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Le tombeau d'Alexandre

Le tombeau d'Alexandre

Titel: Le tombeau d'Alexandre
Autoren: Will Adams
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vous en remettre à al-Assyuti à un moment ou à un autre.
    Nicolas le regarda un instant et fit un signe de tête à Leonidas et Bastiaan. Les trois hommes s’éloignèrent de quelques pas. Ils se consultèrent rapidement mais calmement. Au bout d’environ trente secondes, Nicolas revint auprès de Knox.
    — On y va tous ensemble, déclara-t-il. La fille reste dans le camion avec Eneas.
    Il montra son téléphone portable.
    — Si vous tentez quoi que ce soit, ajouta-t-il, si je flaire le moindre coup foireux, elle est morte. Compris ?
    Knox le regarda droit dans les yeux. Il eut le sentiment de tomber de Charybde en Scylla. Jeter du nitre sur de la glycérine dans l’espoir d’être propulsé hors du cratère n’était pas vraiment une stratégie, mais il ne pouvait rien faire d’autre.
    — D’accord, dit-il.
    — Alors venez avec moi, lui ordonna Nicolas en se dirigeant vers le 4 x 4.
    — Si Gaëlle reste dans le camion, je vais dans le camion.
    — Comme vous voudrez, céda Nicolas. On monte devant avec Bastiaan.
     
    II
    La cabine était haute et ils voyaient loin. Les phares des voitures d’en face étaient aveuglants. L’adrénaline donnait de l’éclat au ciel bleu nuit. Knox avait les idées étrangement claires. Son esprit était pareil à un mécanisme de cuivre fraîchement astiqué. Bastiaan, quant à lui, conduisait avec anxiété. Il faisait grincer les vitesses, marmonnait de façon inintelligible, mal à l’aise avec un chargement aussi lourd. Nicolas tenait fermement le Walther contre les côtes de Knox. Ils arrivèrent dans une zone industrielle composée de dépôts et de bâtiments en béton lézardés. Il n’y avait pas d’autre véhicule. Tous les bureaux étaient fermés. Tous les vingt mètres environ, le long des trottoirs, des lampes de sécurité diffusaient une lumière jaune dans l’obscurité. De grandes grues étaient alignées le long du front de mer. Sur un grillage élevé, plusieurs pancartes arborant le logo d’al-Assyuti SA indiquaient PRIVÉ : ACCÈS INTERDIT. Bastiaan regarda ses rétroviseurs et ralentit en arrivant à l’entrée. Les freins commencèrent à crisser. Il les relâcha un peu pour atténuer le bruit. Lorsqu’il tourna pour aller faire les démarches d’entrée, les roues avant heurtèrent le trottoir. Il s’arrêta devant une barrière en bois et baissa sa vitre pour attirer l’attention d’un vieux garde aux cheveux gris clairsemés, qui jouait aux dames contre lui-même dans une cabine vitrée, surveillée par un doberman en laisse. L’homme soupira et s’approcha en clopinant. Il regarda Bastiaan et lui demanda en arabe ce qu’il voulait. Bastiaan se tourna vers Knox.
    — Je suis Daniel Knox, annonça celui-ci. Monsieur al-Assyuti m’attend.
    — Et les autres aussi ? demanda le garde.
    — Oui.
    La sirène d’un bateau retentit au loin. Le garde haussa les épaules et retourna dans sa cabine pour passer un appel. L’air frais de la nuit qui s’engouffrait par la vitre ouverte du camion véhiculait des relents de diesel, de sel et de poisson pourri. Une caméra de surveillance vrombit et fit le point sur eux. La barrière se leva. Bastiaan démarra et prit difficilement un peu de vitesse. Les bureaux se trouvaient tout au bout du terminal. Des piles de conteneurs colorés se dressaient de tous côtés, comme les pièces d’un jeu de construction pour enfants. Il n’y avait personne, pas de manutentionnaires poussant des chariots élévateurs, pas de camionneurs, pas de grutiers. Tout était vide et silencieux. Les 4 x 4 ouvraient la marche de part et d’autre du camion. Un énorme navire avançait pesamment le long du canal. Les lumières du pont et de la passerelle se reflétaient dans l’eau.
    Nicolas composa un numéro sur son portable. Knox entendit la sonnerie derrière la cabine jusqu’à ce qu’Eneas réponde. Nicolas se tourna vers lui en lui montrant l’appareil.
    — Je n’hésiterai pas une seconde, le prévint-il. Je la ferai tuer.
    En entendant ces paroles, Knox fut ramené quelques heures en arrière.
    — Elena n’a pas tué Pavlos, murmura-t-il comme pour lui-même. Elle l’a fait tuer. C’est ce qu’elle a dit.
    — Et alors ?
    — Elena était archéologue. Elle ne faisait pas partie de la mafia. Comment aurait-elle pu faire tuer quelqu’un ?
    — Qu’est-ce que j’en sais !
    — Depuis combien de temps Costis travaillait-il pour vous ? demanda Knox. Est-ce qu’Elena
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