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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre
Autoren: Will Adams
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plaisanta et tout le monde éclata de rire pour évacuer la tension nerveuse du combat. Knox avait de plus en plus froid dans ses vêtements trempés. Il serra Gaëlle contre lui en passant le bras autour de ses épaules et l’embrassa sur la tempe. L’eau polluée lui fit verser des larmes, qu’il laissa couler librement sur ses joues. Il les essuya du revers de la main. Il ne pouvait pas s’empêcher de penser au moment où Nicolas avait tressailli et rendu son dernier souffle, à cette frontière entre la vie et la mort qu’ils s’apprêtaient à franchir eux aussi. Malgré sa peur, il n’avait pas envie de fuir. Son sort ne lui appartenait plus ; les dés étaient jetés. Nessim les fit entrer dans un bureau terne. Au-dessus d’une vitrine dans laquelle était exposé un énorme poisson empaillé, de vieux posters représentant les poissons de mer et d’eau douce étaient affichés au mur. Le chef de la sécurité s’absenta un instant. Lorsqu’il revint, il jeta deux serviettes sales à Knox et Gaëlle, qui s’essuyèrent le visage et les bras. Knox noua la sienne autour de sa blessure.
    — Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda-t-il en s’asseyant.
    — On attend, répondit Nessim.
    — On attend quoi ?
    — Monsieur al-Assyuti était à Charm lors de ce coup de fil providentiel. Il va arriver d’une minute à l’autre.
    — La fille n’a rien à voir là-dedans. Laisse-la partir.
    — Nous attendons monsieur al-Assyuti.
    — Je t’en prie...
    Nessim fit non de la tête. Knox soupira, le visage dans les mains. Des images du butin perdu dans l’eau boueuse du canal lui vinrent à l’esprit. Tout ce savoir. Un pan entier de l’Histoire. Il n’y avait pas que la dépouille d’Alexandre qui avait été irrémédiablement perdue. Il y avait aussi tous les artefacts, le sarcophage, les ornements en or et les bijoux, les armes et les offrandes funéraires. Al-Assyuti ferait draguer le canal pour récupérer tout ce qu’il pourrait. Il ferait fondre les métaux précieux, vendrait les pierres précieuses et détruirait toutes les preuves de la provenance et de l’histoire de ces artefacts. Peut-être finirait-il par mettre la main sur le reste du trésor de Siwa. Lui ou Yusuf Abbas, voire les deux. L’idée que ces hommes corrompus puissent profiter personnellement d’une découverte si capitale rendait Knox malade. Toute sa vie, il avait cherché des artefacts comme ceux-ci, pas pour leur valeur intrinsèque, mais pour les connaissances qu’ils apportaient à l’humanité. Et pourtant, en coupant le nœud gordien et en précipitant délibérément le camion dans le canal, il avait réduit à néant la plus grande découverte de l’archéologie moderne. Tout cela uniquement pour que Gaëlle et lui aient une chance de survivre, aussi infime soit-elle. Et cela n’avait même pas marché. Il regarda Gaëlle, assise à côté de lui, et éprouva un certain soulagement, car il était sûr que s’il avait dû recommencer, sachant ce qu’il savait, il n’aurait pas hésité une seconde. Il lui sourit. Elle aussi. Il lui prit la main et leurs doigts s’entrelacèrent.
    Quinze minutes passèrent avant que des phares n’illuminent la fenêtre. Knox sentit son cœur s’accélérer. Gaëlle et lui échangèrent un rapide regard. Elle semblait avoir aussi peur que lui. Des bruits de pas résonnèrent de plus en plus fort et Nessim ouvrit la porte. Hassan al-Assyuti entra, les mains derrière le dos. Il était plus gros que dans le souvenir de Knox. L’œil gauche et la mâchoire enflés, il marchait péniblement. Apparemment, les coups qu’il avait reçus le faisaient encore souffrir.
    — Laissez partir la fille, réclama Knox sur-le-champ. Elle n’a rien à voir dans tout ça.
    Hassan éclata de rire. Une dent en or étincela dans son sourire autrefois intégralement blanc.
    — Vous n’êtes pas facile à trouver, monsieur Knox. Mes hommes ont fouillé toute l’Égypte.
    — Nous avons conclu un marché. Vous avez dit que, si je venais en personne, vous feriez sortir une cargaison d’Égypte. Je suis là. La cargaison, c’est elle. Tenez votre parole. Aidez-la à partir.
    — Ne trouvez-vous pas que vous avez rompu les termes de notre contrat ? Ne trouvez-vous pas que la présence de trois véhicules remplis d’hommes armés et hostiles m’autorise à...
    — S’il vous plaît. Je vous en prie. Faites de moi ce que vous voudrez, mais laissez-la
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