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Le quatrième cavalier

Le quatrième cavalier

Titel: Le quatrième cavalier
Autoren: Bernard Cornwell
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reprirent leur route vers l’ouest. Cela avait à peine duré, mais Hild
s’était emparée d’une lance et avait couru vers l’un d’eux en hurlant sa haine
pour les horreurs qu’elle avait subies à Cippanhamm. Eanflæd, qui avait tout vu,
raconta qu’elle enfonça la lance dans la jambe d’un Dane, que l’homme avait
coupé l’arme de son épée. Iseult, venue à sa rescousse, avait paré le coup, mais
un deuxième Dane avait abattu sa hache. Hild avait survécu, mais Iseult était
morte, le crâne fendu en deux.
    — Elle a rejoint Dieu, me dit Pyrlig lorsque Leofric
nous annonça la nouvelle. (Je pleurais, sans savoir si c’était de chagrin ou de
colère.) Elle est avec Lui, Uhtred.
    — Alors ceux qui l’y ont envoyée doivent finir en enfer,
criai-je. Le tien ou un autre. Qu’ils y grillent ou qu’ils y gèlent, ces gueux !
    Je plantai là Pyrlig et marchai à grandes enjambées vers
Alfred.
    Alfred se raidit quand j’arrivai. Osric, Harald, Beocca et
Alewold qui l’accompagnaient ne parlaient point danois, mais l’un des Danes
parlait l’angle. Beocca m’apprit que le porte-parole était Hrothgar Ericson, que
je savais être l’un des lieutenants de Guthrum.
    — Ils ont attaqué les femmes, dis-je à Alfred. (Le roi
me fixa, apparemment sans comprendre.) Ils ont attaqué les femmes !
    — Il est en train de geindre que les femmes ont été
attaquées, traduisit le Dane pour ses compagnons.
    — Si moi je geins, lui rétorquai-je en danois, furieux,
toi, tu vas crier. Je te tirerai les tripes par le trou de ton cul et je te les
enroulerai autour du cou avant de donner tes yeux à manger à mes chiens. Maintenant,
traduis, bâtard racorni, et traduis bien !
    L’homme se tut. Hrothgar, resplendissant dans sa cotte de
mailles et son heaume argenté, sourit à demi.
    — Dis ceci à ton roi : nous acceptons de nous
retirer de Cippanhamm, mais nous exigeons des otages.
    — Combien d’hommes a encore Guthrum ? demandai-je
à Alfred.
    Il était mécontent que je m’en mêle, mais il prit ma
question au sérieux.
    — Suffisamment, dit-il.
    — Suffisamment pour tenir Cippanhamm et une
demi-douzaine d’autres cités. Nous devons les briser maintenant.
    — Tu es le bienvenu si tu désires t’y essayer, répondit
Hrothgar.
    — J’ai occis Ubba, clamai-je. Et abattu Svein. Ensuite,
j’égorgerai Guthrum et l’enverrai retrouver sa putain de mère. Oui, nous nous y
essaierons.
    — Uhtred… tenta Alfred.
    — Nous avons une tâche à accomplir, seigneur.
    La colère parlait en moi, la rage contre les Danes, égale à
celle que j’éprouvais envers Alfred qui de nouveau offrait la paix à l’ennemi. Il
l’avait déjà si souvent fait : il remportait une bataille et proposait
aussitôt une trêve, croyant qu’ils deviendraient chrétiens et que nous
pourrions vivre dans une paix fraternelle. Tel était son désir : vivre
dans une Anglie chrétienne consacrée à la piété. En ce jour, pourtant, j’avais
raison. Guthrum n’était point battu, il nous dépassait encore en nombre. Il
fallait l’anéantir.
    — Dis-leur, répondit Alfred, qu’ils peuvent capituler
maintenant, rendre les armes et sortir du fort.
    Hrothgar traita cette proposition avec le mépris qu’elle
méritait. La plupart des hommes de Guthrum n’avaient point encore combattu. Les
murailles vertes étaient hautes, les fossés profonds, et c’était la vue de ces
remparts qui avait amené Alfred à vouloir parlementer. Il savait que de
nombreux hommes devraient mourir. Il avait déjà rechigné à payer un tel prix l’année
précédente, quand Guthrum avait été pris au piège à Exanceaster. Mais ce prix à
payer, c’était celui du Wessex.
    — Dis au comte Ragnar que je suis toujours son frère, criai-je
à Hrothgar qui avait tourné les talons.
    — Il te retrouvera sans doute au Walhalla un jour, répondit-il
avec un geste désinvolte.
    Selon moi, les Danes n’avaient jamais eu l’intention de
négocier une trêve, encore moins de se rendre. Ils avaient accepté de
parlementer, afin d’avoir le temps d’organiser leur défense.
    Alfred me faisait la tête, agacé que je sois intervenu, mais
Beocca prit la parole le premier :
    — Qu’est-il advenu des femmes ? demanda-t-il.
    — Elles ont combattu ces bâtards, dis-je, mais Iseult a
péri.
    — Iseult, répéta Alfred. (Voyant mes yeux embués de
larmes, il ne sut que dire, vacilla, bégaya et ferma les yeux comme pour
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