Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le Serpent de feu

Le Serpent de feu

Titel: Le Serpent de feu
Autoren: Fabrice Bourland
Vom Netzwerk:
aller à présent.
    — Et n’oubliez pas de refermer la boutique à clef derrière vous ! Nous nous chargerons de raccompagner ces messieurs.
    Les maîtres de céans, auxquels nous étions toujours liés par une poignée de main qui n’en finissait pas, nous remorquèrent au milieu de la pièce jusqu’à deux fauteuils bergères, face à leur bureau.
    Les murs étaient couverts d’un lambrissage en chêne qui laissait place à mi-hauteur à un papier peint vert amande. Sur notre droite se dressait, à côté d’une méridienne en chintz à fleurs et bois doré, un meuble buffet empli d’une multitude d’objets dignes de figurer dans une galerie archéologique : lampes à huile, bols, petites jarres en albâtre, figurines en terre représentant des divinités orientales et des animaux sacrés. Sur le mur opposé, deux hautes bibliothèques en pitchpin étaient chargées d’ouvrages reliés, dont la plupart consistaient, du moins autant que je pouvais en juger de l’endroit où je me tenais, en des traités sur la conservation des défunts chez les Chinois et les Égyptiens des anciennes dynasties, ainsi que des manuels sur les techniques modernes d’embaumement.
    Détail notable : les murs n’étaient percés d’aucune fenêtre, si bien qu’on aurait pu se croire dans une sorte de casemate, à quelques mètres sous terre, ou encore dans un caveau jouissant de tout le confort.
    Mais la véritable attraction, l’objet sur lequel le regard était comme magnétisé, pour peu qu’on se tournât du côté de la porte, était une momie haute de quatre pieds et demi, entièrement emmaillotée et recouverte d’une grande résille de perles de terre cuite. Elle se tenait debout dans un sarcophage aux hiéroglyphes bigarrés, à l’intérieur d’une vitrine adossée au mur.
    — Vous êtes Mr Singleton, si je ne m’abuse ? commença celui des deux qui prit place en face de moi, de l’autre côté de la table de travail. Et vous, Mr Trelawney ?
    — C’est exact, approuva mon camarade.
    — Quant à nous, permettez que nous nous présentions : Nathaniel et Archibald Patterson. L’entreprise familiale Patterson & Patterson a été créée en 1846 par Arminius, notre arrière-grand-père.
    — Archibald, c’est lui, compléta son frère qui se tenait devant une collection de bouteilles d’eau-de-vie et un siphon d’eau de Seltz. Quant à moi, je suis Nathaniel. Puis-je vous proposer un remontant, messieurs ? Whisky ? Cognac ? Bourbon ? J’ai également des madères et un excellent porto aux épices.
    — Un whisky-soda m’ira très bien, s’empressa James. Dites, votre subordonné n’est pas très causant.
    — Mr Lubin ? En effet. Mais ne vous fiez pas aux apparences, c’est un grand sensible. Nos clients apprécient sa discrétion et son sens de la mesure, des qualités inestimables dans notre métier.
    — Il est du reste un préparateur de corps hors de pair. Et pour vous, Mr Singleton ? Qu’est-ce que je vous sers ?
    — Rien du tout, je vous remercie. Je présume que c’est une véritable momie égyptienne qui se trouve derrière nous ?
    — Une rareté ! s’enthousiasma Nathaniel, après avoir tendu son verre à James et être venu s’établir derrière le bureau, à côté de son jumeau. Il s’agit du corps d’un certain Ankhéramon, qui vivait au temps de la XXI e  dynastie, un millier d’années avant notre ère, à l’époque du pharaon Pinedjem I er .
    — Ce jeune homme était le fils d’un prêtre-ouâb et occupait à Thèbes la fonction de dessinateur du domaine du dieu Amon. Mon frère et moi nous sommes portés acquéreurs de ses restes emmaillotés il y a une vingtaine d’années, lors d’un travail d’études sur la momification égyptienne, à Louxor.
    Archibald Patterson pointa du doigt un grand cadre de peluche, près d’une pendule murale, contenant une série de hiéroglyphes aux couleurs aussi éclatantes que celles des parois intérieures du tombeau.
    — Le papyrus que vous voyez là a été trouvé dans une autre sépulture, voisine de celle d’Ankhéramon, mais datant d’une époque plus récente. Il s’agit d’un extrait du célèbre Livre des morts des anciens Égyptiens, qui retrace le voyage des âmes dans l’au-delà, vers le royaume d’Osiris…
    — Est-ce pour cette momie que vous nous avez demandé de venir ? demandai-je.
    Les deux hommes se consultèrent du regard.
    — Pas exactement, répondit
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher