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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier
Autoren: Bernard Cornwell
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Trois sous ? demandai-je aux Frisons en dégainant
Souffle-de-Serpent.
    — Non, seigneur, répondit l’un d’eux.
    — Et pourquoi cela ?
    — Nous ne le voulons point mort.
    — Que si ! rugit la foule.
    Les gens de la vallée de l’Uisc ne m’aimaient pas, mais ils
détestaient les Danes plus encore et se réjouissaient à l’idée de voir exécuter
un prisonnier.
    — Vous ne pourrez que le blesser, seigneur, annonça le
Frison. Et vous devez user de notre épée.
    — Moi, devoir ? répondis-je en crachant sur la
lame émoussée.
    — Vous ne pouvez que demander le premier sang, seigneur,
concéda le Frison.
    Le Dane repoussa ses cheveux en arrière et me toisa. Il
semblait inquiet, mais nulle peur ne se lisait dans ses yeux. Il avait probablement
combattu cent fois depuis sa capture, mais contre des hommes ordinaires, et d’après
mes deux épées il devait voir que j’étais un guerrier. Il était couturé de
cicatrices et ensanglanté, et s’attendait à recevoir une autre blessure de
Souffle-de-Serpent, mais il était bien décidé à ne pas se laisser faire.
    — Quel est ton nom ? demandai-je en danois. (Il me
regarda, surpris.) Ton nom, mon garçon, répétai-je, alors qu’il n’était guère
plus jeune que moi.
    — Haesten.
    — Haesten qui ?
    — Haesten Storrison, dit-il, me disant ainsi le nom de
son père.
    — Bats-toi, ne lui parle pas ! cria une voix dans
la foule.
    Je me tournai pour toiser l’homme, qui baissa les yeux, puis
me retournai aussitôt et, d’un geste vif comme l’éclair, j’abattis
Souffle-de-Serpent sur Haesten, qui esquiva instinctivement, et je coupai son
bâton comme s’il avait été de bois pourri.
    — Tue-le ! cria une voix.
    — Le premier sang seulement, seigneur, de grâce, dit un
Frison. Il n’est point mauvais garçon, pour un Dane. Faites-le juste saigner et
nous vous paierons.
    Je poussai vers Haesten le bout de bois tombé à terre.
    — Ramasse-le.
    Le Dane me regarda avec inquiétude. Obéir l’aurait forcé à
tirer sur sa corde, à s’accroupir et à exposer son dos à mon épée. Il m’observa
d’un regard dur sous ses cheveux crasseux, et jugea que je ne l’attaquerais pas
quand il se baisserait. Alors qu’il se penchait vers le bâton, je l’éloignai du
bout du pied.
    — Ramasse-le, ordonnai-je à nouveau.
    Cette fois, il obéit et, alors qu’il tendait la corde en se
baissant, je la tranchai d’un coup d’épée. Haesten s’affala face contre terre. Je
posai le pied sur son dos et la pointe de Souffle-de-Serpent sur sa nuque.
    — Alfred, dis-je à l’un des Frisons, a ordonné que tous
les prisonniers danes lui soient amenés. (Ils me regardèrent sans mot dire.) Alors,
pourquoi ne le lui avez-vous point amené ?
    — Nous l’ignorions, seigneur, fit l’un d’eux. Nul ne
nous l’a dit.
    Ce n’était pas étonnant, car Alfred n’avait jamais rien
ordonné de tel.
    — Nous allons le lui amener dès à présent, m’assura un
autre.
    — Je vous épargnerai cette peine, dis-je en retirant
mon pied. Lève-toi, ordonnai-je à Haesten en danois. (Je jetai une pièce au
garçon qui gardait mon cheval et me hissai sur la selle en tendant la main au
Dane.) Monte derrière moi, ajoutai-je.
    Comme les Frisons protestaient et tiraient leurs épées, je
donnai Dard-de-Guêpe à Haesten, qui était resté à terre. Puis je tournai bride
et souris aux Frisons.
    — Ces gens, dis-je en désignant la foule de la pointe
de mon épée, pensent déjà que je suis un assassin. Je suis aussi l’homme qui a
croisé le fer avec Ubba Lothbrokson sur la grève et qui l’y ai occis. Je vous
le dis afin que vous puissiez vous vanter d’avoir tué Uhtred de Bebbanburg.
    J’abaissai mon épée vers l’un des hommes, qui recula. Les
autres, guère plus pressés de se battre, en firent autant. Haesten se hissa
derrière moi et je fis avancer mon cheval dans la foule qui s’écarta à
contrecœur. Une fois à l’écart, je fis descendre Haesten et repris ma spathe.
    — Comment as-tu été capturé ? demandai-je.
    Il était sur l’un des navires de Guthrum qui avaient sombré
dans la tempête. Cramponné à des débris, il avait été rejeté sur le rivage où
les Frisons l’avaient découvert.
    — Nous étions deux, seigneur, mais l’autre est mort.
    — Tu es un homme libre, désormais.
    — Libre ?
    — Tu es mon homme, tu me feras serment et je te
donnerai une épée.
    — Pourquoi ?
    — Parce
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