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L’élixir du diable

L’élixir du diable

Titel: L’élixir du diable
Autoren: Raymond Khoury
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l’observait et se força à se ressaisir.
    — Viens, chéri, je vais te mettre sur ton siège.
    Elle descendit de voiture, aida l’enfant à passer à l’arrière et à s’asseoir sur son rehausseur, l’attacha, remonta dans le Wrangler. Parcourue de frissons, elle s’efforça de réfléchir, de trouver un sens à ce qui venait de se passer.
    De décider de ce qu’elle devait faire maintenant. Qui appeler. Comment faire face à la démence de ce qui lui arrivait.
    Elle leva les yeux vers le rétroviseur et vit Alex assis à l’arrière, tout petit, l’observant de ses grands yeux dans lesquels la peur s’était maintenant installée. Et tandis qu’elle fixait son visage, un nom surgit de la brume et de la confusion tourbillonnant dans sa tête et se mit à briller comme un phare. Bien que ce fût le nom de quelqu’un à qui elle n’avait pas parlé depuis des années, cela lui parut la bonne décision. Elle fit défiler la liste de son portable, trouva le nom de cet homme, marmonna une prière pour qu’il n’ait pas changé de numéro, pressa le bouton d’appel.
    Reilly répondit à la troisième sonnerie.

2
    Mamaroneck, Etat de New York
    Je venais de poser du linge récupéré à la teinturerie et un sac à provisions alourdi par des canettes de bière sur le siège passager de ma voiture quand mon BlackBerry gazouilla.
    C’était un matin de juillet typique de cette petite ville côtière, chaud, calme et humide, mais ça ne me dérangeait pas. Entre la vague de chaleur qui avait transformé Manhattan en un chaudron sans oxygène ces quinze derniers jours et le week-end du 4 juillet en mode haute vigilance que j’avais passé là-bas, avec son avalanche de fausses alertes et d’hystérie, une fin de semaine tranquille au bord de l’océan était sans nul doute une proposition enchanteresse, indépendamment de la canicule qui menaçait. En prime, ma compagne, Tess, et Kim, sa fille de quatorze ans, rendaient visite à la mère et à la tante de Tess, dans le ranch de ladite tante en Arizona, et j’avais la maison pour moi seul. Comprenez-moi bien : j’aime Tess, j’aime qu’elle soit près de moi et depuis que nous sommes de nouveau ensemble je me suis rendu compte que je déteste, littéralement, dormir seul. Mais on a tous besoin de quelques jours de solitude de temps en temps pour faire le point, réfléchir et recharger ses batteries – autant d’euphémismes pour glander, se bourrer de trucs qu’on ne devrait pas manger et se conduire comme le gros flemmard que nous adorons être quand personne ne nous observe. Ainsi donc, le week-end s’annonçait plutôt cool… jusqu’au gazouillis.
    Le nom qui apparut sur mon écran fit manquer un battement à mon cœur.
    Michelle Martinez.
    Wouah.
    Je n’avais pas eu de ses nouvelles depuis… depuis combien de temps ? Quatre, peut-être cinq ans. Pas depuis que je m’étais éloigné de ce que nous avions vécu ensemble pendant cette malheureuse mission au Mexique. Je n’avais pas pensé à elle non plus depuis des années. La merveilleuse Tess Chaykin – je n’emploie pas l’épithète à la légère – avait fait irruption dans ma vie peu de temps après mon retour à New York. Elle avait monopolisé mon attention durant la période de chaos qui avait suivi l’infâme raid à cheval au Metropolitan Museum of Art et avait rapidement englouti mon univers, me communiquant sa contagieuse soif de vivre et balayant toute nostalgie que j’aurais pu conserver pour des amours passées.
    Les yeux fixés sur l’écran, je cherchai dans mon esprit les raisons possibles de cet appel, n’en trouvai aucune et appuyai sur le bouton vert.
    — Mich ?
    — Tu es où ?
    — Je suis…
    J’allais répondre par une plaisanterie vaseuse, genre « Je sirote un mojito au bord d’une piscine dans les Hamptons », mais la tension de sa voix torpilla cette velléité.
    — Ça va ?
    — Non. Tu es où ? répéta-t-elle.
    Je sentis ma nuque se raidir. Sa voix avait le même accent distinctif qu’autrefois, vestige d’une ascendance dominicaine et portoricaine, saupoudrée d’une enfance dans le New Jersey, mais je n’y retrouvais pas la sensualité joueuse dont j’avais gardé le souvenir.
    — Dehors, en train de faire des courses. Qu’est-ce qui se passe ?
    — A New York ?
    — Pas loin. Tu es où, toi ?
    J’entendis un soupir – plutôt un grognement furieux, à vrai dire, car Michelle Martinez n’était pas du genre à soupirer.
    — Je
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