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Le poursuivant d'amour

Le poursuivant d'amour

Titel: Le poursuivant d'amour
Autoren: Pierre Naudin
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mort (545) , dans des circonstances obscures, il laissait aux soins de Jeanne deux enfants en bas âge. Marguerite de Cervole entra dans la maison de Dinteville dont elle épousa l’un des membres. Le fils nommé Philippe, comme son parrain le duc de Bourgogne, remplit ses hautes fonctions de bailli royal de Vitry. Il s’unit à Jeanne de Poitiers, fille de Guillaume de Poitiers, le fameux « Bâtard de Langres ». Après lui, le nom et les armes de la famille passèrent à son fils Charles de Cervole, personnage si peu intéressant qu’on ne sait ce qu’il devint et s’il eut des héritiers.
    Quant à Jeanne, elle passa du temps à liquider les affaires le sa famille. Elle eut recours à un homme qu’elle croyait digne de confiance : Sance Rebille de Nogent, gouverneur le Châteauvilain. C’était à lui, quand il passait par là que Cervole confiait ses sacs de butin dont le montant fut estimé à cent mille florins. S’il ne refusa pas d’accorder à la veuve les avances qu’elle lui demandait, il obtint d’elle une décharge complète de sa gestion antérieure. Un règlement définitif eut lieu le 10 août 1366 qui le reconnut créancier de la somme de… 115 florins de Florence.
    Jeanne, désargentée, tomba en disgrâce. Elle dut vendre, au commencement de l’année 1368, la moitié de la terre et du château d’Angerville-la-Rivière qui appartenait, pourtant, aux deux enfants mineurs de l’Archiprêtre. L’acquéreur était un noble homme et puissant seigneur Bureau, sire de la Rivière, chevalier, premier chambellan du roy  », un des conseillers et amis intimes de Charles V… à qui le prince avait fait don de l’autre moitié. Ce fut Isard de Cervole, prieur de Goumay-sur-Marne, frère d’Arnaud, qui fut chargé, par lettres royales du 8 février 1368, de s’occuper de cette affaire. Dans les documents relatifs à cette vente où Philippe de Cervole, le fils, bien que fort jeune, est revêtu du titre de chevalier, Jeanne apparaît comme dame de Châteauvilain et d’Arc. Sa sœur, femme de Jean de Bourgogne, était morte et, par un testament daté du 22 octobre 1366, elle lui avait légué l’usufruit de la seigneurie d’Arc-en-Barrois. Quant à la nue-propriété de sa fortune, la testatrice l’avait partagée entre ses deux premiers neveux : Jean de Thil et Guillaume de Vienne, excluant ainsi Philippe et Marguerite de Cervole. Il est probable que le mariage de sa sœur avec un routier de la pire espèce lui avait déplu.
    Et Jeanne ?
    Elle convola une quatrième fois… en épousant un des anciens compères de l’Archiprêtre : Enguerrand d’Eudin. Une fille leur naquit. Ils vivaient encore parfaitement heureux en 1386 quand ils firent un procès à Sance Rebille pour récupérer un sac de florins. Ils le perdirent. Or, presque vingt ans s’étaient écoulés depuis le meurtre de l’Archiprêtre à Glaizé, le lundi 25 mai 1366. Son souvenir en était tellement obscurci dans l’esprit de Jeanne qu’elle déclara qu’il était mort en Provence.

 
LA GÉNÉALOGIE DES CHAUVIGNY





 
ANNEXE III
     
     
COMMENT LES ROUTIERS RESPECTÈRENT LEURS ENGAGEMENTS DU TRAITÉ DE CLERMONT
(22-23 JUILLET 1362)
     
     
     
    Selon les clauses du traité de Clermont, trente-quatre otages livrés par les routiers à Henri de Trastamare, sur désignation de celui-ci, garantissaient la stricte observation de leur promesse d’aider le prétendant au trône de Castille dans sa guerre contre son demi-frère, légitime successeur de leur père Alfonso IX (1312-1350), aide en échange de laquelle ils avaient exigé 100 000 florins «  payables à la septem-bresche – -8 septembre – prochainement venant et à une journée près de l’issue du royaume (donc à proximité de la frontière d’Espagne). Le 13 août 1362, un mois plus tard, un traité complémentaire à celui de Clermont intervint à Paris entre Jean II et le Trastamare, peu avant le départ du roi pour Avignon. Firent-ils le chemin ensemble ? Sans doute, encore que nul texte, apparemment, ne le prouve.
    Les Espagnols chargés de la garde des trente-quatre otages – des capitaines – arrivèrent à Nîmes le 2 août 1362. Marchant vers le sud, les compagnies s’éparpillaient pour exercer partout des ravages en dépit des assurances fournies aux représentants du roi de France. Nîmes, Uzès, résolues à se défendre, murèrent les portes de leurs remparts – et se concilièrent les Espagnols qu’ils traitaient avec
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