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Le dernier templier

Le dernier templier

Titel: Le dernier templier
Autoren: Raymond Khoury
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n’était pas d’accord avec le mouvement des chevaliers en armure.
    En arrivant au niveau des chevaux, il leva les mains. Les chevaliers tirèrent sur les rênes. Les quatre montures s’ébrouèrent et piaffèrent, contrariées d’être immobilisées sur les marches.
    Apparemment, on discutait. Pourtant, comme l’observait le cameraman, c’était une discussion à sens unique, un monologue, car il voyait que les cavaliers ne réagissaient pas à l’interpellation du garde.
    Enfin, l’un d’eux entreprit quelque chose.
    Lentement, exploitant toute la théâtralité de l’instant, le chevalier le plus proche du vigile, un homme à la carrure d’ours, tira sa grande épée et la leva bien haut au-dessus de sa tête. Le geste provoqua un nouveau déchaînement de flashs et d’applaudissements.
    Le regard fixé droit devant lui, l’inconnu en armure tenait l’arme des deux mains. Inébranlable.
    Le cameraman prit soudain conscience d’un phénomène étrange et il zooma sur le visage du garde. Quel était cet air ? De l’embarras ? De la consternation ?
    Puis il comprit ce que c’était.
    De la peur.
    La foule laissait maintenant libre cours à un tonnerre d’acclamations. Le preneur d’images fit un zoom arrière pour cadrer aussi le cavalier aux bras levés.
    À cette seconde précise, celui-ci abaissa son épée en esquissant un arc de cercle. L’arme scintilla d’une manière terrifiante dans la lumière artificielle des flashs avant d’atteindre le garde juste sous l’oreille. La puissance et la rapidité du coup avaient été telles que la lame trancha chair, cartilage et os.
    Un instant, la foule resta bouche bée, le souffle coupé. Les cris restaient bloqués au fond des gorges, puis ce fut la délivrance : des hurlements d’horreur déchirèrent la nuit. Le moins strident ne fut pas celui de la journaliste. Elle s’agrippa si fort au bras de son cameraman que l’image se mit à tressauter. L’homme se vit contraint de la repousser du coude pour continuer sa prise de vues.
    La tête du garde tomba en avant et rebondit sur les marches du musée, laissant derrière elle une traînée rouge et des éclaboussures de sang. Au terme de ce qui parut une éternité, le corps décapité bascula à son tour. Il s’effondra sur lui-même en projetant un geyser de sang.
    Ignorant ce qui se passait mais certains qu’il s’agissait de quelque chose d’important, des curieux tentaient d’approcher. En quelques secondes, les abords du musée furent le théâtre d’une marée de corps entremêlés. L’air était saturé de hurlements.
    Les trois autres montures ne tenaient plus en place et piaffaient d’impatience sur les dalles de l’escalier monumental. Alors l’un des chevaliers cria :
    — En avant !
    L’exécuteur du garde éperonna sa monture et chargea la porte ouverte du musée. Ses comparses lui emboîtèrent le pas.

3
    Dans le grand hall, Tess entendit les hurlements provenant de l’extérieur et se tourna juste à temps pour voir le premier chevalier surgir dans l’encadrement de la porte. Il continua sans s’arrêter, projetant des éclats de verre et de bois à l’intérieur, tandis que l’immense salle se transformait en chaos. La foule lisse, propre, sans aspérité, immaculée, en un mot distinguée, implosa en une masse hurlante. Les hommes et les femmes se poussèrent pour s’écarter du chemin de la charge équestre.
    Trois des chevaliers se frayèrent violemment un passage à travers la cohue. Leurs épées s’écrasaient sur les vitrines, pulvérisant le verre et le bois, détruisant les objets exposés.
    Tess fut bousculée par des dizaines d’invités affolés qui essayaient de s’enfuir. Ses yeux balayaient éperdument le grand hall.
    « Kim... Maman... Où êtes-vous ? »
    Elle regardait partout sans les apercevoir. À l’autre extrémité, sur sa droite, les chevaux pivotèrent, détruisant des présentoirs sur leur passage. Les invités allaient valser contre les armoires de verre et les murs. Leurs gémissements et leurs cris se répercutaient dans la vaste salle. Tess repéra Clive Edmondson au milieu d’eux. Son ex-collègue venait de se faire pousser de côté par l’un des chevaux, qui s’était cabré.
    Naseaux dilatés, les chevaux s’ébrouaient. De l’écume coulait de leurs mors. Les cavaliers se penchaient sur leurs encolures, tendaient les mains vers les vitrines brisées et ramassaient au passage des objets scintillants avant
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