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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort
Autoren: C.L. Grace
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sauter les gonds.
    Kathryn s’approcha de celle-ci et l’inspecta avec soin. Elle tapota la clé.
    — Était-elle dans la serrure ?
    — Oui, répondit Standon. Vavasour et moi l’avons vérifié. Le verrou était également tiré. Colum à son tour traversa lentement la chambre pour vérifier le verrou. Il n’avait pas oublié comment, quelques mois plus tôt seulement, au château, une porte censée avoir été verrouillée de l’intérieur avait simplement été fermée à clé de l’extérieur. Cette fois cependant, l’erreur n’était pas possible : le verrou et la serrure avaient été arrachés, tordus. Le bois de la porte et du linteau avait éclaté, et le pêne était faussé.
    — La porte a été forcée, en effet, admit-il. L’Irlandais montra le cadavre.
    — Et qu’avez-vous découvert d’autre ? Standon haussa les épaules.
    — La même chose que vous. La fenêtre était fermée et le feu éteint.
    Colum se plaça sous le dormant de la porte qu’il examina avec curiosité.
    — Il est de travers ! s’exclama-t-il.
    Il sortit dans la galerie avant de revenir dans la chambre.
    — Tous les dormants le sont légèrement. Pourquoi ?
    — C’est une vieille bâtisse, expliqua Smithler. Les fondations sont solides, mais le bois joue.
    Il eut un mince sourire.
    — C’est pourquoi les portes craquent sur leurs gonds de cuir.
    Pendant ce temps, Kathryn s’était approchée des fontes de selle.
    — Les avez-vous trouvées ouvertes ? demanda-t-elle.
    — Non, répondit Standon. Elles étaient fermées, mais quand nous les avons ouvertes, elles ne contenaient que des pierres.
    — Quelle somme y avait-il ? interrogea Colum.
    — Je ne sais pas, balbutia le soldat qui pâlit. Vavasour a indiqué qu’il s’y trouvait environ deux cent cinquante livres sterling en bon argent.
    Colum siffla dans sa barbe et regarda Kathryn.
    — Le roi va être hors de lui, murmura Standon. Si la somme était en pièces d’argent, sa valeur est probablement bien plus élevée. Elle doit approcher les quatre cents livres.
    — Où cet argent avait-il été collecté ? insista Colum.
    — Dans les villages entre Rochester et Cantorbéry quand les routes n’étaient pas encore bloquées, répondit Standon.
    Il lança un regard dur à Kathryn et poursuivit :
    — Avant que vous ne le disiez, je sais ce que vous pensez, Maîtresse.
    — Quoi donc ? fit-elle innocemment.
    Le soldat baissa les yeux tout en tirant nerveusement sur sa ceinture.
    — Rien ne prouve que l’argent n’a pas disparu avant le meurtre d’Erpingham, ou même avant son arrivée ici.
    — Certes, répliqua doucement Kathryn, cette idée m’est venue.
    Colum s’approcha des sacoches qu’il cogna du bout de sa botte.
    — Moi, je pense que l’argent était ici quand Erpingham s’est retiré la nuit dernière. Il avait apporté un gobelet de vin qui, nous le savons maintenant, ne contenait pas de poison. Il a fermé la porte, a tiré le verrou. Les sacoches, nous le supposons, étaient en sécurité, la fenêtre étant fermée et les volets aussi. Quoi qu’il en soit, au matin, on a découvert Erpingham empoisonné. On n’a forcé ni la porte ni la fenêtre, et il n’y a pas trace de poison dans la chambre. Pourtant Erpingham est mort, et l’argent du roi a disparu.
    Colum haussa les épaules.
    — Il n’y a qu’une conclusion : quelqu’un a emprunté cette nuit un passage secret pour entrer et sortir de cette chambre et empoisonner Erpingham.
    — C’est impossible, objecta Standon. Après le repas, j’ai dormi près de l’escalier. Maîtresse Smithler m’a donné une paillasse et une couverture. Je couchais toujours non loin de la chambre de Sir Reginald. En outre, comme le dit l’aubergiste, ces portes craquent quand on les ouvre. Or ni moi ni Sir Gervase qui occupait la chambre voisine n’avons entendu le moindre bruit.
    — Et il n’y a pas de passage secret, intervint Smithler. Je puis vous l’assurer, Maître Murtagh.
    Il eut un geste d’indifférence.
    — Vous pouvez chercher, si vous voulez.
    Kathryn croisa les bras et promena son regard sur cette pièce sinistre. Pourquoi était-elle si oppressante, si malsaine ? Quel danger, quelle menace dissimulait-elle ? La jeune femme se souvint des paroles de son père, le docteur Swinbrooke, qui maintenant reposait dans son cercueil sous les dalles de l’église Sainte-Mildred : « Ne redoute jamais la mort, Kathryn. Quoi que tu
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