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L'épopée des Gaulois

L'épopée des Gaulois

Titel: L'épopée des Gaulois
Autoren: Jean Markale
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[…], ils chantent les prouesses de leurs ancêtres et vantent leurs propres vertus tandis qu’ils insultent leurs adversaires. Ils s’expriment souvent par énigmes. Ils emploient beaucoup l’hyperbole. Dans leurs discours, ils sont menaçants, hautains et portés au tragique » (Diodore de Sicile, V, 29-31). D’ailleurs, « les auteurs d’histoires dramatiques racontent à leur sujet force légendes merveilleuses » (Polybe, II, 17).
    Telle est cette épopée gauloise retrouvée dans les décombres du passé.
     
    Auzon, juillet 2000

AVERTISSEMENT
    Les récits qui constituent cet ouvrage ne sont pas des traductions ni même des adaptations, mais une réécriture en langage actuel le plus clair possible de divers textes qui ont été écrits par des auteurs grecs et latins au sujet des Gaulois et de l’image qu’ils ont laissée dans la mémoire des peuples de l’Antiquité classique. Parfois, ces textes, dans leur structure essentielle, ont été complétés par des emprunts à des contes populaires de tradition orale qui ont circulé en Europe jusqu’à nos jours. À chaque épisode, il sera indiqué le plus précisément possible quelles sont les sources du récit présenté et dans quels ouvrages un lecteur intéressé pourrait être amené à les rechercher dans leur version originale afin de pouvoir ainsi disposer, s’il le désire, d’informations de première main.
    Toute œuvre littéraire du passé appartient au patrimoine de l’humanité, mais il est du devoir d’un écrivain de la transmettre à la génération dans laquelle il évolue, et cela dans un langage accessible au plus grand nombre. Un auteur digne de ce nom n’est en réalité que le dépositaire de la mémoire des grands ancêtres, et il a la charge d’en révéler les richesses à ceux qui n’auraient pu accéder aux textes eux-mêmes.

PRÉLUDE

Le dernier témoin
    Les deux hommes quittèrent le rivage et, lentement, ils escaladèrent les rochers que les vagues des fortes tempêtes d’équinoxe avaient dénudés. Quand ils furent parvenus au sommet de la falaise, ils se retournèrent et regardèrent la mer : déjà le bateau qui les avait amenés sur cette côte avait gagné le large et commençait à disparaître à travers la brume qui montait de plus en plus, traversée par les derniers rayons du soleil couchant.
    — Pourquoi ne sont-ils pas restés avec nous ? dit alors l’un des hommes, le plus trapu, qui portait un gros sac sur son épaule.
    — Ils n’ont pas voulu abandonner leur famille, répondit l’autre, dont la longue silhouette maigre faisait contraste avec l’épaisseur de son compagnon. Je les comprends fort bien. Toi et moi, nous n’avons plus aucun parent, plus aucune attache avec le sol où nous sommes nés. Il valait mieux partir. De toute façon, je ne pouvais plus supporter cette situation.
    — Tu sais pourtant que tu as de nombreux fidèles dans notre pays, reprit le premier. Ils t’auraient suivi jusqu’à la mort.
    — Ils l’ont déjà fait. Mais cela n’a servi à rien. Je ne peux plus rien contre ceux que j’ai autrefois pris pour des amis et qui se sont révélés nos pires ennemis. Quand j’ai compris que sous prétexte de nous aider ils n’avaient qu’un seul but, nous réduire en esclavage, je n’ai pu supporter leur présence. Et, par le dieu que jure ma tribu, j’ai fait le serment de ne jamais plus rencontrer un seul Romain.
    — Tu n’as plus rien à craindre ici. Nous sommes dans un pays libre.
    Le plus grand des deux hommes se mit à ricaner.
    — Pour combien de temps encore ? s’écria-t-il. Les Romains se sont lancés à la conquête du monde. Ils sont déjà venus ici et ce n’est pas parce qu’ils n’y sont pas restés qu’ils ne reviendront pas un jour. Je les connais : rien n’arrêtera leur folie de conquête.
    — Et tu les as pourtant servis !… marmonna l’homme trapu.
    — Hélas ! répondit l’autre en soupirant, cela restera la plus grande honte de ma vie. Je croyais que c’était le seul moyen de préserver notre liberté en face de tous les dangers qui nous menaçaient. Les tribus de Germains qui s’étaient établies au-delà du Rhin étaient prêtes à se jeter sur nos terres. Tu sais, cela n’aurait pas été mieux. Je crois même que cela aurait été pire. Les Germains aussi veulent se lancer à la conquête du monde.
    — Tu ne crois pas que nos ancêtres ont voulu faire la même chose ? Au fond, nous sommes des
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