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Le pays des grottes sacrées

Le pays des grottes sacrées

Titel: Le pays des grottes sacrées
Autoren: J. M. Auel
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plupart
des membres du groupe s’étaient rapprochés.
    — Combien d’entre nous sont
capables de s’en servir ? demanda-t-il à son frère.
    — Eh bien, il y a toi, moi,
et Ayla, bien sûr. Rushemar s’est beaucoup exercé et il devient habile. Solaban
a passé plus de temps à faire des manches d’ivoire pour nos outils, mais il en
connaît les rudiments.
    — J’ai essayé deux ou trois
fois, dit Thefona. Je ne suis pas très douée, mais je sais lancer à la main.
    — Merci de me le rappeler, répondit
Joharran. C’est vrai que tout le monde ou presque est capable de jeter une
sagaie, y compris les femmes.
    Il s’adressa ensuite à tout le
groupe :
    — Que ceux qui veulent
chasser ces lions d’ici, avec ou sans lance-sagaie, se préparent.
    Ayla entreprit de détacher la
couverture dans laquelle elle portait son bébé.
    — Folara, tu veux bien
garder Jonayla pour moi ? demanda-t-elle à la jeune sœur de Jondalar. À
moins que tu ne préfères chasser les lions…
    — J’ai participé à des
battues mais je n’ai jamais été bonne avec une sagaie et je ne fais pas
beaucoup mieux avec un lanceur. Je m’occuperai de Jonayla.
    L’enfant était à présent
réveillée et elle sourit à sa tante quand celle-ci lui tendit les bras.
    — Je l’aiderai, dit Proleva.
    La compagne de Joharran avait
elle aussi un bébé, plus âgé de quelques jours que Jonayla, ainsi qu’un garçon
remuant qui comptait six années.
    — Il vaudrait mieux mettre
tous les enfants à l’abri, suggéra Proleva. Peut-être derrière le rocher en
saillie, ou là-haut dans la Troisième Caverne.
    — Excellente idée, estima
Joharran. Les chasseurs restent ici, les autres retournent à la caverne, mais
sans précipitation. Pas de mouvements brusques. Il faut faire croire aux lions
que nous ne faisons que passer, comme un troupeau d’aurochs. Une fois que nous
nous serons séparés, nul ne devra s’écarter de son groupe. Les lions en
profiteraient pour s’attaquer à toute personne seule.
    Ayla ramena son regard sur les
chasseurs à quatre pattes, les observa et nota quelques traits distinctifs qui
l’aidèrent à les recenser. Elle vit une puissante femelle se retourner
tranquillement… Un mâle, se corrigea-t-elle quand elle remarqua ses parties
génitales. Un instant, elle avait oublié que les mâles de cette région
n’avaient pas de crinière. Les lions des cavernes de sa vallée, à l’est – notamment
un dont elle se souvenait particulièrement –, avaient des crins clairsemés
autour de la tête et du cou. C’est une troupe nombreuse, pensa-t-elle, plus de
deux fois les doigts des deux mains, peut-être trois en comptant les jeunes.
    Sous ses yeux, le lion fit
quelques pas à découvert puis disparut de nouveau dans l’herbe haute.
    Si les dents et les os des lions
des cavernes – retrouvés plus tard dans les grottes qui leur
servirent de tanières – avaient la même forme que ceux de leurs
descendants, qui parcourraient un jour les terres d’un continent situé loin au
sud, leur taille était une fois et demie plus grande et, pour certains, deux
fois. En hiver, ils se couvraient d’un épais pelage presque blanc, camouflage
idéal sur fond de neige pour des prédateurs chassant en toute saison. Leur
pelage d’été, quoique toujours clair, tirait sur le beige et, aux saisons
intermédiaires, leur robe prenait un aspect tacheté entre deux mues.
    Ayla regarda les femmes et les
enfants se détacher des chasseurs et repartir en direction de la falaise,
escortés de jeunes gens armés de sagaies, sur ordre de Joharran. Remarquant la
nervosité des chevaux, elle appela Loup tout en se dirigeant vers les bêtes
pour les calmer.
    Whinney parut apaisée à leur vue.
La jument n’avait pas peur de Loup, qu’elle avait aidé à élever alors qu’il
n’était qu’une petite boule de poils. Pour le moment, Ayla voulait que les
chevaux accompagnent les femmes et les enfants. Si elle disposait de nombreux
mots et de signes pour se faire obéir des équidés, elle ne savait pas comment
demander à Whinney de rejoindre les autres et non de la suivre.
    Rapide, qui semblait très agité,
hennit à son approche. Elle salua l’étalon brun d’un mot affectueux, tapota et
gratta le dos de la pouliche grise puis entoura de ses bras le cou de la jument
louvette qui avait été sa seule amie pendant les années de solitude après son
départ du Clan.
    Whinney pressa sa tête
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