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Les amours du Chico

Les amours du Chico

Titel: Les amours du Chico
Autoren: Michel Zévaco
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des quatre. Il ne l’avait pas
fait : donc il ne l’avait pas voulu.
    Pourquoi ? Parce qu’il était sûr de battre ses bretteurs,
se répondait Fausta.
    Et un morne désespoir lentement s’emparait d’elle. Elle voyait,
elle sentait que Pardaillan serait vainqueur.
    Et elle ?… Elle aurait donc, et toujours inutilement,
essayé de l’atteindre par un coup de traîtrise !… Pardaillan
se déferait sans peine des quatre assassins et elle se trouverait
alors irrémédiablement à sa merci.
    Les quatre s’animaient ; ils frappaient d’estoc et de
taille, ils bondissaient, renversant les obstacles, se ruaient en
avant, rompaient d’un bond de fauve, s’écrasaient sur le parquet
pour se relever aussitôt, et maintenant les injures, les menaces
les plus effroyables sortaient de leurs bouches crispées.
    Pardaillan restait immuable, impavide, ferme comme un roc. Il
n’avançait pas encore, mais il n’avait pas rompu d’une semelle.
    Il semblait s’être interdit de franchir cette porte ouverte
derrière lui et il se tenait parole. Son épée seule agissait. Elle
était partout à la fois, parant ici, frappant là, se multipliant
avec une telle rapidité qu’on eût pu croire que, tel le
Briarée [10] de la mythologie, il disposait de
plusieurs bras armés de glaives étincelants.
    Cependant, Pardaillan aussi commençait à s’échauffer, et il se
disait surtout qu’il était temps d’en finir.
    Alors, il se mit en marche, attaquant à son tour avec une
impétuosité irrésistible.
    Son effort se portait principalement sur Bussi. Et ce qui devait
arriver arriva. Pardaillan se fendit dans un coup foudroyant et
Bussi tomba comme une masse.
    Or, pendant tout le temps qu’avait duré cette lutte inégale,
Bussi n’avait eu qu’une crainte, si tenace, si violente, qu’elle le
paralysait et lui enlevait la meilleure partie de ses moyens. Bussi
se disait : « Il va me désarmer… encore ! » Si
bien que lorsqu’il reçut le coup en pleine poitrine, il eut un
sourire de satisfaction intense, et en rendant un flot de sang, il
exhala sa satisfaction dans ce mot :
    – Enfin !…
    Et il demeura immobile… à jamais.
    Alors, Pardaillan s’occupa sérieusement des trois qui restaient.
Et aussi paisiblement que s’il eut été sur les planches d’une salle
d’armes, il dit très sérieusement :
    – Messieurs, en souvenir de certaine offre galante que vous
me fîtes un jour que vous me croyiez dans l’embarras, je vous
ferais grâce de la vie…
    Et avec un froncement de sourcils :
    – Mais comme vous devenez par trop encombrants, je me vois
obligé de vous condamner à l’inaction… pour un bout de temps.
    Il achevait à peine que Sainte-Maline, la cuisse traversée,
s’écroulait en poussant un cri de douleur.
    – Un !… compta froidement Pardaillan.
    Et presque aussitôt :
    – Deux !
    C’était Chalabre qui était atteint à l’épaule.
    Restait Montsery, le plus jeune. Pardaillan baissa son épée et
dit doucement.
    – Allez-vous-en !
    – Fi ! monsieur, s’écria Montsery, rouge
d’indignation, je ne mérite pas l’injure que vous me faites.
    Et il se rua à corps perdu.
    – C’est vrai ! confessa gravement Pardaillan en
parant, je vous demande pardon… Trois !
    – À la bonne heure, monsieur ! cria joyeusement
Montsery, en secouant son poignet droit traversé de part en part.
Vous êtes un galant homme… Merci !
    Et il s’évanouit.
    Pardaillan considéra un moment, avec une inexprimable pitié, les
quatre corps étendus sans mouvement, et avec un mouvement d’épaules
comme pour jeter bas le fardeau d’une obsédante pensée :
    – J’ai défendu ma peau, murmura-t-il. Au surplus, ils en
seront quittes pour garder la chambre un bon mois. Quant à celui-ci
(Bussi-Leclerc) Dieu m’est témoin que j’ai agi sans haine vis-à-vis
de lui… À toutes nos rencontres il a voulu me tuer… Finalement,
j’ai perdu patience et cela lui a porté malheur.
    Telle fut l’oraison funèbre de Bussi-Leclerc, spadassin
redoutable, maître incontesté en fait d’armes… qui avait enfin
trouvé son maître.
    Après avoir ainsi médité, Pardaillan se tourna vers Fausta, et
d’une voix cinglante comme un coup de fouet, il dit en montrant la
porte par où les bravi avaient fait irruption :
    – Si vous avez d’autres assassins apostés par là… ne vous
gênez pas… usez encore un coup de ce joli sifflet d’argent qui
pendille sur votre sein…
    Morne,
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