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Le temps des adieux

Le temps des adieux

Titel: Le temps des adieux
Autoren: Lindsey Davis
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l’incendie était sérieux. Le lit nuptial était déjà à moitié passé à l’étage inférieur. Mon propriétaire abhorré s’y agrippait sans oser bouger, de peur de tomber dans la boulangerie où l’incendie s’était déclaré à la suite de la chute d’une torche sur le tas de bûches.
    — Par tous les dieux, Smaractus ! m’exclamai-je. Je ne te croyais pas capable d’une telle flamme.
    — Ferme-la et sors-moi de là ! geignit-il.
    Déjà les vigiles avaient pénétré dans la boulangerie pour s’attaquer au feu. Petro et moi essayâmes de nous approcher du malheureux époux, mais les planches cédaient dangereusement sous nos pas. Impossible d’avancer. Il fallait attendre les professionnels munis de leur équipement. Un oreiller glissa et tomba dans le brasier, illustrant ce qui pourrait fort bien advenir de Smaractus. Petro appela à l’aide de toute la force de ses poumons. Smaractus se mit à hurler lui aussi quand il s’aperçut que le matelas prenait feu. La situation devenait vraiment incontrôlable.
    Heureusement, un centurion arriva avec des hommes armés de grappins, de haches et de pioches. Ils s’empressèrent de soutenir le lit par des piquets pour l’empêcher de tomber dans le brasier. Puis des vigiles vinrent nous retrouver à l’étage et jetèrent un épais tapis d’alfa à travers le sol. Ils commandèrent ensuite à Smaractus de s’y laisser glisser. Ils n’eurent plus ensuite qu’à le tirer vers eux. Juste à temps. L’instant d’après, les flammes dévoraient le lit. Nous n’eûmes que le temps de bondir dans l’autre pièce, et le plancher s’effondra. Une peur rétrospective provoqua l’évanouissement de Smaractus, tandis que Petro et moi toussions à nous arracher les poumons. La fumée était devenue si épaisse que nous eûmes du mal à atteindre la porte menant à l’extérieur.
    Un vigile grimpait l’escalier en courant.
    — Qui habite dans les autres appartements ? demanda-t-il, essoufflé.
    — Personne. Ils sont en pire état que celui-ci !
    — Alors, éloignons-nous vite !
    Nous fûmes heureux de lui obéir et dévalâmes l’escalier en courant pour nous retrouver dans la rue.
     
    Les seaux d’eau passaient de main en main sur un rythme rapide. Après que Petronius eut repris sa respiration, il fit reculer les badauds pour laisser le champ libre à ceux qui se dévouaient. Un vigile se chargea d’éteindre toutes les torches plantées dans la rue et qui flambaient toujours dangereusement. L’incendie fournissait suffisamment de lumière.
    Le feu commençait maintenant à être circonscrit, mais les dégâts étaient considérables. J’aperçus Cassius planté les bras croisés devant ce qui avait été sa boulangerie. Je tentai de lui remonter le moral.
    — Ç’aurait pu être pire. Tu aurais pu être surpris par les flammes en plein sommeil.
    — Je risquais pas de dormir avec le bruit que faisaient Lenia et Smaractus au-dessus de ma tête ! Mais est-ce que quelqu’un a vérifié les étages supérieurs ?
    — Ils ne sont pas occupés…
    — En principe, non. Mais j’ai vu une vieille femme grimper là-haut. Plusieurs fois, même.
    — Par Jupiter !
    Je me hâtai d’aller informer le centurion qu’il restait peut-être une prisonnière des flammes. Juste à ce moment-là, nous aperçûmes un visage effrayé à une fenêtre du haut. Derrière un rideau de fumée. Comme l’escalier extérieur s’était effondré, les vigiles dressèrent une échelle qu’ils avaient pris soin d’apporter. Je me précipitai le premier en espérant arriver assez tôt. Le visage avait disparu de la fenêtre, et l’échelle ne permettait pas d’y accéder. Elle était trop courte.
    — On va faire un pont depuis la fenêtre d’en face, ordonna le centurion. La ruelle est assez étroite.
    J’avais déjà vu accomplir de pareils exploits, mais il fallait du temps. Tandis qu’il donnait ses ordres, j’appelai sous la fenêtre, mais personne ne répondait. Je m’accrochai alors au rebord de la fenêtre et parvins à me hisser. Je sentis l’échelle se détacher du mur et tomber en arrière. Je ne fis rien pour la retenir. De toute façon, je ne pourrais pas repartir de la même façon.
    Après être resté en équilibre instable pendant un instant, je parvins à plonger à l’intérieur la tête la première.
    — Il y a quelqu’un ? hurlai-je avant même de me redresser.
    La pièce était déjà pleine de fumée et
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