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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux
Autoren: Lindsey Davis
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bien. C’est tout de même épatant d’être enceinte et de pouvoir rester étendue toute la journée.
    — Ce serait bien si je ne vomissais pas aussi souvent !
    Elle se mit sur le côté et me prit le visage entre les mains pour m’observer en silence. Les meurtrissures que je devais aux récents événements survenus à l’Académie de Platon étaient en voie de guérison. L’expression d’Helena n’en était pas moins soucieuse. Elle comprenait que, sous une apparence faussement joyeuse, je dissimulais un trouble profond. Et il était facile de deviner pourquoi : nous avions débarrassé Rome d’une grande quantité de pourriture, mais le plus important restait à faire. Balbinus était libre de continuer à comploter dangereusement.
    Et, sans que je veuille l’avouer, la mort de Lalage m’avait étrangement affecté.
    Quand Helena m’eut observé tout son soûl, elle m’embrassa tendrement et s’installa plus confortablement. Le bruit de sa respiration régulière avait un effet apaisant sur moi.
    — Dès demain, déclarai-je au bout d’un moment, je vais me mettre à peindre le nouvel appartement.
    — Il faut d’abord le nettoyer !
    — Ça va être fait ce soir. Je me suis mis d’accord avec quelques vigiles.
    — Mais aujourd’hui, il y a le mariage de Lenia. Tu as déjà oublié ?
    — Non, mais si je m’ennuie à mourir, j’aurai l’excuse d’aller donner un coup de main aux vigiles.
    — Tu ne changeras jamais ! conclut Helena avec un mélange d’admiration et de moquerie.
    Nous restâmes étendus en silence. Ici, près du ciel, nous étions loin du bruit et de l’agitation de la rue. Et cela me manquerait dans notre futur logement, je le savais.
    — Qu’est-ce qu’on va offrir à Lenia ? demandai-je soudain.
    — De très jolies piques à escargots.
    Pour une raison que j’aurais du mal à expliquer, je trouvai ça fort drôle et éclatai de rire.
    — J’espère que tu ne les as pas achetées à mon père ! m’exclamai-je après que je fus parvenu à reprendre mon sérieux.
    — Non, je suis allée chez le brocanteur qui vient de s’installer dans notre rue. Il a un peu de tout. Et surtout beaucoup d’horreurs.
    Je ne jugeai pas bon de lui préciser que j’avais failli y acheter son cadeau d’anniversaire.
    Malheureusement, notre douce quiétude ne tarda pas à être interrompue par des visiteurs. Je sortis de la chambre le premier, Helena me suivit plus lentement.
    — Gaius t’apporte le voile, s’empressa de préciser ma sœur Junia en voyant ma mine renfrognée.
    — Oh ! merci, me forçai-je à articuler.
    Sans y avoir été invités, Junia et Gaius s’installèrent sur les deux sièges les plus confortables. Avec Helena, nous n’eûmes d’autre ressource que de nous serrer l’un contre l’autre sur le banc, et rien que pour les embarrasser, je passai un bras autour de sa taille en laissant reposer ma main sur son ventre.
    — J’ai appris que tu étais enceinte, lança ma chère sœur avec sa verve habituelle.
    — Eh bien oui, dit Helena.
    — C’était un accident ?
    — Un heureux accident, précisa ma compagne plutôt sèchement.
    Je fis pivoter ma tête vers elle, mais elle refusa de croiser mon regard. Maintenant qu’Helena Justina avait accepté la situation, elle ne permettait à personne d’en plaisanter. Je me retournai alors vers ma sœur en arborant un air réjoui.
    — Et que comptez-vous faire de l’autre bébé ? poursuivit Junia en rougissant légèrement. Vous n’allez quand même pas le garder aussi ?
    Je sentis la main d’Helena serrer brusquement la mienne. Gaius Bæbius venait de se lever pour aller vers le panier où était couché l’enfant. Il se baissa pour le prendre dans ses bras. Il le tint avec précaution, comme un homme qui n’est pas habitué aux bébés. Le petit bonhomme parut l’accepter. Il revint vers ma sœur qui, visiblement, n’était pas encore prête à exprimer ce qu’elle souhaitait nous dire.
    — Vous devriez vous marier, déclara-t-elle.
    N’ayant pu se résoudre à avouer ce qu’elle voulait.
    — Pourquoi ? demandai-je d’un air innocent.
    — Oh ! j’approuve l’institution du mariage, dit Helena, entrant dans le jeu. D’abord, le mari doit entretenir sa femme.
    — Et il a le droit de la corriger si elle lui manque de respect, précisai-je en lui tendant une pomme.
    Le visage de Junia restait figé, et c’est d’une voix tendue qu’elle
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