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Le Testament Des Templiers

Le Testament Des Templiers

Titel: Le Testament Des Templiers
Autoren: Glenn Cooper
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de la suie partout. Le mur brûlé était presque entièrement tombé et, à travers, on distinguait la cuisine. Il ne comprenait pas qu’ils n’aient pas pu combattre le feu par la cuisine. Fallait-il détruire tant de livres ? Heureusement, l’abbaye avait été sauvée, et on ne déplorait aucune victime, il devait en être reconnaissant. Ils se remettraient au travail. Ils le faisaient toujours.
    Bonnet s’avança vers lui à travers les décombres et lui offrit un rameau d’olivier.
    « Je suis désolé d’avoir été aussi dur avec vous, dom Menaud. Je faisais seulement mon travail.
    – Je sais, je sais, dit l’abbé, l’air hébété. C’est seulement que… eh bien, tant de dégâts.
    – Le feu ne se traite pas à la légère, je le crains. Nous allons bientôt vous laisser. Je connais une entreprise qui pourra vous aider à nettoyer. Le frère d’un de mes hommes à Montignac.
    – Nous le ferons nous-mêmes », répondit l’abbé.
    Son regard parcourait le sol couvert de livres. Il se baissa pour ramasser une bible détrempée, dont les pages et la reliure en cuir du XVI e  siècle dégageaient une légère odeur douceâtre de moisissure. Il l’essuya avec sa manche, mais se rendit compte aussitôt de la futilité de son geste. Il se contenta de la reposer sur la table de lecture qui avait été repoussée contre des étagères intactes.
    Il secoua la tête et s’apprêtait à partir pour la prière du matin quand quelque chose attira son attention.
    Dans un coin, un peu à l’écart des piles de livres tombés, il y avait une reliure qu’il ne reconnut pas. L’abbé était un érudit, détenteur d’un diplôme supérieur en études religieuses de l’université de Paris. En trois décennies, ces livres étaient devenus ses intimes, ses compagnons. C’était comme s’il avait eu des milliers d’enfants dont il connaissait le nom et la date d’anniversaire.
    Mais ce livre, il ne l’avait jamais vu. Il en était certain.
    Un des pompiers, un grand maigre affable, observait l’abbé pendant qu’il s’approchait de l’ouvrage et se baissait pour inspecter la reliure.
    « Il est drôle celui-là, n’est-ce pas, mon père ?
    – En effet.
    – C’est moi qui l’ai trouvé, dit le pompier avec fierté.
    – Trouvé ? Où ça ? »
    Le pompier montra du doigt un endroit dans ce qui était le mur.
    « Juste là. Il était à l’intérieur du mur. Ma hache l’a évité de justesse. Je travaillais tellement vite que j’ai juste eu le temps de le jeter dans le coin. J’espère que je ne l’ai pas trop abîmé.
    – À l’intérieur du mur, dites-vous ? »
    L’abbé le prit en main et se rendit compte tout de suite qu’il était anormalement lourd, compte tenu de sa taille. Bien que très raffiné, c’était un petit volume, pas plus grand qu’un livre de poche moderne, et plus mince que la plupart. Son poids était dû au fait qu’il était saturé d’eau comme une éponge. De l’eau coulait sur la main du religieux et à travers ses doigts.
    Il était relié dans un cuir pleine peau extraordinaire, d’une couleur rouge, avec, au centre, une image superbement travaillée représentant un saint en majesté vêtu d’une robe ample, la tête ceinte d’une auréole. Son dos était en léger relief, et ses coins et ses bords en argent terni, avec cinq bosses en argent de la taille d’un pois, un dans chaque coin, et un au centre du corps du saint. Le dos de la couverture, bien que non travaillé, comportait cinq bosses identiques. Le livre était maintenu fermé par une paire de fermoirs en argent, serrés autour des pages de parchemin mouillées.
    À première vue, l’abbé pouvait déjà affirmer qu’il s’agissait d’un volume du XIII e ou du XIV e  siècle, probablement illustré, et de grande qualité.
    Et il avait été caché. Pourquoi ?
    « C’est quoi, ça ? »
    Bonnet était à côté de lui, avançant sa mâchoire mal rasée comme une proue de navire.
    « Faites-moi voir. »
    Surpris dans ses pensées, l’abbé lui tendit automatiquement le livre. Bonnet enfonça l’ongle épais de son index dans un des fermoirs qui s’ouvrit facilement. Le deuxième fermoir, plus réticent, finit aussi par céder. Il tira sur la couverture et, juste au moment où il croyait découvrir le contenu, la couverture resta fermement collée. L’eau avait fait adhérer couvertures et pages les unes aux autres, comme si elles avaient été collées
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