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Le vétéran

Le vétéran

Titel: Le vétéran
Autoren: Frederick Forsyth
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identifiés.
    Les Américains les appellent John Doe, mais la police métropolitaine les range dans la catégorie índividus non identifiés ª. Lorsque les deux inspecteurs eurent réglé toutes les formalités, il faisait encore assez chaud mais l'obscurité était complète. Ils avaient un peu de temps pour boire une bière vite fait avant de rentrer chez eux.
    ¿ deux kilomètres de là, l'homme propre sur lui était couché sur le dos dans le service de soins intensifs du Royal London Hospital. Il avait le souffle court mais régulier et le pouls toujours trop rapide. L'infirmière de nuit venait le lui prendre de temps en temps.
    Jack Burns avala une lampée de bière.
    - Bon sang, qui peut-il bien être ? maugréa-t-il sans s'adresser à
    quelqu'un en particulier.
    - Vous en faites pas, patron, on ne va pas tarder à le savoir. Luke Skinner était loin de la vérité.
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    Deuxième jour : mercredi
    L'inspecteur Burns eut une journée éprouvante et mouvementée. Elle lui apporta deux victoires, deux déceptions et une foule de questions sans réponse. Bien s˚r, c'était la norme. Rares sont les affaires o˘ un inspecteur se voit apporter la solution sur un plateau d'argent.
    Son premier succès concernait Mr Patel. Le commerçant se présenta au poste à onze heures tapantes, toujours aussi décidé à collaborer.
    - Je voudrais vous montrer quelques photos, lui dit Burns lorsqu'ils furent installés devant une espèce d'écran de télé.
    Au début de sa carrière, les photographies de l'Identité judiciaire, connue dans la profession sous le nom de śommier ª, étaient classées dans un ou plusieurs gros albums, protégées par des pochettes en plastique. Burns préférait l'ancienne méthode, car elle permettait au témoin de feuilleter l'album et de revenir en arrière jusqu'à ce qu'il ait fait son choix. Les photos étaient maintenant sur fichier informatisé, et les visages apparaissaient sur un écran.
    H commença par une série de cent photos comprenant quelques cas difficiles connus de la police des quartiers nord-est. La liste n'était pas exhaustive, loin de là, mais Burns avait sélectionné les délinquants familiers du poste de Dover. Pour un inspecteur de police, Mr Patel était le témoin idéal. Au numéro 28, il déclara :
    - C'est celui-là.
    Ils avaient devant les yeux une face de brute chez qui la bêtise le disputait à la méchanceté. Musclé, le cr‚ne rasé, un anneau à l'oreille.
    - Vous en êtes s˚r ? Vous ne le connaissiez pas avant ? H n'est jamais venu dans votre boutique ?
    - Non, pas celui-là. Mais c'est lui qui a pris un coup de poing dans le nez.
    La photo portait le nom de Mark Priée, avec un numéro d'identification. Au 77, Mr Patel reconnut le deuxième, le type au teint blême et aux cheveux raides qui lui retombaient sur les oreilles. Harry Cornish. H était absolument certain de ce qu'il
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    avançait et n'avait hésité qu'une fraction de seconde avant de se prononcer. Burns éteignit l'écran. L'Identité judiciaire lui fournirait le dossier complet de chaque individu.
    - Dès que j'aurai retrouvé et arrêté ces deux hommes, je vous demanderai d'assister à une séance d'identification.
    Le commerçant hocha la tête. D était d'accord. quand il fut parti, Luke Skinner déclara :
    - Bon Dieu, patron, j'aimerais bien qu'ils soient tous comme lui!
    En attendant que la base de données de l'Identité judiciaire lui communique le dossier complet des deux bonshommes, Jack Burns passa la tête à la porte du bureau de la police judiciaire. Celui qu'il voulait voir était penché
    sur sa table de travail. Encore des paperasses à remplir.
    - Charlie, vous auriez une minute ?
    Charlie Coulter était inspecteur adjoint, mais il était un peu plus ‚gé que Burns et travaillait sur le terrain au poste de Dover depuis une quinzaine d'années. Personne ne connaissait mieux que lui les voyous du quartier.
    - Ces deux-là ? fit-il d'un air dégo˚té. Vous avez tiré les bons numéros, Jack. Us ont un casier long comme le bras. Ils sont pas du coin. «a doit faire trois ans qu'ils se sont installés. Spécialistes des coups minables, qui ne demandent pas beaucoup d'intelligence. Vols à l'arraché, agressions, vols à l'étalage, rixes, hooliga-nisme. Plus quelques voies de fait plus sérieuses. Us ont fait tous les deux de la taule.
    - Cette fois il s'agit de coups et blessures. Hier ils ont tabassé un vieil homme à coups de pied, et il est dans le coma. Vous
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