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le collier sacré de Montézuma

le collier sacré de Montézuma

Titel: le collier sacré de Montézuma
Autoren: Juliette Benzoni
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demeuraient vides.
    — Dis-moi un peu, chuchota Vidal-Pellicorne à Morosini, c’est bien toi le premier témoin ?
    — Exact.
    — Comment se fait-il que tu sois avec nous ? Ne devrais-tu pas accompagner l’heureux époux ?
    — Non. Il a préféré venir seul. Comme le déjeuner et la réception ont lieu chez lui, dans son hôtel de la rue de Lille, il voulait être seul pour donner les derniers ordres et le dernier coup d’œil. Tu sais à quel point il est minutieux, précis et…
    — … et d’une exactitude d’horloge, acheva Adalbert en tirant sa montre. En ce cas, il devrait être en train de poser le pied sur le tapis rouge. Il est midi pile !
    — Tiens, c’est vrai ! Mais voilà le cousin Miguel ! Je suppose que la douairière qu’il escorte est la grand-mère Doña Luisa ? Elle ne manque pas d’allure !
    — À condition d’aimer l’art olmèque, elle est parfaite, chuchota la marquise. Elle me rappelle ces énormes têtes de pierre posées à même le sol que j’ai vues lors d’un voyage au Mexique il y a déjà pas mal d’années. C’était à…
    — Villahermosa ! souffla Marie-Angéline. Ce n’est pas tellement étonnant puisqu’elle s’appelle ainsi !
    — Ça vous paraît une raison suffisante, Plan-Crépin ? fit M me  de Sommières. Je n’ai jamais vu quelqu’un portant le nom d’un site archéologique ressembler aux vestiges qu’on y découvre !
    — Pour cette fois, c’est le cas, sourit Aldo qui connaissait lui aussi les têtes en question. Heureusement, le visage de sa petite-fille est aux antipodes du sien ! La dame a une allure d’impératrice mais Dieu qu’elle est laide !
    C’était indéniable ! Sous la mantille de dentelle noire haut relevée par un peigne endiamanté et planté dans un épais chignon gris fer, la lourde figure aux joues pleines légèrement tombantes avait quelque chose d’implacable, avec sa bouche épaisse, très ourlée au point de sembler boudeuse, le nez droit dont les narines s’épataient en brochant sur l’ensemble des yeux gris aussi froids que du granit, soulignés par des poches. La peau avait la couleur de l’ivoire vieilli. Quant au corps épais, il était somptueusement vêtu d’une robe de faille noire à col montant dont le devant était brodé de jais, sous une grande cape ourlée et doublée de renard. Un triple collier de perles s’étalait sur la poitrine et d’autres perles brillaient sous la dentelle noire des poignets.
    Appuyée d’une main sur une canne à pommeau d’argent et de l’autre au bras de son petit-neveu, Doña Luisa avançait majestueusement, sans rien regarder de ce qui l’entourait, fixant l’autel illuminé mais suivie des yeux par l’assistance entière. Adalbert souffla :
    — C’est fou ce que certaines Espagnoles peuvent enlaidir en vieillissant. Celle-ci ressemble à l’infante Eulalie !
    Aldo, lui, avait déjà oublié Doña Luisa. Il était un peu plus de midi et Gilles n’était toujours pas là !
    — C’est insensé ! Qu’est-ce qu’il peut fabriquer ? Dans un instant, la mariée va arriver et il devrait être prêt à l’accueillir ?
    — Calme-toi ! chuchota Tante Amélie. Il ne va sûrement plus tarder ! Il est réglé comme une pendule.
    — J’ai tout de même envie d’aller voir…
    Il avait à peine fini de parler que les grandes orgues entamaient la Marche des fiançailles de Richard Wagner. Là-bas, tout au bout du tapis rouge, une limousine noire était arrêtée dont la portière arrière venait de s’ouvrir sur un nuage blanc. La mariée arrivait.
    — Par tous les saints du Paradis ! gémit Aldo. Mais qu’est-ce qu’il fabrique ?
    Cependant, un murmure admiratif passait comme une risée sur la foule élégante. Au bras de son oncle, Doña Isabel, les yeux baissés sous l’immense voile de dentelle et de tulle que retenait un petit diadème de diamants, commençait sa lente marche vers l’autel. Elle était d’une beauté à couper le souffle dans une robe de satin « duchesse » à longue traîne qui eût été austère si la coupe savante n’avait étroitement épousé les lignes d’un corps de statue. Un boléro doublé et ourlé de vison blanc la protégeait du froid. Un bouquet d’orchidées blanches et d’asparagus retombait de son bras droit.
    À l’exception du diadème, elle ne portait pas le moindre bijou.
    — Seigneur ! émit en sourdine M me  de Sommières. Je commence à comprendre ce
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