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Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire

Titel: Le méridien de Paris - Une randonnée à travers l'histoire
Autoren: Philip Freriks , Alain Lechat , Kim Andringa
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revanche, ils étaient accueillis en ponts entre ces deux mondes, exception faite
    libérateurs quelle que fût leur couleur de peau.
    de la boîte de nuit de Bricktop à Montmartre. Et Et dans ces années d’après-guerre, la ville
    plus tard celle de Joséphine Baker qui ouvrit elle restait toujours aussi peu chère pour les
    aussi son propre club. Pour se référer à ce clone Américains. Les anciens G.I. avaient droit à une de Harlem au pied du Sacré-Cœur, les Français bourse qui leur permettait d’y vivre assez bien.
    parlaient avec un mélange d’admiration et de
    Bien des soldats noirs démobilisés en
    méfiance du « tumulte noir ».
    profitèrent. Et le talent était récompensé.
    Pour l’auteur de romans policiers Chester
    Des hommes et femmes
    Himes, la victoire commença à Paris. Pour
    lui, comme pour bien d’autres, tout valait
    comme les autres
    mieux que de rester en Amérique, ou
    Pour les artistes noirs ou les écrivains de
    comme l’écrirait plus tard James Baldwin :
    Harlem Renaissance, Paris était une ville où ils
    « Je ne choisissais pas vraiment la France,
    pouvaient être des hommes et des femmes
    je me tirais de l’Amérique ».
    comme les autres. Au cours des années, des
    rapports s’instaurèrent avec les Africains
    français, tels que le poète et futur président du Wright contre Baldwin
    Sénégal, Léopold Sédar Senghor, ou le
    Ce fut pourtant à l’étonnement général qu’en
    Martiniquais Aimé Césaire. Les leaders d’un
    1947 un écrivain reconnu comme Richard
    mouvement culturel panafricain, qui voulait
    Wright décida de s’exiler à Paris. Grâce à son donner un sens à la notion de « négritude ».
    roman Native Son (1940), sa situation Paris était un refuge où régnait la tolérance, en financière était en effet confortable. De
    particulier quand il s’agissait d’amour. Lorsque plus, il fut de nouveau acclamé en 1946
    Nancy Cunard, héritière d’un célèbre magnat
    pour son livre autobiographique Black Boy.
    maritime, eut une liaison avec le pianiste de Selon Stovall, il jouissait alors auprès de
    jazz noir Henry Crowder, le scandale en
    ses compatriotes noirs d’un même prestige
    Amérique fut énorme, et la colère de sa famille que Joséphine Baker dans l’entre-deux-le fut encore plus (« Qu’est-ce que tu veux à la guerres. Comme elle, il avait du succès, il
    fin, de l’alcool, de la drogue ou un nègre ? »).
    Ce ne fut qu’à Paris que les deux tourtereaux trouvèrent le calme et purent essayer d’être un couple ordinaire.
    Le dilemme entre livrer combat de l’intérieur ou s’exiler pour le faire de l’extérieur, n’était pas d’actualité durant l’entre-deux-guerres.
    Et dans les années suivant la Seconde
    Guerre mondiale, la question ne se posait
    toujours pas. Les Noirs américains étaient
    déçus par leur propre pays. Parmi eux, certains Paris, une ville de liberté pour les Noirs américains avaient donné leur vie dans la lutte contre
    (en photo : une rue de Montmartre, près de la le nazisme, mais ne reçurent aucune recon-basilique du Sacré-Cœur).
    122

    L e M é r i d i e n d e P a r i s
    était connu et donc un symbole, un héros, et de temps « assis dans les bars et cafés à se dire ce fait un merveilleux ambassadeur à Paris.
    combien la situation est horrible en Amérique ».
    Le dilemme des exilés ne devint d’actualité
    qu’au moment où la lutte pour les droits civils Miles David fidèle à son pays
    démarra vraiment en Amérique. Mais Wright
    Les mêmes arguments, en moins politique,
    avait déjà essuyé des critiques auparavant. En étaient employés par Miles Davis contre les
    premier lieu parce qu’il était communiste (un musiciens de jazz qui, encore dans les années péché mortel en Amérique, quasiment un
    soixante, choisissaient de s’exiler dans la capi-devoir intellectuel en France), mais aussi parce tale française. « Ils y perdaient quelque chose ; que son séjour à Paris, sans doute bénéfique à leur énergie, leur acuité », dit-il. À l’époque, la sa dignité et au bonheur de sa famille, l’isolait réputation de Paris en tant que zone franche
    du « matériau brut » aux États-Unis. En « roi pour les Noirs américains qui « avaient la
    reconnu de la communauté noire », il lança
    migraine » restait quasiment entière. Davis y James Baldwin dans la capitale. Il lui montra le allait souvent, on l’y acclamait, il avait une relation passionnelle avec
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