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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma
Autoren: Juliette Benzoni
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aillent se poster aux fenêtres de façade et tirent sur tout ce qui bouge.
    Quelques secondes plus tard, deux hurlements de douleur lui apprirent qu’il avait vu juste et il se remit à rire :
    — Bravo ! On va réussir à en venir à bout !… Si ça se gâtait trop, on profitera de l’obscurité et on filera par la rivière en emportant les femmes et quelques bricoles. Maintenant qu’on a les émeraudes…
    — Et ces deux-là ? demanda celui que l’on appelait Max.
    — On ne pourra faire autrement que les tuer mais on pourrait s’arranger pour faire durer l’agonie. Et avant de quitter l’Europe, je m’accorderai le loisir de m’occuper de la famille Morosini, conclut le malfrat en allongeant un coup de pied dans les côtes d’Aldo qui retint un gémissement de douleur.
    — Le plus simple, approuva ledit Max, qui n’avait pas écouté la fin de la phrase, ce serait de mettre le feu à la baraque avant de déguerpir…
    Un silence régna, semblable à ceux qui s’établissent quand on retient son souffle. C’était le cas d’Aldo et d’Adalbert, inquiets beaucoup moins pour eux que pour la jeune femme qui attendait dans la chambre qu’une brute vienne la violer… Pour l’heure, Gregory, plongé dans ses réflexions, semblait l’avoir oubliée. Il se versait verre sur verre en écoutant les bruits provenant de l’extérieur. Une ou deux fois, une détonation se fit entendre et, quand Max avait tenté de mettre le nez dehors, la balle qui s’était enfoncée dans le bois du chambranle l’avait manqué de peu…
    — Qu’est-ce qu’il a voulu dire par « on filera par la rivière » ? chuchota Aldo qui avait réussi à s’appuyer contre Adalbert et commençait à sortir son couteau de sa gaine. Je n’en vois pas d’autre que la Nivelle, et ce n’est pas la porte à côté.
    — Ce pays est bourré de surprises. Tu pourras t’en rendre compte si on en sort vivants… Mais qu’est-ce que tu as à gigoter comme ça ? Reste tranquille !
    — J’essaie de saisir mon couteau. Ne me dis pas que tu n’as pas le tien !
    — Ben si ! Tout a été tellement vite que je l’ai oublié…
    — Et c’est toi qui m’as appris le truc ! C’est malin !
    Cependant, le dialogue murmuré entre les deux hommes, pratiquement couchés à ses pieds, avait percé la prostration de Doña Luisa. Un coup d’œil lui suffit pour comprendre :
    — Attendez ! Je vais vous aider ! souffla-t-elle.
    Le temps d’un éclair, l’instrument était dans sa main et, presque sans bouger de sa position douloureuse et avec une habileté inattendue, elle trancha les liens des prisonniers sans qu’il y paraisse pour un observateur superficiel, de façon qu’ils puissent se libérer facilement. Mais Gregory revenait vers eux et s’adressait à Adalbert après lui avoir décoché un coup de pied :
    — Dis-moi un peu, toi ! Ils étaient combien à t’accompagner ?
    — Je n’en sais trop rien. Une douzaine, pas plus !
    — Parfait ! ricana-t-il d’une voix sur laquelle se faisait déjà sentir le poids de l’alcool. Au jour, je rappellerai les gardiens du souterrain et on fera place nette… En attendant… hic !… Je vais apprendre à la… ravissante Isabel… qui sera… désormais… son maître !
    Il allait achever la bouteille qu’il tenait toujours à la main mais, se rendant compte des effets de l’alcool, il la rejeta, se dirigea vers l’escalier d’un pas encore ferme et le monta.
    — O dieux de l’Anahuatl ! gémit Doña Luisa en fermant les yeux d’où glissèrent des larmes. Ayez pitié de votre servante !
    Les deux hommes partageaient son angoisse. Surtout en se souvenant des derniers mots de Gilles : « Veille sur elle… » Et Aldo était là, impuissant, parce qu’il savait que, si lui ou Adalbert bougeaient, les hommes qui les tenaient en joue tireraient sans hésiter, au risque d’atteindre la vieille dame. Elle le comprit :
    — Ne vous occupez pas de moi si vous voulez vous échapper…
    La porte venait de claquer derrière Gregory. Ils échangèrent un coup d’œil :
    — Je vais essayer, glissa Adalbert à l’oreille d’Aldo. Toi, tu as femme et enfants… Donnez-moi le couteau, Doña Luisa !
    — Non ! Ne bougez pas ! Regardez ! reprit Aldo.
    À l’abri de la galerie, deux hommes, sortant sans doute des cuisines, s’avançaient à pas de loup sans faire le moindre bruit. L’un avait un pistolet et l’autre une winchester. Ce
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