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Le prix du secret

Le prix du secret

Titel: Le prix du secret
Autoren: Fiona Buckley
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d’urgence, ils seraient vendus ou fondus, mais, comme vous l’avez constaté, notre réserve de lingots devrait nous permettre de l’éviter. Nous pouvons donc conserver ces œuvres d’art et rendre hommage au talent des artisans…
    Dudley s’était éloigné de la reine et, avec un des gentilshommes de Sackville, commentait un récent scandale.
    — Elle s’est montrée parfaitement stupide. Enceinte jusqu’aux yeux et incapable de rien prouver, car le prétendu époux était à l’étranger, elle avait perdu le certificat de mariage, ignorait le nom du prêtre qui les avait unis, et le seul témoin était mort l’an dernier…
    — Je sais de qui il parle, remarqua Sir Henry Sidney, qui s’était approché de moi. Pour ma part, j’ai pitié d’elle. Une petite sotte – mais elle était très éprise et je gage qu’elle croyait de bonne foi être mariée.
    — Je la connais moi aussi, répondis-je. Et je la plains, bien que je ne l’apprécie guère.
    Dudley, en revanche, ne ressentait pas la moindre compassion. Ainsi que je l’ai dit, la bonté lui était étrangère.
    La jeune femme dont le sort lui tenait si peu à cœur avait occupé un jour une place considérable dans une des aventures qui étaient mon lot 3 . Le seul fait de penser à elle, de même que la descente dans le sous-sol du Trésor, faisait resurgir des souvenirs que j’eusse voulu oublier.
    Un jour, une possibilité autre que cette vie d’intrigue s’était offerte à moi. La vérole avait emporté Gerald, le père de Meg, toutefois je m’étais remariée. J’étais amoureuse, et cette union aurait pu me combler si ma conscience ne m’avait imposé une séparation. J’avais repris mon ancien nom d’épouse, rangé l’alliance de Matthew dans mon coffret à bijoux, et je portais celle que Gerald m’avait donnée.
    C’était réglé, me disais-je avec une résolution farouche. J’avais choisi. J’étais folle de penser encore à lui. Ma vie était ici, à la cour, et même si je la quittais quelque temps, il me faudrait y revenir, reprendre mon travail, en étant encore bien heureuse de l’avoir. « Sache apprécier ce que tu as, Ursula. »
    — Par ici, nous avons les armes et les cottes de mailles de cérémonie, annonça Paulet en se dirigeant vers les salles suivantes. Ce corselet incrusté d’or et d’émail est de fabrication allemande – il sort des ateliers de Nuremberg, pour être exact. Et celui-ci…
    Sur les étagères et sur les tables s’alignaient casques ornementaux et plastrons de cuirasse, cimeterres orientaux au manche et au fourreau ornés de gemmes. Sir Henry et moi nous retrouvâmes auprès de Sir Richard Sackville. Il avait des manières guindées et une prédilection pour les tournures de phrase surannées, mais je l’aimais bien. Il ignorait que j’espionnais pour Cecil et pour la reine (comme beaucoup de gens, du reste, même Sir Henry à qui Élisabeth se confiait souvent). Néanmoins, Paulet et lui étaient bien informés sur mon passé.
    — Puisque le bon évêque de Quadra est parmi nous, murmura Sackville, nous avons préféré ne pas insister sur la façon dont ces objets nous sont parvenus. Mais celui-ci vous intéressera peut-être, dame Blanchard, dit-il en m’indiquant le splendide corselet de Nuremberg. Il fut fabriqué en Allemagne, certes, mais pour l’arsenal de l’administration espagnole à Anvers. En tout, nous nous sommes emparés de deux mille corselets là-bas, par divers tours et stratagèmes, puis les avons rapportés en Angleterre.
    — Où sont les autres ? s’enquit Sir Henry avec intérêt.
    — Nous les verrons durant la dernière partie de cette visite, répondit Sackville. Toutes sortes d’armes et une belle réserve de poudre à canon ont aussi été saisies dans le même arsenal ; comme les corselets, elles se trouvent dans les caves de la tour Blanche. Il n’y avait pas assez de place ici. Dame Blanchard sait sans doute mieux que quiconque comment ces pièces sortirent des Pays-Bas, ajouta-t-il en me souriant.
    — Est-ce vrai ? s’enquit Sir Henry. Je sais que vous avez vécu à Anvers, dame Blanchard. Votre époux était bien au service de Sir Thomas Gresham, à l’époque ? Mais vous ne consacriez pas votre temps à dérober de la poudre à canon et des corselets !
    — Non, pas moi, répondis-je. Gerald.
    Nous étions restés près de un an à Anvers, dans l’entourage de Sir Thomas Gresham. Ce financier, employé par
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