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Le prix de l'indépendance

Titel: Le prix de l'indépendance
Autoren: Diana Gabaldon
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Tu me crois incapable de trouver mon chemin ?
    — Loin de là. Je dis simplement que cette offre présente certains risques et pas des moindres. Je ne voudrais pas que tu t’engages sans avoir mûrement réfléchi.
    — J’y ai déjà réfléchi, rétorqua William, piqué au vif. Je vais accepter.
    Lord John avança de quelques pas en hochant la tête puis déclara doucement :
    — C’est ton choix, Willie. Mais je te serais reconnaissant d’être très prudent.
    L’irritation de William s’envola aussitôt.
    — Bien sûr, marmonna-t-il.
    Ils cheminèrent en silence sous l’épaisse frondaison des érables et des pacaniers, si près l’un de l’autre que leurs épaules se frôlaient parfois.
    William abandonna son père devant l’auberge mais ne rejoignit pas directement ses quartiers. Trop énervé pour dormir, il se promena le long du quai.
    La mer se retirait. L’odeur d’algues et de poissons morts s’était accentuée bien que la laisse fût encore recouverte d’une nappe d’eau lisse que faisait miroiter la lune en son quartier.
    Il lui fallut un certain temps pour repérer le pieu. Il crut d’abord qu’il avait disparu, mais non… il était toujours là, mince ligne sombre se détachant sur le scintillement de l’eau. Nu. Il n’était plus droit mais penchait dangereusement, comme sur le point de tomber. Un bout de corde y était encore attaché, son extrémité flottant tel un nœud de pendu sur la marée descendante. William ressentit un trouble viscéral. La marée à elle seule n’avait pu emporter tout le corps. Certains affirmaient qu’il y avait des crocodiles ou des alligators dans les parages, bien qu’il n’en ait jamais vu lui-même. Il baissa malgré lui les yeux comme si l’un de ces sauriens allait soudain surgir de l’eau en contrebas, et réprima un léger frisson.
    Il chassa ces pensées sinistres et tourna les talons, prenant la direction de son cantonnement. Il ne partirait pas avant un ou deux jours. Peut-être aurait-il l’occasion de revoir les yeux bleus de Mme MacKenzie avant son départ.

    Lord John s’attarda un moment sous le porche de l’auberge, observant son fils jusqu’à ce qu’il soit englouti par les ténèbres. Il était inquiet. L’affaire avait été conclue un peu trop rapidement à son goût, mais il avait confiance dans les capacités de William. En outre, si la mission comportait certains risques, ces derniers étaient inhérents à la vie de soldat. Néanmoins, certaines situations étaient plus aventureuses que d’autres.
    Il hésita, écoutant le brouhaha de conversations dans la salle de la taverne. Il avait eu son lot de compagnie pour la soirée. Sa chambre basse de plafond avait emprisonné la chaleur de la journée et l’idée de se retourner dans ses draps trempés de sueur le convainquit de marcher jusqu’à ce que l’épuisement physique lui garantisse un sommeil profond.
    Il prit la direction opposée à celle qu’avait suivie William. La chaleur n’était pas la seule cause de son énervement. Il se connaissait suffisamment pour savoir que la réussite apparente de son plan n’apaiserait pas son esprit. Il continuerait à en chercher les points faibles, à réfléchir à des manières de l’améliorer. Après tout, William ne partirait pas sur-le-champ. Il lui restait un peu de temps pour le peaufiner, y apporter si nécessaire des modifications.
    Le général Howe, par exemple. Etait-il vraiment le meilleur choix ? Peut-être que Clinton… Non. Henry Clinton était une vieille peau tatillonne, incapable de lever le petit doigt sans avoir reçu des ordres en trois exemplaires.
    Les frères Howe, l’un général, l’autre amiral, étaient notoirement frustes, ayant tous deux l’allure, les manières et l’odeur de sangliers en rut. Cependant, ils n’étaient pas stupides et encore moins timorés. Willie était parfaitement capable de survivre à un comportement grossier et à un langage ordurier. Un commandant qui crachait par terre (il avait même craché sur lord John un jour, bien que ce fût purement accidentel, le vent ayant tourné à un moment inopportun) était sans doute plus facile à supporter pour un jeune subalterne que les excentricités d’autres hauts gradés de sa connaissance.
    Cela étant, même le membre le plus farfelu de la confrérie de l’épée était préférable à un diplomate. Il se demanda quel terme de vénerie appliquer à un groupe de diplomates. Si les écrivains formaient la
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