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Le Roi de fer

Le Roi de fer

Titel: Le Roi de fer
Autoren: Maurice Druon
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Othon, comte
palatin de Bourgogne.
    À la mort de Robert II, tué en
1302 (donc quatre ans après son fils Philippe) à la bataille de Courtrai,
l’héritage du comté fut réclamé à la fois par Robert III, fils de
Philippe, – notre héros – et par Mahaut, sa tante, laquelle invoquait
une disposition du droit coutumier artésien.
    Philippe le Bel, en 1309, trancha en
faveur de Mahaut. Celle-ci, devenue régente du comté de Bourgogne par la mort
de son mari, avait marié ses deux filles, Jeanne et Blanche, au second et au
troisième fils de Philippe le Bel, Philippe et Charles ; la décision qui
la favorisa fut grandement inspirée par ces alliances qui apportaient notamment
à la couronne la comté de Bourgogne, ou Comté-Franche, remise en dot à Jeanne.
Mahaut devint donc comtesse-pair d’Artois.
    Robert ne devait pas se tenir pour
battu, et, pendant vingt ans, avec une âpreté rare, soit par action juridique,
soit par action directe, il allait poursuivre contre sa tante une lutte où tous
les procédés furent employés de part et d’autre : délation, calomnie,
usage de faux, sorcellerie, empoisonnements, agitation politique, et qui, comme
on le verra, se termina tragiquement pour Mahaut, tragiquement pour Robert,
tragiquement pour l’Angleterre et pour la France.
    D’autre part, en ce qui concerne la
maison, ou plutôt les maisons de Bourgogne, liées comme à toutes les grandes
affaires du royaume à cette affaire d’Artois, nous rappelons au lecteur qu’il y
avait à l’époque deux Bourgognes absolument distinctes l’une de l’autre :
la Bourgogne-Duché qui était terre vassale de la couronne de France, et la
Bourgogne-Comté qui formait un palatinat relevant du Saint Empire. Le duché
avait Dijon pour capitale, et le comté, Dole.
    La fameuse Marguerite de Bourgogne
appartenait à la famille ducale ; ses cousine et belle-sœur, Jeanne et
Blanche, à la maison comtale.
    [2] On appelait au Moyen Âge du terme imagé de bougette ou bolgète la bourse qu’on portait à la ceinture, ou le sac qu’on pendait à l’arçon de
la selle, et qui y « bougeait ». Le mot, passé en Angleterre et
prononcé « boudgett », désigna également le sac du trésorier du
royaume, et par extension le contenu. Ceci est l’origine du terme
« budget » qui nous est revenu d’Outre-manche.
    [3] L’Ordre souverain des Chevaliers du Temple de Jérusalem fut fondé en
1128 pour assurer la garde des Lieux saints de Palestine, et protéger les
routes des pèlerinages. Sa règle, reçue de saint Bernard, était sévère. Elle
imposait aux chevaliers la chasteté, la pauvreté, l’obéissance. Ils ne devaient
« trop regarder face de femme… ni… baiser femelle, ni veuve, ni pucelle,
ni mère, ni sœur, ni tante, ni nulle autre femme ». Ils étaient tenus, à
la guerre, d’accepter le combat à un contre trois et ne pouvaient pas se
racheter par rançon. Il ne leur était permis de chasser que le lion.
    Seule force militaire bien
organisée, ces moines-soldats servirent d’encadrement aux bandes souvent
désordonnées qui formaient les armées des croisades. Placés en avant-garde de
toutes les attaques, en arrière-garde de toutes les retraites, gênés par
l’incompétence ou les rivalités des princes qui commandaient ces années
d’aventure, ils perdirent en deux siècles plus de vingt mille des leurs sur les
champs de batailles, chiffre considérable par rapport aux effectifs de l’Ordre.
Ils n’en commirent pas moins, vers la fin, quelques funestes erreursstratégiques.
    Ils s’étaient montrés, pendant tout
ce temps, bons administrateurs. Comme on avait grand besoin d’eux, l’or de
l’Europe afflua dans leurs coffres. On remit à leur garde des provinces entières.
Pendant cent ans, ils assurèrent le gouvernement effectif du royaume latin de
Constantinople. Ils se déplaçaient en maîtres dans le monde, n’ayant à payer ni
impôts, ni tribut, ni péage. Ils ne relevaient que du pape. Ils avaient des
commanderies dans toute l’Europe et le Moyen-Orient ; mais le centre de
leur organisation était à Paris. Ils furent amenés par la force des choses à
faire de la grande banque. Le Saint-Siège et les principaux souverains d’Europe
avaient chez eux leurs comptes courants. Ils prêtaient sur garantie, et
avançaient les rançons des prisonniers. L’empereur Baudouin leur engagea
« la vraie Croix ».
    Expéditions, conquêtes, fortune,
tout est démesuré dans
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