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Le Signe rouge des braves (Un épisode durant la guerre de Sécession)

Le Signe rouge des braves (Un épisode durant la guerre de Sécession)

Titel: Le Signe rouge des braves (Un épisode durant la guerre de Sécession)
Autoren: Stephen Crane
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courant. Leurs visages exprimaient l’importance des nouvelles qu’ils apportaient.
    – « Hé Flem, tu dois entendre ça ! » s’écria l’un d’entre eux avec impatience.
    – « Entendre quoi ? » dit l’adolescent.
    – « Tu dois entendre ça ! » répéta l’autre, et il se mit à l’aise pour dire les nouvelles. Les autres, tout excités, se mirent en cercle.
    – « Hé bien, monsieur, le colonel était avec votre lieutenant juste à côté de nous, c’était la chose la plus surprenante que j’ai jamais entendue, et il dit : « Hum ! Hum ! » qu’il dit, « Monsieur Hasbrouk ! à propos, qui était le jeune homme qui portait le drapeau ? » qu’il dit. Alors Fleming, qu’est-ce que t’en penses ? « Qui était le jeune homme qui portait le drapeau ? » qu’il dit, et le lieutenant qui répond aussitôt : « C’est Fleming, un fonceur » qu’il dit tout de go. Quoi ? Je vous dis que si. « Un fonceur » qu’il dit… ce sont ses propres mots. Oui c’est ça. J’ai bien dit que c’était ça. Si tu peux raconter la chose mieux que moi, vas-y dis – là… Hé bien alors ferme-là. Le lieutenant qu’il dit : « C’est un fonceur », et le colonel qui répond : « Hum ! Hum ! Il l’est en vérité, c’est bien de l’avoir ce gars-là, hum ! Il a gardé le drapeau pointé droit sur le front d’attaque. Je l’ai vu. C’est un bon gars, dit le colonel », « c’est juste, » dit le lieutenant, « lui et un type nommé Wilson étaient à la tête de la charge, et ils hurlaient tout le temps comme des indiens » qu’il dit. « À la tête de la charge tout le temps » qu’il dit, « un type nommé Wilson » qu’il dit. Ça mon brave Wilson tu la mets dans une lettre, et tu l’envoies en express à ta mère hein ? « Un type nommé Wilson, » qu’il dit. Et le colonel il dit : « Au fait où sont-ils ? Hum ! Hum ! Mon Dieu ! » qu’il dit. « À la tête du régiment » qu’il dit. « Oui mon colonel » dit le lieutenant. « Mon Dieu ! » dit le colonel. Il ajouta : « Hé bien, hé bien » qu’il dit, « ces deux gamins ! ». « Oui mon colonel » dit le lieutenant. « Hé bien, hé bien » dit le colonel, « ils méritent le grade de général-major ! » qu’il dit. « Ils méritent le grade de général-major ! »
    L’adolescent et son ami dirent : « Ho ! », « tu mens Thompson ! », « Ho, va au diable ! », « il n’a jamais dit ça », « oh ! quel gros mensonge ! », « ho ! ». Mais malgré ces embarras et ces railleries d’adolescents, ils savaient qu’ils rougissaient très fort, à la fois de plaisir et d’excitation. Les deux amis échangèrent un discret regard de joie et de félicitation.
    Rapidement ils oublièrent pas mal de choses. Le passé ne portait plus aucune image d’erreur ou de déception. Ils étaient très heureux et leur cœur se gonfla d’affection et de gratitude pour le colonel et le jeune lieutenant.

CHAPITRE VINGT-DEUXIÈME
     
    Quand à nouveau les bois commencèrent à livrer passage aux troupes halées de l’ennemi, l’adolescent se sentit serein et confiant. Il eut un bref sourire quand il vit les hommes faire mouvement pour esquiver en baissant la tête les obus par poignées énormes qui leur passaient dessus avec de longs hurlements stridents. Il se tint droit et calme, examinant le début de l’attaque en une partie de la ligne de front, qui faisait une courbe bleue le long d’un versant de colline adjacente. Sa vue n’étant pas gênée par la fumée due aux tirs de ses compagnons, il eut largement la possibilité de voir une partie du dur combat. Ce fut un soulagement de savoir enfin d’où venait ces quelques-uns bruits qui grondaient à ses oreilles.
    À courte distance il vit deux régiments mener une petite bataille isolée avec deux autres. C’était dans un espace découvert, un peu à l’écart. Ils s’enflammaient comme des parieurs, donnant et recevant d’effroyables volées. Les tirs étaient incroyablement féroces et rapides. Ces régiments étaient si pris par leur combat qu’ils oubliaient toute autre opération plus vaste de la bataille, et s’assommaient réciproquement avec une égale force.
    Dans une autre direction, il vit une brigade qui avançait admirablement avec l’intention d’entraîner l’ennemi hors d’un bois. Ils passèrent hors de vue, et à présent il y avait dans le bois un
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