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Le feu de satan

Le feu de satan

Titel: Le feu de satan
Autoren: Paul C. Doherty
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Gascogne...
    Édouard approuvait déjà vigoureusement.
    — ...et si vous garantissez le libre passage à nos marchands, confirmez l’église des Templiers à Londres ainsi que toutes nos propriétés, meubles et immeubles...
    Le roi ne se tenait plus de joie.
    — Oui, oui, murmura-t-il.
    — Et un quart de cet or, poursuivit Jacques de Molay.
    Édouard se redressa brusquement.
    — Quel or ?
    — Vous avez fait allusion à un faux-monnayeur. Cet homme, quel qu’il soit, doit posséder une masse d’or considérable. Nous en exigeons le quart.
    — Accordé ! promit Édouard.
    — Et enfin, conclut le templier en se croisant les mains, ceci : il y a douze ans, Saint-Jean-d’Acre, la dernière forteresse chrétienne en Palestine, la clef des Lieux saints, est tombée aux mains des infidèles.
    — C’est vrai, par Dieu, souffla pieusement le roi. Mon coeur saigne à la pensée de Saint-Jean-d’Acre.
    Il pressa la pointe de sa botte sur le pied de John de Warrenne au cas où ce dernier serait tenté de ricaner.
    — Je n’en doute pas, rétorqua caustiquement le grand maître.
    — J’ai combattu en Palestine, rappela Édouard. Il y a trente-trois ans, je m’y suis rendu, accompagné d’Aliénor, mon épouse bien-aimée. Peut-être vous souvenez-vous que le Vieux de la Montagne envoya un assassin me tuer...
    — Et que c’est un médecin du Temple qui vous arracha à la mort, coupa Jacques de Molay. Sire, cette guérison est un signe : croisez-vous à nouveau !
    Il vit le sourire du roi s’évanouir.
    — Nous voudrions que vous juriez de repartir en croisade et de rejoindre les chevaliers du Temple en une guerre sainte pour libérer Saint-Jean-d’Acre des forces de l’islam. Faites-le et, le jour de la Saint-Pierre et Saint-Paul, notre Trésor de Londres remettra à l’Échiquier, par le truchement de ses banquiers italiens, cinquante mille livres esterlin.
    — D’accord ! s’écria le roi.
    — Nous voulons votre serment sur l’heure.
    — Impossible ! répliqua Édouard. Je mène encore la guerre contre l’Écosse.
    — Quand elle sera finie, prêterez-vous ce serment ? l’apostropha William Symmes en touchant son bandeau sur l’oeil. Cette campagne écossaise va bientôt s’achever. Nous vous faisons don de cet argent. Vous devez accéder à notre requête.
    Une lueur fanatique brillait dans son oeil unique. Édouard regretta son impétuosité : « Vous êtes tous de mèche, songea-t-il. Vous avez organisé cela avant même de me rencontrer. »
    Le regard de son clerc lui disait nettement : « Je vous avais prévenu ! »
    — Demain matin, reprit Jacques de Molay, vous entrerez à York pour suivre la messe à l’église abbatiale de St Mary. Nous aimerions que vous prêtiez serment après la communion. Veuillez jurer, la main sur le Saint-Sacrement, qu’après la fin de la guerre contre l’Écossais vous soutiendrez notre croisade.
    — Et j’aurai l’argent ?
    — Prêterez-vous serment ?
    — Oui, oui ! J’ai l’intention d’entrer à York, demain, par Micklegate et de passer par Trinity pour aller à l’abbaye. J’y prêterai serment, mais recevrai-je l’argent ?
    — Nous avons promis, assura le grand maître avant de se rencogner sur son siège. Quand nous sommes convenus de cet entretien, Sire, vous avez mentionné d’autres problèmes.
    Sir Hugh Corbett continuait d’observer le jongleur qui amusait les troupes royales dans la cour en contrebas. Le saltimbanque lançait des quilles qu’il rattrapait adroitement pendant qu’un ours hirsute, un singe sur l’épaule, esquissait une danse pataude aux sons aigus d’un pipeau. Le magistrat soupira en entendant l’allusion à d’autres problèmes. Il alla s’asseoir à la droite de son souverain.
    — Cessez de rêvasser, pour l’amour de Dieu ! siffla le roi. Vous auriez pu venir à ma rescousse !
    Les commandeurs, faisant mine de converser entre eux, jaugeaient discrètement le garde du Sceau privé, au haut bout de la table.
    — Il a tout du moine, marmonna Branquier en notant ses cheveux bruns coupés court, qui se teintaient de gris aux tempes, son visage lisse et mat et ses yeux profondément enfoncés dans leurs orbites.
    Le murmure de reproche du monarque ne leur avait pas échappé et ils guettaient la réaction de ce clerc ô combien énigmatique.
    Corbett, les coudes appuyés sur la table, approcha son visage à quelques pouces de celui du roi.
    — Sire,
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