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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico
Autoren: Michel Zévaco
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avec une joie visible, était
une épée de combat, une longue, solide et merveilleuse rapière,
signée d’un des meilleurs armuriers de Tolède.
    Pardaillan l’accepta d’autant plus volontiers que ce n’était pas
là une arme de parade, mais une bonne et solide rapière très
simple. Seulement, en rentrant à l’auberge, il s’aperçut que cette
rapière si simple avait sa garde enrichie de trois diamants dont le
plus petit valait pour le moins cinq à six mille écus.
    Le Chico, qui se remettait à vue d’œil, grâce à la constante
sollicitude de « sa petite maîtresse », se vit doter, par
la générosité reconnaissante du Torero, d’une somme de cinquante
mille livres, ce qui ne contribua pas peu à le faire bien voir du
brave Manuel, lequel n’avait pas consenti sans faire la grimace au
mariage de sa fille, la jolie et riche Juana, avec ce bout d’homme,
gueux comme Job de biblique mémoire.
    Pardaillan voulut assister au mariage du nain, estimant qu’il
lui devait bien cette marque d’amitié.
    D’ailleurs on peut dire sans exagérer que ce mariage fut un
véritable événement et que tout ce que la ville comptait de huppés
et même de gens de la cour eut la curiosité d’assister à cette
union qualifiée d’extravagante par plus d’un. Mais quand on vit
l’adorable couple qu’ils formaient, un concert de louanges et de
bénédictions s’éleva de toutes parts.
    Il va sans dire que, dès que le petit homme avait été en état de
le faire, Pardaillan avait repris consciencieusement ses leçons
d’escrime et se montrait surpris et émerveillé des progrès rapides
de son élève.
    Enfin Pardaillan reprit la route de France, emmenant avec lui le
Torero et sa fiancée, la jolie Giralda, lesquels avaient résolu de
s’unir en France même.
    Un mois environ après son départ de Séville, Pardaillan
apportait à Henri IV le précieux document conquis au prix de tant
de luttes et de périls, et lui rendait un compte minutieux de
l’accomplissement de sa mission.
    – Ouf ! s’écria le Béarnais en déchirant en mille
miettes, avec une satisfaction visible, le fameux parchemin.
Ventre-saint-gris ! monsieur, je vous devrai deux fois ma
couronne… Ne dites pas non… J’ai bonne mémoire. Ça, voyons,
demeurerez-vous intraitable et ne pourrai-je rien pour
vous ?
    – Ma foi, sire, répondit Pardaillan avec son sourire bon
enfant, voici qui tombe à merveille. J’ai précisément une faveur à
demander à Votre Majesté.
    – Bon ! fit joyeusement le roi. Voyons la faveur… et
si vous n’êtes pas trop exigeant…
    Et en lui-même il se disait :
    – Tu y viens, comme tous les autres !…
    Et Pardaillan se disait de son côté :
    – … Si vous n’êtes pas trop exigeant !… Tout le
Béarnais est dans ces mots.
    Et tout haut :
    – Je demanderai à Votre Majesté la faveur de lui présenter
un ami que j’ai ramené d’Espagne.
    – Comment, c’est tout ?…
    – Je demanderai pour lui un emploi honorable dans les
armées du roi.
    Et saisissant la grimace imperceptible du roi, il ajouta
froidement :
    – Un emploi honorifique… cela va de soi… Mon ami est assez
riche pour se passer d’une solde.
    – Bon ! Du moment que…
    Pardaillan sourit de l’aveu et reprit, toujours
froidement :
    – Votre Majesté voudra bien, en souvenir de la haute estime
dont elle veut bien m’honorer, s’intéresser particulièrement à mon
ami et lui faciliter les occasions de se produire à son
avantage.
    – Diable ! fit le roi surpris.
    – Enfin Votre Majesté voudra bien ériger en duché la terre
que cet ami compte acheter en France.
    – Ho ! diable !… diable !… un duché !…
comme cela… d’un coup… à quelque croquant… Cela fera
hurler !
    – Vous laisserez hurler, sire !… Mais mon ami n’est
pas un croquant… Il est de noblesse authentique… et de très bonne
noblesse.
    – Si vous en répondez ! fit le roi hésitant.
    – J’en réponds, sire… Enfin, est-ce oui, est-ce
non ?
    – C’est oui, diable d’homme !… Vous ne trouverez
cependant pas excessif que je sache à qui doit s’adresser cette
faveur ?
    – Du moment qu’elle est accordée, non, fit Pardaillan, qui
avait repris son air bon enfant.
    Et, en quelques mots, il expliqua qui était le Torero pour qui
il demandait ces faveurs qui avaient paru excessives au roi.
    – Eh ! Ventre-saint-gris ! que ne l’avez-vous dit
tout de suite ?
    – J’avais mon
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