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Le Maréchal Berthier

Le Maréchal Berthier

Titel: Le Maréchal Berthier
Autoren: Frédéric Hulot
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seul rapport restant le paiement de la rente viagère.
    Retirée, n'entretenant plus aucun rapport avec ce Tout-Paris où elle avait tant brillé, madame Visconti vécut dans son appartement de la rue des Petits-Champs et mourut en 1840, dans l'indifférence la plus complète.
    Sur les conseils de Lerminier, le jeune prince s'intéressa à l'agriculture, fit une exploitation modèle d'une des fermes du domaine de Grosbois et finit par acquérir une réputation d'agronome très compétent.
    Même avec un souverain ami de sa famille, il continuait à se désintéresser de la politique et siégeait fort peu à la Chambre des pairs dont il était toujours membre. Aussi lorsqu'en 1840, à la suite de la tentative de renversement du pouvoir par le prince Louis Napoléon, neveu de l'empereur, la chambre haute fut érigée en tribunal pour le juger, le fait qu'il ait décidé de s'abstenir d'y participer n'étonna personne. Le roi que cette affaire ennuyait lui en sut gré, le prince Louis Napoléon davantage encore. Ainsi, en 1848 il fut élu président de la République rechercha-t-il l'amitié du prince de Wagram dont il fit un sénateur et un maire de sa commune. Mais son indolence empêcha le fils Berthier d'accepter une grande charge à la nouvelle cour, car une telle fonction entraînait trop d'obligations à ses yeux.
    En 1870, au moment de l'invasion, Grosbois fut occupé par un régiment bavarois qui, en raison des liens de la famille, se comporta à peu près correctement.
    Le second prince de Wagram disparut en 1887. Son fils, Alexandre Louis Philippe Marie (1836-1911), après avoir mené une jeunesse tapageuse et tenté en vain de tâter à la politique, mena la même vie d'oisif que son père. Mais il estima qu'il était du devoir de la famille de servir dans l'armée et poussa son propre fils à y entrer en passant par l'école de Saint-Cyr. Ce fut sans enthousiasme que celui-ci prépara le concours où il fut reçu dans un rang honorable en 1903. Lieutenant de chasseurs à pied, il démissionna en 1909 et, à partir de ce moment, s'intéressa surtout à la peinture moderne et aux automobiles !
    Mais il fut mobilisé en 1914. Promu capitaine en 1915, il fut blessé et fait prisonnier en 1918 ; mal soigné, il mourut dans un hôpital allemand. Il ne s'était pas marié et, avec lui, disparut le titre de prince de Wagram. Ce fut une de ses soeurs, la princesse de La Tour d'Auvergne qui hérita du domaine de Grosbois où elle résida jusqu'à sa mort, en 1960. Son fils le vendit alors à la Société d'encouragement à l'élevage du cheval français et le château lui-même devint un musée à la gloire du maréchal. Il avait perdu beaucoup de son attrait depuis que les avions atterrissaient à Orly, le survolant à basse altitude. De plus, le tracé de la future autoroute de l'Est traversait la propriété et la route nationale 19 sur laquelle le trafic est intense passe devant les grilles du château.

    La famille n'est pas éteinte. Les collatéraux sont nombreux et le nom de Berthier est encore porté par les descendants du demi-frère du maréchal, le général Alexandre Joseph Berthier anobli par Louis XVIII avec le titre de vicomte.

CONCLUSION
    UNE CARRIÈRE ATYPIQUE
    Il était courant sous l'ancien régime, la Révolution puis l'Empire, qu'un officier de troupe particulièrement instruit et méritant passât une partie de sa carrière dans un ou plusieurs états-majors avant de recevoir un avancement conduisant à des responsabilités très importantes. Mais effectuer pratiquement toute sa carrière dans les états-majors est un cas tellement unique que l'on peut avancer qu'il s'agit de l'exception qui confirme la règle. Or tel a été le « cursus » de Berthier. Certes, sa formation de cartographe le prédisposait davantage à servir dans un état-major que dans les corps de troupes. Pourtant, ses premières années de service eurent pour cadre l'infanterie, puis les dragons. Ce ne fut qu'à partir de la guerre d'Indépendance américaine, où ses qualités d'organisateur et de planificateur apparurent, qu'il fut rattaché à l'état-major.
    La paix revenue, il ne songea qu'à perfectionner ses connaissances techniques, comme s'il avait senti que c'était vraiment là sa voie. Et si l'on excepte la courte période au début des troubles révolutionnaires où il commanda la garnison de Versailles, il ne quitta pratiquement plus ensuite les états-majors où il exerça les fonctions de chef, sauf
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