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Le marchand de mort

Le marchand de mort

Titel: Le marchand de mort
Autoren: C.L. Grace
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Murtagh se dirigèrent vers l’escalier. Comme Luberon marchait devant eux en se dandinant, Kathryn en profita pour retenir Colum en le saisissant par la manche.
    — Au nom du ciel, où êtes-vous allé, Irlandais ? Nous étions malades d’inquiétude.
    Colum passa la main dans ses cheveux noirs et bouclés. Un lent sourire narquois étira ses lèvres.
    — Je vous ai manqué, Kathryn ? chuchota-t-il. Je vous ai vraiment manqué à ce point ?
    — Vous nous avez manqué à tous.
    Malgré sa fatigue et son aspect négligé, Colum avait en lui la malice du diable. Il haussa les épaules, puis se pencha et murmura à l’oreille de Kathryn :
    — Tant que vous ne m’aurez pas dit que je vous ai réellement manqué, Maîtresse Swinbrooke, je ne vous dirai pas où je suis allé.
    Il attacha son manteau et reprit :
    — Or seul le Seigneur sait combien de douces distractions se cachent le long de la route de Cantorbéry !
    En guise de réponse, Kathryn lui donna un coup de pied dans la cheville et suivit Smithler et Luberon vers la porte de la salle d’auberge. Ils empruntèrent ensuite un couloir pavé jusqu’à l’escalier.
    Kathryn, dont les joues brûlaient encore après son altercation avec Colum, lança :
    — Maître Smithler, à quel étage se trouvait Sir Reginald ?
    — Il y a deux étages en tout, répondit le tenancier. Sir Reginald était au premier, et le second est occupé par les serviteurs et les commis de cuisine.
    Smithler s’appuya contre la balustrade et abaissa son regard sur Colum, ignorant Kathryn.
    — Cette auberge est conçue à peu près comme une grosse maison de ville. Elle est carrée.
    Il frappa sur la vis de l’escalier.
    — Mais elle ne possède qu’un escalier. À chaque étage, il y a des galeries desservant quatre chambres chacune. Sir Reginald prenait toujours la dernière chambre de celle de droite. Smithler haussa les épaules.
    — Nous l’appelons la chambre hantée.
    — Et pourquoi donc ? interrogea Luberon. Smithler leva les yeux vers les poutres noircies.
    — C’est une vieille auberge. Elle existait bien avant l’assassinat de Becket dans la cathédrale. Elle a trois ou quatre cents ans d’âge, bien qu’elle ait été reconstruite au temps du roi Jean, après le grand incendie qui se propagea par Worthingate.
    — Et cette histoire de fantôme ? insista Colum que ces choses-là intriguaient toujours. Pourquoi la chambre est-elle hantée ?
    — On dit qu’elle fut le théâtre d’un meurtre, il y a bien longtemps, répliqua Smithler avec un mince sourire. Un prêtre s’était enfui avec une dame de noble naissance. Celle-ci eut des remords parce qu’on l’avait destinée au couvent. On raconte que, dans un accès de rage, le prêtre l’aurait tuée et se serait sauvé.
    Smithler haussa les sourcils.
    — J’ignore si c’est vrai. Certains clients prétendent voir des apparitions dans cette chambre et y entendre des gémissements. Moi, cela ne m’est jamais arrivé.
    — C’est arrivé à Sir Reginald, fit une voix dure et cinglante dans leur dos.
    Kathryn se retourna. Sir Gervase était là, appuyé sur son épée. Il la cogna sur le sol dallé.
    — Sir Reginald disait avoir vu un fantôme, la nuit qui précéda sa mort.
    — Allons, ne soyez pas stupide,  rétorqua Smithler, Sir Reginald avait sans doute trop bu, et il n’était pas le seul dans cette auberge.
    Sans se laisser intimider, le vieil homme secoua la tête d’un air de défi.
    — Attention à ce que vous dites ! Voilà deux nuits, Sir Reginald s’est éveillé en hurlant. Je le sais. Il a tambouriné à ma porte et m’a réveillé. Il était en sueur, avec le visage blanc comme sa chemise de nuit. J’ai dû le faire entrer dans ma chambre pour le calmer tant il était épouvanté.
    — Que disait-il avoir vu ? demanda Luberon.
    — Un fantôme ; une femme pâle et aux yeux rouges, toute drapée de blanc.
    Sir Gervase secoua la tête.
    — Sir Reginald était proprement terrifié. Il avait été malade, sa bouche était souillée, et quand je l’ai ramené dans sa chambre, elle sentait mauvais.
    — C’est vrai, intervint Smithler. Sir Reginald avait été dérangé. Le valet qui a vidé son vase de nuit s’en est plaint.
    — Et que s’est-il passé hier ? s’enquit Kathryn.
    À présent, Sir Gervase était ravi d’être le centre de toutes les attentions.
    — Erpingham était un peu défait au petit déjeuner.
    Il haussa les
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