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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux
Autoren: Lindsey Davis
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l’air était brûlant. Mon costume syrien n’était pas vraiment idéal pour ce genre d’exercice, les babouches en particulier.
    Les flammes gagnaient rapidement du terrain, et j’aperçus enfin une forme humaine recroquevillée dans un coin. Enveloppée de tissus flottants. La tête étroitement voilée pour se protéger de la fumée.
    Pour tenter de calmer de féminines frayeurs, j’adoptai une fausse jovialité que j’étais loin d’éprouver.
    — Madame, il faut sortir d’ici au plus vite. Je vais vous aider, dis-je en m’avançant vers elle.
    Je me préparais à la jeter sans plus de cérémonie en travers de mon épaule.
    Je vis l’éclair de la lame d’un poignard. Sans réfléchir, d’un violent coup de poing sur le poignet, j’obligeai la femme à lâcher son arme. Un pied se détendit vers moi, visant une partie sensible de mon individu, mais j’avais prévu le coup et je m’étais suffisamment reculé. Et je remarquai la botte qui chaussait le pied. Une botte que j’avais déjà vue sur les quais d’Ostie. Ce pied appartenait à Balbinus Pius.
    J’arrachai son voile sans hésiter et il essaya de me saisir à la gorge. Je parvins à dégainer ma lame syrienne et la lui passai à travers le corps sans le moindre état d’âme.
    — Il est temps de partir, Balbinus, dis-je d’une voix rocailleuse.
    Mais il était déjà mort.

69
    Quelque chose s’écrasa contre la fenêtre. Je pouvais entendre des cris venus de l’autre côté de la rue. Tout en essuyant mon sabre et en le remettant au fourreau, je m’avançai en titubant jusqu’à la croisée. En face, je pus voir des vigiles en train de faire glisser une échelle de la rambarde du balcon sur lequel ils se trouvaient jusqu’à l’appui de ma fenêtre. Heureusement que la chaussée était étroite. Si j’en avais le courage, je ramperais pour me mettre à l’abri en traversant la largeur de la Cour de la Fontaine. Mais les hésitations n’étaient plus de mise. L’incendie ravageait l’appartement au-dessous de celui dans lequel je me tenais avec le cadavre de Balbinus. Après avoir jeté mes babouches à l’extérieur – elles avaient coûté fort cher –, je m’assurai que le bout de l’échelle de mon côté était stable et me risquai en direction du balcon opposé.
    J’y parvins. Inutile d’épiloguer. Il n’existe qu’un moyen de traverser une ruelle à la hauteur du deuxième étage en chevauchant une échelle branlante, et il ne permet pas de conserver sa dignité. Quand Petronius se pencha par-dessus la balustrade pour m’attraper, je vécus l’un des meilleurs moments de ma vie.
    Nous échangeâmes un regard lourd de signification. Il constata ensuite que si mon costume extravagant était taché de sang, je n’avais aucune blessure.
    — Où est passée la vieille bique que tu es allé secourir ?
    — Je lui ai passé mon sabre à travers le corps.
    Il ne me demanda pas pourquoi. Je pense qu’il avait deviné. Je précisai néanmoins :
    — C’était Balbinus.
    — C’est la dernière fois que je travaille avec toi. Tu m’as piqué mon affaire.
    — À charge de revanche, assurai-je.
    — Dis-moi qu’il est mort. Je veux entendre le mot de ta bouche.
    — Il est mort, dis-je en revoyant la scène.
    Et je fus pris de vomissements que les vigiles mirent sur le compte de la fumée.
     
    En nous tenant mutuellement par les épaules, Petro et moi descendîmes au niveau de la rue d’un pas mal assuré. Arrivés en bas, nous découvrîmes Helena qui serrait contre elle les babouches que j’avais balancées par la fenêtre. Elle avait dû suivre ma progression sur l’échelle. Heureusement que je ne m’en doutais pas.
    Elle était très pâle et ne parvenait pas à s’empêcher de trembler, mais elle se força à plaisanter :
    — J’ai une mauvaise nouvelle, j’en ai peur. Au milieu de toute cette confusion, la pauvre Lenia ne s’est plus souciée de surveiller ses cadeaux de mariage, et un vaurien lui a tout volé.
    Et voilà. C’était bien ça, Rome. Le crime organisé n’y est jamais enrayé pour très longtemps.
    Il était grand temps de porter une pétition au chef enquêteur des vigiles.

Quatrième de couverture
    Difficile réveil pour le détective Marcus Didius Falco, espion officieux de l’empereur Vespasien, il se voit chargé d’escorter « aux aurores » le célèbre criminel Balbinus hors des murs de Rome, et de l’embarquer sur la première galère en partance.
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