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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma
Autoren: Juliette Benzoni
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avait personne en Pays basque qui ne comprît cela ! On y avait le sens de la famille et le sens de l’honneur !…
     
    Quinze jours plus tard, au Havre, trois hommes, debout sur le quai de la gare maritime, regardaient le paquebot France quitter le port escorté par un remorqueur pour gagner la haute mer et, loin au-delà de l’horizon, les gratte-ciel de New York. Aldo, Adalbert et François Faugier-Lassagne venaient de faire leurs adieux à Doña Luisa de Vargas y Villahermosa et à sa petite-fille Isabel qui rejoignaient les États-Unis en attendant de préparer leur retour au Mexique.
    Elles repartaient blessées, meurtries par leurs deuils mais sereines. Avec elles s’en allait le collier sacré de Montezuma, et c’était leur joie de le ramener au pays. Elles l’avaient exprimée en termes chaleureux à ceux qui s’étaient finalement dévoués pour leur cause.
    Quand la sirène du navire eut fait entendre son dernier salut, les trois hommes repartirent vers la ville. À ce moment, le plus jeune dit :
    — Je garde une inquiétude : ces maudites émeraudes qui portent sur elles encore plus de sang, ne vont-elles pas leur être néfastes ?
    — Sincèrement, je ne le pense pas, répondit Morosini. Elles sont leurs servantes dévouées et leurs mains sont pures, comme l’est, grâce à vous, Isabel, qui leur a voué sa vie. Chassez au moins cette idée de votre esprit. Votre peine est déjà suffisamment lourde à porter.
    — C’est vrai. J’aurai du mal à l’oublier… Tellement que je n’aurai sûrement jamais envie de me marier.
    — Célibataire comme votre père… ou comme moi ? fit Adalbert. Ce n’est pas le plus mauvais état, croyez-moi ! Évidemment, ce sera peut-être plus difficile dans la haute magistrature lyonnaise où les candidates ne doivent pas vous manquer.
    — J’y ai renoncé. Je ne serai jamais procureur de la République…
    — Quoi ?
    Adalbert s’était exclamé. Aldo, lui, se contenta de sourire tandis que François-Gilles expliquait :
    — Même endossé par vous, Adalbert, un meurtre reste un meurtre, et c’est de sang-froid que j’ai tiré sur ce misérable qui allait souiller Isabel. Je ne me reconnais plus le droit de requérir contre qui que ce soit !
    — Qu’allez-vous faire ?
    Cette fois Aldo se chargea de la réponse :
    — Continuer la maison Vauxbrun. Il y a longtemps déjà qu’il est séduit par les beaux objets, singulièrement ceux du XVIII e siècle. Et sous l’égide d’un mentor comme Richard Bailey, il s’en tirera à merveille ! Et la rue de Lille renaîtra.
    Après leur avoir serré rapidement la main, le jeune homme courut à la recherche d’un taxi pour rejoindre la gare où ses bagages l’attendaient à la consigne. Avant de monter dans le véhicule, il se retourna et leur adressa un dernier geste d’au revoir.
    — Voilà au moins une bonne nouvelle ! fit Adalbert avec satisfaction. J’aime bien ce garçon…
    Les deux compères cheminèrent en silence. Ils avaient décidé de passer la nuit au Havre pour tester les talents d’un restaurateur déjà célèbre… La nuit commençait à tomber et un retour nocturne à Paris ne les tentait ni l’un ni l’autre. Inopinément, Adalbert lâcha :
    — Je voudrais tout de même savoir ce que tu es allé fabriquer sous le pont Marie ? Pardon ! Quai Bourbon !
    — Je te l’ai dit : voir un ami !
    — Tu es sûr que ce n’était pas une amie ? Je ne te savais pas aussi cachottier !
    — Toi et ta curiosité ! Excuse-moi mais pour une fois tu resteras sur ta faim. Je ne te dirai rien… sinon que ce n’était pas une femme…
    Avec détermination, Aldo releva le col de son manteau et enfonça ses deux mains dans ses poches. Il se laisserait couper en morceaux plutôt que d’avouer s’être rendu, comme une midinette amoureuse, chez un voyant renommé dont lui avait parlé le barman du Ritz ! Et encore !
     
     
    Saint-Mandé, le 20 septembre 2007.

Pour qui veut en savoir plus
    Les émeraudes de Cortés ne sont pas le fruit de mon imagination. Je me suis seulement permis de changer la forme de l’une d’elles pour raison poétique, de même que j’ai changé le nom de la jeune épouse du dernier empereur aztèque. Ces pierres magnifiques ont coulé en baie d’Alger dans la nuit du 24 octobre 1541, avec la galère qui portait le conquistador et ses fils. Ceux-ci purent être sauvés mais perdirent leurs biens dont les fameuses émeraudes. Qui
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