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LE CHÂTEAU DANGEREUX

LE CHÂTEAU DANGEREUX

Titel: LE CHÂTEAU DANGEREUX
Autoren: Walter Scott
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de veiller à ce que les dames étrangères ne souffrissent aucun mal durant le combat qui, long-temps suspendu, allait enfin s’engager.
    Durant ce temps-là, de Walton jetait les yeux sur lady Augusta avec un vif désir de voler à son secours ; mais il fut obligé de reconnaître qu’il pourvoirait mieux à sa sûreté en la laissant sous la protection de l’honneur de Douglas.
    En attendant, le jeune Dickson frappait coups sur coups, demandant à son courage, malgré son extrême jeunesse, tous les efforts dont il était capable pour conquérir la gloire réservée au vainqueur du célèbre de Walton.
    « Jeune fou, dit enfin sir John, qui avait d’abord épargné le pauvre garçon, reçois donc la mort d’une noble main, puisque tu la préfères à des jours longs et paisibles. »
    « Peu m’importe, répliqua le jeune Écossais d’une voix mourante ; j’ai vécu assez long-temps, puisque je vous ai si long-temps retenu à la place où vous êtes maintenant. »
    Le jeune homme disait vrai ; car, au moment même où il tombait pour ne plus se relever, Douglas le remplaça, et, sans dire un seul mot, renouvela avec de Walton ce formidable combat singulier où ils avaient déja fait preuve de tant de courage, et qu’ils recommencèrent avec un redoublement de furie. Sir Aymer de Valence alla se placer à gauche de son ami de Walton, et semblait désirer qu’un partisan de Douglas vint se joindre à son chef pour qu’il pût lui-même prendre part à l’action ; mais ne voyant personne qui semblât disposé à le satisfaire, il modéra son envie, et demeura simple spectateur, bien contre son gré. Enfin il sembla que Fleming, qui se tenait au premier rang des chevaliers écossais, voulût se mesurer avec de Valence. Aymer lui-même, brûlant du désir de se battre, s’écria enfin : « Infidèle chevalier de Boghall ! en avant, et défendez-vous contre l’imputation d’avoir abandonné la dame de vos amours et de faire la honte de la chevalerie ! »
    « Ma réponse, dit Fleming, même à une insulte moins grave pend à mon côté. » En un instant une épée était dans sa main, et même les guerriers les plus habiles qui étaient spectateurs eurent peine à suivre des yeux une lutte qui ressembla plutôt à une tempête dans un pays de montagnes qu’au cliquetis de deux épées qui frappent et qui parent, qui tour à tour attaquent ou repoussent.
    Leurs coups se succédaient avec une effrayante rapidité ; et quoique les deux combattans ne pussent pas, comme Douglas et de Walton, conserver un certain degré de réserve, fondé sur le respect que ces chevaliers avaient l’un pour l’autre, cependant au défaut d’art suppléait chez de Valence et Fleming une fureur qui rendait l’issue du combat presque aussi incertaine.
    Voyant leurs supérieurs ainsi engagés dans une lutte de désespoir, les partisans, suivant l’usage, restèrent immobiles de part et d’autre, et les regardèrent avec le respect qu’ils portaient comme par instinct à leurs commandans et leurs chefs de guerre. Une femme ou deux avaient été cependant attirées, suivant la nature de leur sexe, par leur compassion envers ceux qui étaient déja tombés victimes des chances de la guerre. Le jeune Dickson, qui rendait le dernier soupir sous les pieds des combattans, fut en quelque sorte arraché au tumulte par lady de Berkely, de la part de qui cette action parut d’autant moins étrange qu’elle portait encore son habit de pèlerin, et qui essayait vainement d’attirer l’attention du père du jeune homme par la triste tâche qu’elle s’était imposée.
    « Ne vous embarrassez pas, madame, de ce qui est irréparable, dit le vieux Dickson, et ne distrayez pas votre attention et la mienne du soin de votre sûreté, que c’est le désir de Douglas de garantir, et que, s’il plaît à Dieu et à sainte Bride, je considère comme mise par mon commandant sous ma responsabilité. Croyez-moi, la mort de ce jeune homme ne sera point oubliée, quoique ce ne soit pas à présent le moment de s’en souvenir. Le temps des souvenirs viendra, et avec ce temps l’heure de la vengeance. »
    Ainsi parlait le sombre vieillard, détournant les yeux du corps sanglant qui gisait à ses pieds, modèle de beauté et de force. Après y avoir jeté un dernier et triste regard, il s’éloigna et vint se placer à l’endroit d’où il pouvait le mieux protéger lady de Berkely, sans tourner de nouveau les yeux vers le
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