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Le Lis et le Lion

Le Lis et le Lion

Titel: Le Lis et le Lion
Autoren: Maurice Druon
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poussées fort loin puisque
Jean de Luxembourg, pour complaire à Philippe VI, avait monté une
coalition et menacé le duc de Brabant d’envahir ses terres. Le duc de Brabant
préféra expulser Robert d’Artois, mais non sans avoir, à cette occasion,
négocié une opération fructueuse : le mariage de son fils aîné avec la
fille du roi de France. Jean de Bohême, de son côté, fut remercié de son
intervention par la conclusion du mariage de sa fille Bonne de Luxembourg avec
l’héritier de France, Jean de Normandie.
    [26] Le 2 octobre 1332. Le serment demandé par Philippe VI à ses
barons était un serment de fidélité au duc de Normandie «  qui droit
hoir et droit sire doit être du royaume de France  ». N’étant pas
héritier direct de la couronne et n’ayant reçu celle-ci que par choix des
pairs, Philippe VI revenait aux coutumes de la monarchie élective, celle
des premiers Capétiens.
    [27] Jean Buridan, né vers 1295 à Béthune en Artois, était disciple
d’Occam. Son enseignement philosophique et théologique lui valut une immense
réputation ; il devint à trente ou trente-deux ans recteur de l’Université
de Paris. Sa controverse avec le vieux pape Jean XXII, et le schisme
qu’elle faillit entraîner, accrurent encore sa célébrité. Il devait, dans la
seconde partie de sa vie, se retirer en Allemagne où il enseigna principalement
à Vienne. Il mourut en 1360.
    Le rôle que l’imagination populaire
lui prêta dans l’affaire de la tour de Nesle est de pure fantaisie et
n’apparaît d’ailleurs que dans des récits de deux siècles postérieurs.
    [28] On relève, dans les comptes du trésorier de l’Échiquier, pour les
seuls premiers mois de 1337 : en mars, un ordre de payer deux cents livres
à Robert d’Artois comme don du roi ; en avril, un don de trois cent
quatre-vingt-trois livres, un autre de cinquante-quatre livres, et l’octroi des
châteaux de Guilford, Wallingford et Somerton ; en mai, l’attribution
d’une pension annuelle de douze cents marcs esterlins ; en juin, le
remboursement de quinze livres dues par Robert à la Compagnie des Bardi, etc.
    [29] L’imagination du romancier hésiterait devant pareille coïncidence, qui
semble vraiment trop grossière et volontaire, si la vérité des faits ne l’y
obligeait. D’avoir été le lieu où fut présenté le défi d’Édouard III, acte
qui ouvrit juridiquement la guerre de Cent Ans, ne termine pas d’ailleurs
l’étrange destin de l’hôtel de Nesle.
    Le
connétable Raoul de Brienne, comte d’Eu, habitait l’hôtel de Nesle lorsqu’il
fut arrêté en 1350 par ordre de Jean le Bon pour être condamné à mort et
décapité.
    L’hôtel
fut encore le séjour de Charles le Mauvais, roi de Navarre (le petit-fils de
Marguerite de Bourgogne), qui prit les armes contre la maison de France.
    Plus tard,
Charles VI le Fou devait le donner à sa femme, Isabeau de Bavière, qui
livra par traité la France aux Anglais en dénonçant son propre fils, le
dauphin, comme adultérin.
    À peine
l’hôtel fut-il donné à Charles le Téméraire par Charles VII que ce dernier
mourut, et que le Téméraire entra en conflit avec le nouveau roi Louis XI.
    François I er céda une partie des bâtiments à Benvenuto Cellini ; puis Henri II y
fit installer un atelier pour la fabrication des pièces de monnaie, et la Monnaie
de Paris est toujours à cet emplacement. On voit par là l’ampleur qu’avait
l’ensemble du terrain et des édifices.
    Charles IX,
pour pouvoir payer ses gardes suisses, fit mettre en vente l’hôtel et la Tour
qui furent acquis par le duc de Nevers, Louis de Gonzague ; celui-ci les
fit raser pour édifier à la place l’hôtel de Nevers.
    Enfin
Mazarin se rendit acquéreur de l’hôtel de Nevers pour le démolir et le
remplacer par le Collège des Quatre Nations, qui subsiste toujours : c’est
le siège aujourd’hui de l’Institut de France.
    [30] La reine Isabelle devait vivre encore vingt ans, mais sans reprendre
jamais aucune participation aux affaires de son siècle. La fille de Philippe le
Bel mourut le 23 août 1358, au château de Hertford, et son corps fut inhumé en
l’église des franciscains de Newgate à Londres.
    [31] En dépit des luttes politiques, émeutes, rivalités entre les classes
sociales ou avec les cités voisines qui sont le lot commun des républiques
italiennes à cette époque, Sienne connut au XIV ème siècle sa grande période
de prospérité et
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