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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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cessèrent de se voir.
    Quoiqu'elle y parût assez régulièrement, on vit moins la princesse à la cour que sous la première Restauration. Sans doute l'attitude du roi à Gand y était-elle pour quelque chose. Pourtant Louis XVIII eut un geste en sa faveur. Peu après son retour d'Allemagne, alors que ses proches lui demandaient de pourvoir au siège de pair du maréchal défunt et désormais vacant, le souverain désigna son fils alors âgé de cinq ans, désignation qui fut confirmée deux ans plus tard par la chambre haute. On sait que cet enfant n'y siégea jamais. En fait, il allait atteindre l'âge de la majorité au moment où les Bourbons perdirent leur trône.
    Malgré cette ouverture, la princesse de Wagram s'obstina à surtout fréquenter la noblesse d'Empire, les épouses des autres maréchaux. Elle fut également reçue affectueusement chez le duc d'Orléans cousin du roi qui était alors dans l'opposition libérale et devint intime de la duchesse ; cette amitié allait perdurer lorsque, après 1830, le duc fut devenu le roi Louis-Philippe et la duchesse la reine Marie-Amélie.
    Peut-être cette inclinaison de la princesse de Wagram fut-elle quelque peu téléguidée par un personnage qui allait jouer un rôle important dans sa vie. Il est vrai qu'âgée à peine de 31 ans elle avait jusque-là vécu dans l'ombre d'un mari beaucoup plus âgé qui lui préférait ouvertement une autre femme. Ce fut sans doute à la fin de 1815 qu'elle fit la connaissance d'un officier supérieur qui, détail piquant, venait du service d'état-major ! Bel homme, le colonel Lerminier ne tarda pas à la remarquer. Il devint rapidement son amant et peut-être même son mari, plusieurs personnes ayant subodoré un mariage secret. Quoi qu'il en soit, cette union officielle ou officieuse semble avoir été heureuse. Elle se poursuivit sans à-coups tant que vécut la princesse qui vit même l'aube du second Empire, puisqu'elle vécut jusqu'en 1849 où elle succomba au choléra. Elle fut enterrée dans le caveau familial des Berthier à Boissy-Saint-Léger et repose fort loin de son mari. Le colonel devait lui survivre jusqu'en 1872.
    En dépit de la fausseté de sa position, cet officier allait jouer un rôle important dans l'éducation des enfants du maréchal et en particulier de son fils que malgré plusieurs avis la princesse ne put jamais se résoudre à inscrire dans un lycée. Le colonel essaya vainement d'encourager l'enfant à embrasser la carrière des armes. En fait, Napoléon Alexandre, second prince de Wagram, ne se sentait pas de dispositions pour aucun service de l'État et préférait courir les jolies femmes, jouer les gentlemen-farmers, en un mot passer sa vie à ne rien faire. La loi dite « Gouvion-Saint-Cyr » sur le recrutement de l'armée était toujours en vigueur lorsqu'il atteignit sa majorité. Chaque année les recrues étaient tirées au sort parmi les jeunes gens. En principe il était possible pour ceux qui en avaient les moyens de s'acheter un remplaçant. Mais il était aussi facile de faire « arranger » le tirage au sort lorsque l'on avait des relations et le jeune homme n'y manqua pas. Même son titre de pair l'intéressait peu. Il siégea un minimum de séances. Il faisait également partie du conseil municipal de Boissy-Saint-Léger commune dont Grosbois dépendait mais même cette gestion municipale l'ennuyait profondément et le colonel Lerminier qui y représentait sa mère dut l'y traîner plus d'une fois.
    Peu après son mariage (1831), dans le choix duquel il n'avait pas eu un mot à dire, sa mère ayant tout planifié et arrangé, il commença à « ruer dans les brancards ». On l'avait uni à Zénaïde Clary, nièce du roi de Suède Bernadotte et de l'ex-roi d'Espagne Joseph Bonaparte, une demoiselle de son rang. Elle était fort bien dotée. Pourtant sa famille hésita, semble t-il, à conclure cette union en raison de la réputation du second prince de Wagram de courir le guilledou. Ce mariage eut au moins l'avantage de le libérer de la tutelle de sa mère. Ses deux soeurs se marièrent également dans la noblesse d'Empire et la seconde se fit remarquer par son inconduite, se faisant enlever par un prince italien avec qui elle vécut un grand roman d'amour.
    La princesse douairière acquit en 1840 un petit hôtel rue Plumet dans le quartier de Vaugirard et s'y installa avec le colonel Lerminier. Sous son influence, elle avait cessé de fréquenter la comtesse Visconti, leur
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