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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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imaginons pas être les agens de cette légitime vengeance que le ciel a spécialement déclarée être son attribut propre. N’oublions pas, tandis que nous voyons et sentons les injustices dont notre pays est accablé, n’oublions pas que nos propres invasions, nos embuscades, nos surprises ont été aussi fatales aux Anglais que leurs attaques et leurs excursions l’ont été pour nous : en un mot, que les malheurs survenus au nom des croix de Saint-André et de Saint-George ne soient plus considérés comme des motifs de guerre pour les habitans des deux pays limitrophes, au moins pendant les fêtes de la religion ; mais comme elles sont l’une et l’autre des signes de rédemption, que, de même, elles indiquent plutôt l’oubli et la paix de part et d’autre. »
    « Je consens, répondit Turnbull, à m’abstenir de toute offense envers autrui, et je m’efforcerai même de ne point garder rancune à celles des autres, dans l’espérance d’amener en ce monde un état de choses heureux et tranquille, tel que vos paroles, révérend père, me le font augurer. » Tournant alors son visage vers la muraille, l’habitant des frontières attendit avec fermeté l’arrivée de la mort, et l’évêque la lui laissa contempler.
    Les pacifiques dispositions que le prélat avait inspirées à Michel Turnbull s’étaient en quelque sorte répandues parmi les assistans qui avaient écouté avec une crainte religieuse l’exhortation spirituelle à suspendre toute haine nationale et à demeurer en trève et en amitié l’un avec l’autre ; mais le ciel avait décrété que la querelle nationale, dans laquelle tant de sang avait été déja versé, occasionerait encore dans ce jour un combat à mort.
    D’éclatantes fanfares de trompettes, paraissant venir de dessous terre, retentirent alors dans l’Église, et éveillèrent l’attention des soldats et des fidèles qui s’y trouvaient réunis. La plupart de ceux qui entendirent ces sons belliqueux portèrent la main à leurs armes, pensant qu’il était inutile d’attendre plus long-temps le signal de l’action. Des voix grossières, de rudes exclamations, le frottement des épées sortant des fourreaux, ou leur cliquetis contre les autres pièces des armures, présagèrent d’une manière terrible l’attaque qui, néanmoins, fut retardée d’un instant par les exhortations de l’archevêque. Un second bruit de trompettes résonna, et la voix d’un héraut fit la proclamation suivante.
    « … Attendu que beaucoup de nobles poursuivans de chevalerie sont présentement assemblés dans l’église de Douglas ; attendu qu’il existe entre eux des causes ordinaires de querelles et de débats pour leur mérite comme chevaliers, en conséquence, les chevaliers écossais sont prêts à combattre tel nombre de chevaliers anglais qui pourra être convenu, pour soutenir soit la beauté supérieure de leurs dames, soit la querelle nationale dans toutes ses branches, soit sur tout autre point de contestation qu’ils peuvent avoir à vider, et qui seront jugés, par les deux partis, motifs suffisans de querelle ; et les chevaliers qui seront assez malheureux pour succomber dans cette lutte renonceront à poursuivre davantage leurs querelles ou à porter désormais les armes, outre les autres conditions qui pourront être déterminées, comme conséquences de la défaite, par un conseil des chevaliers présens dans la susdite église de Douglas. Mais surtout un nombre quelconque d’Écossais, depuis un jusqu’à vingt, soutiendra la querelle qui a déja tant coûté de sang, relativement à la mise en liberté de lady Augusta de Berkely, et à la reddition du château de Douglas à son propriétaire ici présent. C’est pourquoi on requiert des chevaliers anglais qu’ils donnent leur consentement à ce qu’une pareille épreuve de courage ait lieu ; et, d’après les règles de la chevalerie, ils ne peuvent refuser sans perdre entièrement leur réputation de valeur, et sans s’exposer à voir diminuer tel autre degré d’estime qu’un courageux poursuivant d’armes doit vouloir se concilier, tant aux yeux des braves chevaliers de son propre pays qu’à ceux des autres. »
    Ce défi inattendu réalisa les craintes les plus exagérées de ceux qui n’avaient vu qu’avec méfiance en ce jour la réunion extraordinaire des partisans de la maison de Douglas. Après un court intervalle de silence, les trompettes sonnèrent encore bruyamment,
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