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Le Chevalier d'Eon

Le Chevalier d'Eon

Titel: Le Chevalier d'Eon
Autoren: Evelyne Lever
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Angleterre dans le cours public et secret de ses négociations malgré les succès dont il a été couronné et traversé par des fatalités imprévues et pures intrigues de cabinet à Versailles [sic].
    Fatiguée des efforts longs et inutiles, que j’ai fait auprès de la succession variée et rapide des différents ministres de Louis XV, pour obtenir le remboursement et le dédommagement des sommes d’argent considérables pour moi que j’ai dépensées pour la négociation secrète de Louis XV et du feu Prince de Conti auprès de l’impératrice Élisabeth de Russie et de son vice-chancelier le comte de Woronzov {283} qui, peu de temps après est devenu son Chancelier et Premier ministre, aussi des Affaires étrangères et qui m’avait à son tour dépêché à Paris pour assurer le Prince de Conti que, s’il se déterminait à venir lui-même à Saint-Pétersbourg sous le prétexte d’un voyage de curiosité, que peu après l’impératrice le nommerait Duc de Courlande et lui donnerait le commandement en chef de son armée contre le Roi de Prusse. Ce que le Prince et Louis XV désiraient alors avec passion. Le Roi, en conséquence, m’avait autorisé alors à négocier cette grande affaire en secret, à l’insu de tous ses Ministres et Ambassadeurs, auprès du vice-chancelier Woronzov et de l’impératrice en 1755 et 1756. Le Prince de Conti possédait toute la confiance de Louis XV et avait le portefeuille de son travail particulier et public pour les Affaires étrangères. Quand je retournai à Paris en mai 1757, avec le succès complet de ma mission secrète, le prince de Conti avait totalement perdu l’amitié et la confiance du Roi, pour une misérable querelle et brouillerie qui s’était élevée dans l’intérieur du château entre Madame la Marquise de Pompadour, la Princesse de Conti douairière et son fils. De sorte que, à mon arrivée à Versailles, M. Terrier, Premier commis des Affaires étrangères et Secrétaire secret pour les Affaires secrètes et étrangères, me remit un ordre du Roi pour me défendre d’aller chez le Prince de Conti et de remettre sur-le-champ à Tercier, pour lui (le Roi) seul, les lettres et papiers dont j’étais chargé   ; et de lui remettre aussi mon chiffre de correspondance avec ce Prince, ainsi que toutes les lettres et mémoires qu’il m’avait dictés lui même à mon départ pour la Russie ou fait parvenir depuis en chiffre. Enfin, de remettre généralement tous mes papiers sur cette affaire secrète. L’ordre du Roi me défendait aussi de ne plus aller chez le Prince de Conti. Enfin, le résultat de la brouillerie entre le Roi et le Prince de Conti a été que le Prince n’a été ni Duc de Courlande, ni généralissime de l’armée russe, ni roi de Pologne, comme il l’espérait à la mort d’Auguste III. Et moi, j’ai perdu le fruit et la dépense de mes deux courses, sans compter mes travaux, fatigues, courses, temps, mes espérances flatteuses et une jambe cassée dans la course précipitée de mon retour à Paris en mai 1757. Le Prince de Conti ne payait personne dans sa bonne humeur. Comment m’aurait-il payé dans sa mauvaise. Et dans ce temps, son écuyer particulier venant lui dire qu’il n’avait plus ni avoine ni foin pour ses chevaux, il lui dit tranquillement : Qu’est-ce qui me fait crédit encore   ?, je ne connais plus que votre pâtissier, hé bien mon ami, lui dit-il, donnez des petits pâtés à mes chevaux   !
    Voilà ma première course de Russie qui n’a été payée que de fausses espérances et des promesses en l’air de Princes. Mon retour a été payé par le trésor royal parce que j’apportais à la cour de Versailles l’accession de l’impératrice de Russie au traité du 1 er mai 1756, le plan des opérations de l’armée russe contre le roi de Prusse et la relation de la bataille sous Prague entre les Autrichiens et les Prussiens du 7 mai 1757. Mais mon troisième retour en Russie pour aller promptement rejoindre le marquis de l’Hôpital, nommé ambassadeur en Russie, que j’avais laissé au château de Bialistock, chez le comte Branisky, Grand Général de Pologne ne m’a point été payé, tant par la négligence du marquis de L’Hôpital trop environné de grandeurs, de dépenses, d’éclat d’entreprises inopportunes et pressées dans son ambassade auprès de l’impératrice Élisabeth   ; et par ce que M. Pâris de Montmartel, garde du trésor royal et banquier de la Cour
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