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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma
Autoren: Juliette Benzoni
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pauvre Vauxbrun ! Elle est sublime !
    Elle l’était même au point d’accaparer les regards au détriment de l’homme qui la menait à l’autel. Il en valait pourtant la peine. Avec sa crinière grise rejetée en arrière et ses épaisses moustaches, il ressemblait à un lion vieillissant. De taille moyenne mais trapu, il donnait une impression de force. Fils d’une sœur défunte de Doña Luisa, il offrait une certaine ressemblance avec elle en réussissant cependant l’exploit d’être beaucoup plus beau. Et quel orgueil se lisait dans son regard sombre ! Sans compter le fait qu’il n’avait pas l’air content : ses yeux fixaient sans dévier le fauteuil et le prie-Dieu entre lesquels l’époux aurait dû se tenir debout, tourné vers celle qui venait à lui. Et toujours regrettablement vides !
    À présent le couple gravissait les trois marches du chœur tandis que l’orgue, réglé comme une horloge, achevait l’hymne wagnérien. Don Pedro fit prendre place à sa nièce, derrière laquelle une jeune femme vêtue de velours noir disposait la traîne et le voile puis, après une rapide génuflexion devant l’autel, il rejoignit la « famille » de l’absent, s’inclina brièvement devant M me  de Sommières et attaqua Morosini :
    — Voulez-vous me dire où est ce rustre ? Pourquoi n’est-il pas là ?
    Le ton, l’épithète plus encore eurent le don d’irriter Aldo.
    — Je n’en sais pas plus que vous, Don Pedro ! Pour que Gilles Vauxbrun ait du retard, il faut qu’il se soit passé quelque chose. Il est toujours d’une scrupuleuse exactitude.
    — Quoi, par exemple ?
    — Un accident de circulation ou Dieu sait quoi ? Veuillez prier Doña Isabel de prendre un peu patience. Je reviens !
    Et sans attendre de réponse, il s’élança, dévalant le chœur et la nef tout en indiquant d’un geste au maître de cérémonie de redonner la parole à l’orgue. Arrivé dans la rue, il y avait foule aussi bien sur les trottoirs que dans le square en face de l’église. Le couple de journalistes accourut pour obtenir des explications.
    — Je n’en ai pas pour l’instant…
    — … mais on va essayer de s’en procurer ! coupa Adalbert qui arrivait après avoir récupéré sa voiture, une petite Amilcar rouge décapotée. Grimpe ! On va chez lui !
    Pour gagner la rue de Lille où l’antiquaire possédait un hôtel particulier, on choisit le chemin qu’aurait dû suivre le marié, quitte à prendre un sens interdit. La voiture faisait un bruit d’enfer mais elle était rapide. En quelques secondes on était à destination sans avoir rencontré personne. Adalbert embouqua le portail grand ouvert et stoppa devant le perron depuis lequel Servon, le maître d’hôtel, surveillait un arrivage de fleurs.
    — Monsieur aurait-il oublié quelque chose ? demanda-t-il en descendant vers les deux hommes.
    — S’il a oublié quelque chose, c’est l’heure ! fit Morosini. La mariée est déjà à l’autel mais pas lui !
    Le serviteur eut un haut-le-corps.
    — Il n’est pas encore arrivé ? Mais c’est impossible ! Voilà près d’une heure qu’il est parti. La voiture était là à onze heures et demie. Il était prêt ; il est monté dedans et… Mon Dieu ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
    Au service de Vauxbrun depuis la guerre qu’ils avaient faite ensemble, Lucien Servon lui était très attaché et, tout de suite, se montra inquiet :
    — Où peut-il être ? Il ne faut pas si longtemps pour aller à Sainte-Clotilde ?
    — C’est aussi notre avis, dit Morosini. Il n’a pas reçu de lettre ou de coup de téléphone avant de partir ?
    — Non, Excellence, aucun. Il était… je dirais rayonnant ! En partant il m’a tapé sur l’épaule en disant : « Allons sauter le pas, mon bon Lucien ! J’y aurai mis le temps mais cela en valait la peine ! » Et puis ce fut tout ! Puis-je demander ce que vont faire ces messieurs ?
    — On va d’abord retourner à l’église, voir s’il n’est pas arrivé entre-temps et puis…
    — C’était quoi, la voiture qui est venue le prendre ? demanda Adalbert.
    — Une Delahaye, Monsieur, comme toutes les voitures du cortège à l’exception de la Rolls-Royce de la mariée. Pour ce que j’en sais, du moins !
    Avant de regagner Sainte-Clotilde, on fit deux fois le tour complet des rues susceptibles d’avoir été suivies par le mari, ce qui ne faisait pas beaucoup, en gardant l’espoir, en
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