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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan
Autoren: Paul C. Doherty
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chuchota-t-il, vous n’avez guère besoin de mon aide. Comme d’habitude, votre habileté ferait l’admiration du Diable lui-même, bien que le but...
    Le roi feignit l’innocence blessée.
    — Vous avez obtenu votre argent, enchaîna Corbett. Les clercs de l’Échiquier vont rédiger le contrat et vous pourrez jurer ce que vous voudrez.
    — Pas question que vous rentriez dans votre manoir, siffla le monarque avec virulence. J’exige que vous restiez auprès de moi. A présent, exposez la situation à nos invités.
    — Seigneur de Molay, entonna Corbett, et vous, commandeurs du Temple, ce que j’ai à dire doit demeurer secret. Le roi a prononcé le nom de son ennemi, le Vieux de la Montagne. Vous savez, vous qui avez vécu et combattu en Orient, que ce cheikh dirige une sorte de secte de dangereux tueurs.
    Ils en convinrent à mi-voix.
    — Ces Assassins se targuent de ce que nul ne peut leur échapper. Mers, montagnes, déserts, rien ne les arrête. Ils suivent un rituel très précis : en guise d’avertissement, ils laissent, bien en évidence, une galette de sésame et deux dagues, enveloppées, chacune, dans de la soie écarlate.
    Corbett s’interrompit, tambourinant sur la table.
    — Notre noble souverain a reçu des menaces de mort. Il y a dix jours, on a trouvé, enfoncées sur la porte de la cathédrale St Paul à Londres, deux dagues entre lesquelles était clouée une galette.
    Il sortit un parchemin de son escarcelle.
    — Du tissu rouge était accroché à chaque dague et le mot suivant était fiché à l’une d’elles.
    SACHE QUE NOUS ALLONS ET VENONS COMME LE VENT ET QUE TU NE PEUX NOUS ARRÊTER . SACHE QUE CE QUE TU POSSÈDES T ’ ÉCHAPPERA ET NOUS REVIENDRA . SACHE QUE NOUS TE TENONS ET NE TE LÂCHERONS PAS AVANT D ’ AVOIR RÉGLÉ NOS COMPTES .
    Corbett observa une pause : ses paroles avaient provoqué la consternation chez les templiers. Les sièges crissèrent sur le plancher, toute trace d’impassibilité et de sérénité disparut. Au seul nom de leur plus implacable ennemi et devant l’impudence inouïe du message, les moines-chevaliers proféraient de sourdes menaces, le poing serré sur leurs armes.
    Seul le grand maître restait imperturbable, comme sculpté dans de la pierre.
    — Comment est-ce possible ? s’exclama Legrave. Les Assassins hantent les déserts de Syrie, pas les maisons à colombages de Cheapside !
    On salua sa plaisanterie par des éclats de rire.
    — A Londres, renchérit Baddlesmere, un Assassin se verrait comme le nez au milieu de la figure.
    Corbett objecta d’un geste :
    — Vous avez mentionné le seigneur Amaury de Craon. Il est ici, c’est vrai, dépêché auprès du roi pour négocier le mariage de la princesse Isabelle.
    Le clerc hésita, puis choisit soigneusement ses mots.
    — Mais hier il a apporté des nouvelles de France. Il apparaîtrait qu’on a trouvé, il y a quelque temps, ces mêmes menaces de mort clouées sur la porte de la basilique Saint-Denis. Et peu après, le roi Philippe, lors d’une partie de chasse dans le bois de Boulogne, faillit être assassiné par un mystérieux archer.
    Un silence de plomb s’était abattu sur le réfectoire. Tous avaient les yeux braqués sur Corbett.
    — Sir Hugh, vous n’avez pas répondu à notre question, reprit tranquillement Jacques de Molay. Comment un Assassin arpenterait-il les rues de Paris et de Londres sans se faire reconnaître ?
    — Monseigneur, n’existe-t-il vraiment aucun lien entre le Temple et les Assassins ?
    Le tollé qui s’ensuivit fut vite calmé par le grand maître.
    — Nous leur avons envoyé des ambassades, comme le fait votre souverain auprès des califes et des sultans, sans parler des khans mongols. Dites ce que vous avez à dire.
    — D’après le seigneur de Craon, poursuivit Corbett, cet Assassin serait un apostat, un renégat qui aurait appartenu à votre ordre.
    Les commandeurs bondirent en renversant chaises et escabeaux. Baddlesmere tira sa dague du fourreau, Symmes tendit un doigt accusateur vers le magistrat, les traits marbrés par la fureur.
    — Comment osez-vous ? bafouilla-t-il. Comment osez-vous nous accuser de trahison ? Nous sommes des moines, les serviteurs du Christ. Nous versons notre sang et passons notre vie à défendre notre sainte foi.
    — Asseyez-vous ! cria Jacques de Molay. Tous !
    Son teint hâlé était devenu gris de cendre et ses yeux flamboyaient d’une rage meurtrière.
    — Vous feriez mieux
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