! répondit-elle sur le même
ton.

Épilogue
    En rentrant à l’auberge de
La Tour
avec le Torero,
Pardaillan trouva un dominicain qui l’attendait patiemment :
dom Benito, un des secrétaires d’Espinosa, ce même moine qui avait
si adroitement enfermé Fausta dans le cabinet truqué du grand
inquisiteur pour lui soustraire le fameux parchemin que Pardaillan
lui fit restituer.
    Le moine venait de la part de Mgr le grand inquisiteur annoncer
à Sa Seigneurie que S. M. le roi recevrait en audience
d’adieux M. l’ambassadeur le dernier jour de la semaine. En
même temps, le moine remit à Pardaillan un sauf-conduit en règle
pour lui et sa suite, plus un bon de 50 000 ducats d’or [11] au nom de don César el Torero, payables
à volonté dans n’importe quelle ville du royaume, ou à Paris, ou
encore dans n’importe quelle ville du gouvernement des
Flandres.
    Le roi reçut fort aimablement M. l’ambassadeur et l’assura
que l’Espagne ne ferait aucune difficulté pour reconnaître Sa
Majesté de Navarre comme roi de France le jour où Elle se
convertirait à la religion catholique.
    D’Espinosa pria l’ambassadeur de bien vouloir accepter un
souvenir que le grand inquisiteur lui offrait personnellement,
comme au plus brave, au plus digne gentilhomme qu’il eût jamais eu
à combattre.
    Ce souvenir, que Pardaillan accepta
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